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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De nouveau un grand plaisir de lecture avec Tanizaki, qui explore les cheminements de la pensée humaine, cette fois ci avec un couple Kaname et Misako en pleine réflexion sur leur divorce. Kaname le principal protagoniste de ce roman, toujours aussi indécis que sa femme, revisite sa relation et s'attache à explorer les valeurs du passé ravivée par son beau-père. Au gré de ses pensées et de quelques voyages c'est l'art des marionnettes qui est évoqué le Bunraku, de façon assez détaillée.
Beaucoup de déambulations intellectuelles, "le goût de la flânerie" comme le rappelle la traductrice dans sa note de présentation qui pourrait décourager les lecteurs mais que, pour ma part j'ai beaucoup apprécié.
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Kaname est un rentier aisé et oisif. Il a avec sa femme Misako, cette vie de couple parfaitement tranquille et paisible de ceux qui sont irrémédiablement indifférents l'un à l'autre. D'ailleurs notre Oblomov nippon, décidé à faire montre d'une largeur d'esprit toute européenne en matière de moeurs, a laissé toute latitude à sa femme d'aller prendre un amant, d'autant plus que lui-même n'est pas tout à fait blanc bleu à cet égard. Il n'est pas contre l'idée du divorce, mais il répugne à franchir le pas, à briser net, non par scrupule pour son jeune fils Hirashi, qui malgré son jeune âge, se doute bien de quelque chose, mais par inclinaison personnelle à remettre les choses au calandes grecques, jaloux de ses aises, appréciant, malgré l'aspect bancal de la situation, son côté bassement pratique. Alors que ses intérêts et ses moeurs le portent plutôt vers un occidentalisme libertaire et en dépit de l'aspect complexe de sa situation matrimoniale, Kaname entreprend un rapprochement avec son beau-père, aux goûts singulièrement plus passéistes, friand du théâtre de marionnette nippon et vivant maritalement avec une jeune femme de trente ans sa cadette, ayant tout l'air d'une geisha, soumise, serviable, entretenant les arts d'agrément tel que la cuisine et le samisen.

Le personnage principal du présent roman est un peu Tanizaki lui-même, du moins dans son parcours et son évolution culturelle et esthétique. Jeune homme, l'auteur se laissait volontier vivre, très attiré par l'esthétique et les femmes occidentales. Marqué par Baudelaire et Wilde, il effectua un retour progressif vers les valeurs traditionnelles. En ce sens on peut dire que le Goût des orties illustre un thème central du roman japonais, celui d'un pays balançant - de moins en moins il est vrai, entre deux pôles, matérialisés par le modernisme d'inspiration occidental et une certaine forme de conservatisme nippon. On est toujours séduit par l'exquis raffinement des moeurs, de la culture, de l'art de vivre du Pays du Soleil Levant. Lire un roman japonais "classique", c'est la promesse d'un exotisme qui ne nous est pas totalement étranger à bien des égards, et qui est, en ce sens, extrêmement fascinant et attirant.
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Ce roman se distingue des autres fictions de Tanizaki que j'ai pu lire. Moins cynique, moins absurde. Plus réaliste et nostalgique. On suit un homme à la croisée des chemins, tiraillé entre le passé et l'avenir. L'amour qui unissait Kaname et sa femme s'est évaporé et ils ont convenu d'un commun accord de divorcer. Devant son irrévocabilité et la réprobation qu'elle sous-tend, la décision tarde toutefois à se concrétiser. Kaname fera le point en s'initiant au bunraku, une forme ancienne de théâtre de marionnettes, en compagnie de son beau-père (un vieillard de 55 ans !) et sa jeune concubine, un couple qui incarne le Japon d'antan.

Le goût des orties est souvent présenté comme un roman d'inspiration autobiographique qui montre un Tanizaki tournant le dos à la modernité qu'il avait d'abord embrassée pour choisir les vertus de la tradition japonaise. Cependant, l'auteur m'a aussi fait ressentir le poids de cette tradition sur les femmes, leur détresse même, certaines étant réduites à l'image idéalisée d'une marionnette ou d'une poupée, ravissante et docile.
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Le goût des orties, celui des marionnettes (chapitres IX et X) ...et celui de l'ail aussi (chapitre VII) !
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