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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Japon et les États-Unis sont les seules démocraties industrialisées où sévit encore la peine de mort, le pays du soleil levant se singularisant par un mode d'exécution ancestral : la pendaison.

Publié en 2001, “Treize marches” permet d'emblée d'approcher l'univers carcéral des condamnés à mort japonais.
Grâce au personnage principal, un gardien de prison chevronné du nom de Shôji Nangô, le lecteur apprend que treize échelons doivent être validés par l'administration pénitentiaire avant chaque exécution.
Intrinsèquement favorable au châtiment suprême, Shôji a déjà actionné à deux reprises le mécanisme funeste qui soudainement fait basculer un être humain dans l'au-delà. S'il s'est acquitté avec professionnalisme de ce travail particulièrement ingrat et stressant, l'image des deux condamnés la corde au cou hante souvent ses nuits d'insomnie.
Cette première partie du roman écrite avec beaucoup de sensibilité est vraiment intéressante. La seconde est plus classique. Elle prend la forme d'une course contre la montre, à l'extérieur de la prison, pour tenter d'innocenter un condamné à mort souffrant d'amnésie alors que la procédure administrative poursuit son inexorable marche ascensionnelle.

Il est bien difficile de savoir si l'auteur, Kazuaki Takano, milite pour l'abolition de la peine capitale et l'on referme son roman quelque peu frustré de rester avec cette interrogation à l'esprit.
Il me semble qu'il s'en est fallu de peu pour que ce thriller de bonne facture ne se transforme en plaidoyer de tout premier plan contre la peine de mort.
L'auteur n'a peut-être pas jugé bon de mettre en avant ses convictions personnelles mais il faut lui reconnaître le mérite d'avoir abordé avec un incroyable réalisme un sujet éminemment sensible.



P.-S. : Je remercie les Presses de la Cité d'avoir gracieusement porté à ma connaissance cette triste réalité nippone.
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Jun'ichi Mikami, vingt-sept ans, vient de sortir de prison, où il a purgé 18 mois pour avoir tué un homme qui l'agressait. En liberté conditionnelle, il rend visite à ses parents, et découvre le prix qu'ils ont payé pour son crime : le père de la victime a réclamé en réparation une somme impossible à réunir pour le vieux couple d'imprimeurs, qui ont depuis déménagé et vendu leurs équipements pour rembourser mensuellement la dette de leur fils. Aussi, quand Shôji Nangô, haut gradé parmi les gardiens de la prison dont il vient de sortir, lui propose une mission sacrément bien payée, il n'hésite pas à accepter. La mission consiste en prouver l'innocence d'un homme condamné à mort et amnésique. Cet homme, Ryô Kihara, est en prison depuis plus de 7 ans. L'ordre de pendaison, devant recueilir 13 signatures, les 13 marches, peut arriver n'importe quand. Nangô et Jun'ichi doivent aller vite.

Voici un excellent roman policier qui prend des sentiers inhabituels. Un homme en liberté conditionnelle et un ancien gardien de prison reprennent une vieille enquête, qui met en jeu le plus grand des prix : la vie d'un homme. Innocent, Nangô et Jun'ichi partent du principe que Ryô l'est. Alors ils ne vont pas ménager leurs efforts. Et chemin faisant, comme un fait exprès, ces deux hommes vont apprendre à se connaitre, et à se respecter.
Et le lecteur va apprendre avec avidité les rouages du système pénitentiaire japonais, écouter les argumentations pour ou contre la peine de mort, comprendre les tenants et aboutissants de la prison "punitive" ou "réinsertionnelle". Il va également découvrir la complainte du bourreau, celui chargé d'exécuter les peines auxquelles le jugement et les décisions d'autres hommes aura abouti. le bourreau est-il un criminel comme celui dont il passe la corde au coup ? Qu'est-ce que le crime ? Est-il moins coupable dans sa conscience celui qui tue légalement que celui dont il prend la vie ? Quel est le rôle de la prison, et a-t-elle les moyen de le tenir ? A-t-on vraiment payé ses dettes quand on en sort ? Que devient l'entourage des victimes, quelles mesures pour eux ? Quelle rédemption pour les criminels ? Tanuko questionne et le lecteur s'interroge.
Alternant avec beaucoup de talent les questionnements de nos deux compères et les avancées de l'enquête qu'ils mènent pour la réhabilitation de Ryô Kihara, K. Takano nous offre un livre vraiment passionnant et bien écrit, qui ne laisse pas de temps mort au lecteur, qui découvrira également, ça et là, des spécificités stupéfiantes du pays du soleil levant : la durée de la peine de prison, par exemple, évaluée en fonction du degré de repentir du condamné, ou l'obligation de demander pardon à la famille de ceux auxquels on a fait du mal. Une vraie belle découverte pour laquelle je remercie Babelio et les éditions Presses de la cité.
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Shôji Nangô, gardien de prison soucieux de la réinsertion des anciens détenus, est persuadé de l'innocence de Ryô Kihara, condamné à la mort par pendaison, peine capitale au Japon. À la libération de Jun'ichi Mikami qui a purgé deux ans pour homicide involontaire, Nangô l'engage pour enquêter, avec lui, sur les deux crimes pour lesquels Ryô Kihara a été condamné. Ryô Kihara, amnésique a, depuis peu, eu un flashe dans lequel il se voit en train de gravir un escalier, seul souvenir de cet horrible jour, dix ans plus tôt. Kazuaki Takano, l'auteur, au fil de l'enquête, décrit l'ambiance, les états d'âme de Nangô qui, en tant que gardien de prison, a prit part à la pendaison de deux condamnés, actes qu'il considère comme deux crimes ; depuis la première exécution il fait des cauchemars toutes les nuits. Un roman intéressant qui m'a plongé dans l'univers carcéral japonais. Je trouve, personnellement, qu'au niveau du style, l'auteur a été influencé par ses études aux États-Unis.
Treize marches a valu à l'auteur le prestigieux prix Edogawa-Ranpo.
À lire !
Merci aux éditions Presse de la Cité et à Babelio pour cette Masse critique privilégiée.
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Pas vraiment un polar mais plutôt un noir. Noir de réflexion, noir de rédemption, noir de réhabilitation et tout ça chez une société discrète, de ses sentiments. On sait que les japonais sont les meilleurs pour cloisonner ce qu'ils pensent et ce qu'ils en montrent alors un sujet aussi sensible que la peine de mort fait nécessairement des remous. Ici, un repris de justice, un jeune homme qui a fait 2 ans de prison pour homicide involontaire et un gardien de prison se décident à travailler pour un avocat qui, lui, veut prouver l'innocence d'un condamné à la peine de mort. Deux enquêteurs sans aucune expérience, rien que la volonté de bien faire. Treize marches nous parle du système de justice japonais qui n'est pas simple. Entre justice réhabilitative et rétributive (oui le condamné doit payer de fortes sommes $ à la famille de la victime), la réinsertion où le suivi fait par des agents bénévoles et le véritable regret de l'agresseur , on surfe sur les réflexions de la vengeance, du rachat, de la réhabilitation et l'on ne sait pas toujours où se situer. Rien n'est que tout blanc ou tout noir. C'est de ça dont nous parle treize marches. Dans la tradition des auteurs japonais, Kazuaki Takano ne fait pas exception: le rythme est lent, les dialogues sont importants et intelligents. Pas de rebondissements inutiles mais plutôt une lente ascension vers la vérité qui saura nous surprendre. Un roman social, bien noir, un roman qui ne répond à rien mais qui nous fait réfléchir.
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De cet auteur j'avais lu Génocide(s) et j'ai donc abordé Treize marches avec confiance.

Nangô est gardien de prison, Jun'ichi vient de purger sa peine de prison pour meurtre. Ensemble ils s'allient pour enquêter sur un double crime sordide. Pour cette affaire de meurtre sombre et entortillée un homme est dans le couloir des condamnés à mort, dans le district zéro. Ryô Kihara a déjà gravi quelques marches sur les treize qui mènent à la corde et à la trappe.

Nangô et Jun'ichi devront étudier chaque piste afin de disculper Ryô Kihara.
Au fur et à mesure de ce cheminement, on entrevoit le système carcéral et judiciaire japonais, ainsi que les conditions de réinsertion dans la société.

Doit-on punir les criminels ou les éduquer pour les contraindre à corriger leurs penchants antisociaux ? Doit-on préférer une justice rétributive à une justice éducative ? Les hommes doivent-ils se laisser guider par leur instinct naturel de vengeance ou bien travailler sur le pouvoir du pardon, alors même que dans l'esprit de certains criminels on ne décèle pas l'once d'un remords.

Au-delà de cette question sur la peine de mort, sur cette condamnation par les hommes pour des crimes commis par d'autres hommes; par-delà ce crime pour punir un autre crime, ce roman est une enquête qui sonde à la fois les faits et les pensées de ces deux hommes.
Entre les deux systèmes de justice des hommes les sentiments de Nangô balancent. Et Jun'chi peut difficilement ressentir du regret face au crime qu'il a commis.


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Un roman passionnant et très instructif sur le système judiciaire et l'univers carcéral, côté couloir de la mort, du Japon.
Dans ce pays, la peine de mort est toujours en cours et le système judiciaire japonais n'a rien à voir avec le nôtre, même quand la peine de mort était encore en cours en France.
La justice japonaise et ses sentences sont basées par rapport au nombre de victime, du repentir de l'accusé et du montant du dédommagement aux familles des victimes par l'accusé et/ou sa famille. J'ai appris énormément de choses très surprenantes pour ma culture occidentale, normal, j'ai été plus en contact avec les systèmes français et américain par des films, des lectures ou des reportages. Une découverte aussi du système de réinsertion japonais.
Nonobstant le côté instructif sur le système judiciaire japonais, l'histoire du roman m'a tenue en haleine du début à la fin. Un roman policier japonais passionnant, sans temps mort, un duo formé d'un gardien de prison et d'un repris de justice qui enquête pour prouver l'innocence d'un condamné à mort amnésique.
Une plume japonaise agréable à lire et à découvrir, comment se cultiver en passant un bon moment lecture.
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C'est un peu par hasard que j'ai découvert ce polar de Kazuaki Takano, intitulé Treize marches.
Je vous préviens c'est du lourd.
Un excellent roman policier parlant de rédemption, de pardon, de courage et bien évidemment de la peine de mort au Japon.

Ryo Kihara est rapidement arrêté pour le meurtre sauvage de deux paisibles retraités. En effet, en quittant le domicile des victimes, il a un accident et s'évanouit à proximité du lieu du crime. La justice fait son oeuvre, il est condamné à mort. Seulement voilà, il n'a aucun souvenir de cette nuit là, une amnésie rétrograde le frappe.Peut-on condamner un homme qui ne se souvient de rien ? Un avocat engage alors un ex-surveillant de prison et un repris de justice afin de lever le doute planant sur cette affaire.

Lecture addictive au rythme enlevé, ce roman ne peut laisser indifférent. La riche bibliographie en fin d'ouvrage, nous fait comprendre que l'esquisse du système judiciaire japonais est semblable à la réalité. La claque en est d'autant plus puissante. Bien sûr nul système n'est parfait, mais au Japon existe encore la peine de mort, et nous pourrions nous attendre à ce que la justice y soit extrêmement vigilante.
L'intrigue est savamment orchestrée, le lecteur suit l'enquête des deux protagonistes et se laisse mener par le bout du nez. le duo insolite formé par Shôji Nangô et Jun'ichi Mikami est intéressant. L'auteur ne tombe pas à tout prix dans la caricature du maître et de l'élève, c'est rafraîchissant.
Le ton est juste lorsqu'il s'agit de dépeindre les conditions carcérales. le style est soigné et l'ensemble très agréable. Dès les premières pages, on a envie de lire la fin.

En résumé, un excellent polar que je conseille à tous les amateurs du genre.
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N'y allons pas par quatre chemins : J'ai adoré !
« Treize marches » est un ouvrage bien sûr empreint de culture japonaise, qui pose de nombreuses questions en particulier sur la peine de mort, sur la rédemption, le pardon, etc.
Jun'ichi Mikami est un jeune homme qui vient de purger une peine de dix-huit mois de prison pour avoir tué un homme lors d'une altercation. Il est en liberté conditionnelle. Il découvre alors la ruine de ses parents qui ont dû s'engager à payer une somme exorbitante au père de la victime. Il va être contacté par un gardien de prison en congé qui lui propose de l'assister pour prouver l'innocence d'un condamné à mort, pour le compte d'un cabinet d'avocat. le salaire est important et en cas de succès, il y a une très forte récompense. Il voit dans cette mission l'occasion de soulager financièrement ses parents.
Cette enquête est une façon d'entrer dans le système judiciaire japonais, bien différent du nôtre et très influencé par la finesse de cette culture orientale (Même si ce pays n'a pas aboli la peine de mort – par pendaison, de surcroît)
C'est une énigme très bien construite, complexe et pleine de rebondissements, ce qui fait qu'une fois entré dans l'histoire, le lecteur a du mal à lâcher le livre. D'autant que le style de l'auteur est très agréable. Bref, je n'ai que du positif à dire sur ce livre.
Cela donne envie d'approfondir un peu la littérature japonaise car il y a sûrement d'autres pépites.
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Mon premier roman policier Japonais et j'en suis plus que satisfait. J'ai tout aimé dans ce livre. Depuis l'enquête menée par tandem atypique constitué d'un surveillant de prison et d'un repris de justice pour sauvé un innocent de la peine de mort, jusqu'au thème lui-même, les rouages pas toujours étique d'un système pénal remettant souvent la justice en question. Je recommande vivement.
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Ryô Kihara, trente-deux ans, est condamné à la peine capitale pour un double meurtre. Il a déjà passé sept ans dans le couloir de la mort. Amnésique au moment du procès, il a reconnu sa culpabilité.

La mort arrive à neuf heures du matin.
Ryô Kihara le savait.
Une fois seulement, il avait entendu ses pas.Ce jour là, il avait d'abord perçu le bruit sourd d'une porte en métal grinçant sur ses gonds, semblable au grondement de la terre. Quand l'air avait cessé de vibrer, l'atmosphère dans sa cellule avait changé du tout au tout. Les portes de l'enfer s'étaient ouvertes, et le véritable effroi, celui qui ne laisse pas même le corps frémir, s'en échappa.

Alors que la sentence approche, un cabinet d'avocat engage un repris de justice et un gardien de prison afin d enquêter sur l' innocence de Ryô Kihara.


Treize marches est une immersion dans le système pénal et carcéral japonais. A la fois polar, et roman, il mélange les genres tout en dosant savamment les ingrédients.

Un repris de justice Jun'ichi Mikami découvre l'envers du système judiciaire, ex détenu en liberté conditionnelle ayant purgé deux ans pour meurtre. Il va être mandaté par un avocat et découvrir le fonctionnement de l'instruction et quels en sont les clés. Une autre vision provient de Shôji Nangô ancien gardien pénitentiaire, ayant été bourreau. Il aide maintenant à la réhabilitation des anciens détenus. Tous deux vont travailler à prouver l'innocence de Ryô Kihara qui est dans le couloir de la mort.

La peine de mort est une ‘tradition' au japon la sentence de mort est surtout pour les crimes « les plus odieux » et est donné par pendaison. Nous apprenons aussi le dysfonctionnement des tribunaux japonais.

Le roman pose aussi la problématique de la peine de mort, de ses liaisons étroite avec la politique ainsi qu'avec la religion. le pardon, mais aussi les excuses et les regrets sincères que doit formuler l'accusé auprès de la famille et des proches de la victime:

« J'ai racheté ma faute au centre de détention de Matsuyama. Je ne crois pas que vous puissiez un jour me pardonner, mais la moindre des choses était que je vienne vous présenter mes excuses, en bonne et due forme. Je suis profondément désolé, pardonnez-moi »

Un polar original, une lecture émouvante , des personnages attachants blessés par la vie mais plein d'humanité ou de ce qu'il leur en reste. A découvrir …

Merci à Babelio Masse critique ainsi que Presses de la cité pour cette découverte
Lien : https://nounours36.wordpress..
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