Montrer la convergence du mysticisme et de la physique moderne, offrir une perspective de l'univers à partir de cette structure nouvelle et implicite, voilà le sujet directeur de ce livre
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Le chat de Shrödinger ; « On retrouve la question de l’indéterminisme, illustré d’une façon dramatique, dans ce qu’on appelle le paradoxe du « chat de Shrödinger ». Le problème est le suivant : un chat est enfermé dans une pièce avec un compteur Geiger contenant assez de matière radioactive pour que, exactement une heure plus tard, il y ait 50 % de chances pour qu’un des noyaux se désintègre. Sous la décharge du compteur, un marteau qui y est relié cassera un flacon de gaz empoisonné. Au bout d’une heure, selon la fonction d’onde de Shrödinger, le système aura donc une forme où le chat vivant et le chat mort seront « mélangés » en proportion égale. L’équation prédit que le chat sera en même temps vivant et mort. Si l’on effectue l’expérience, naturellement, une seule des deux solutions observables aura lieu ; ceci amena Schrödinger à considérer que les mathématiques créent une paradoxale et inacceptable description de la réalité.
En métaphysique également, il y a de nombreuses situations où le langage ne nous apporte pas d’information. Dans le livre de John Blofeld, The Zen Teaching of Hui Hai, un disciple demande au maître zen: « Que signifie percevoir le vrai Buddhakaya? » Hui Hai répond : « Cela signifie ne plus percevoir quelque chose comme existant ou non-existant… Existence est un terme utilisé par opposition à non-existence, alors que non-existence est utilisé par opposition à existence. A moins que vous ne commenciez par admettre le premier terme, l’autre ne peut pas tenir. De façon similaire, sans le concept de non-existence, comment est-ce que celui d’existence peut avoir un sens ? Ces deux termes sont par leur mutuelle dépendance, et ils appartiennent au royaume de la naissance et de la mort. C’est en fait en évitant une telle perception dualiste que nous pouvons être amenés à voir le vrai Buddhakaya.
(…) Cet apparent dilemme devrait servir à mettre en évidence les limites du langage.
C’est à quoi se réfère, semble-t-il, don Juan lorsqu’il dit, dans Histoires de Pouvoir, de Carlos Castaneda : « Le monde ne nous apparaît pas directement ; entre lui et nous se tient la description du monde.
(…) mais le langage lui-même devient un obstacle. La physique et la métaphysique ont atteint toutes les deux un point où le langage ne fournit plus aucune information.
La violente réaction du récent développement de la physique moderne ne peut être comprise que quand on réalise que les fondements de la physique ont commencé à bouger ; et que ce mouvement a créé la sensation que la matière serait coupée de la science.
L’apport capital de la physique, c’est qu’elle offre une base scientifique à la religion. Voilà quelque chose de complètement nouveau dans l’histoire de la civilisation occidentale, et nous allons sans doute en ressentir le choc dans tous les aspects de notre vie.