Après mes énormes coups de coeur pour
Apostasie et
Effroyable porcelaine, j'attendais avec grande impatience le nouveau livre de
Vincent Tassy, mais aussi avec un peu d' »angoisse » : allait-il parvenir à me faire vibrer autant qu'
Apostasie ? Je vous rassure tout de suite,
Comment le dire à la Nuit en est le digne successeur. Il est par contre très différent – là où
Apostasie donnait plutôt dans la merveilleux sombre et le rêve,
Comment le dire à la Nuit est plutôt dans le fantastique romantique. J'aime beaucoup le choix de couverture. Tout y est délicat, en nuances de noir et blanc : un magnifique travail réalisé par Délicate Distorsion. Je suis un peu jalouse de tous les blogueurs partenaires Chat Noir, parce que j'ai maintenant très envie de découvrir un roman de
Barbara Cartland et qu'ils en ont reçu un dans la box surprise qu'ils ont reçue. :p Ce livre entre dans la catégorie « Vous prendrez bien un verre de True Blood? » du #pumpkinautumnchallenge.
On va suivre plusieurs narrateurs au fil de la lecture. La première chose que j'ai adorée, c'est l'ambiguïté de ses personnages et la façon dont l'auteur parvient en premier lieu à nous cacher leur véritable identité. J'ai pour ma part d'abord cru que Rachel était une vieille dame et que Parascève était une jeune femme asiatique. Je ne vais pas en dire plus pour ne pas spoiler, mais j'ai trouvé ce jeu des identités et des images de soi fascinant.
On apprend à connaître chaque personnage à son époque : sa vie, l'événement qui s'apprête à la changer et surtout sa rencontre avec le duo de protagonistes qui va lier toutes les histoires : Athalie et Adriel. Egmont est un jeune noble, amoureux d'un autre homme, mais qui doit se marier avec Carolina pour remplir les caisses familiales. Rachel est une jeune femme qu'un drame familial a rendue vide de toutes envies, exception faite de la musique de Cléopâtre. Elle va gagner un concours pour rencontrer son idole. Parascève est une transgenre qui travaille dans le milieu de la romance pure et dure. On entre dans chacune de ses vies et on s'attache énormément à chacun, pour une raison ou pour une autre. Si j'ai pour ma part été très touchée par les personnages d'Egmont et de Rachel, j'ai trouvé l'histoire de Parascève et de Hyun-Su belle à en pleurer.
La présence d'Adriel et d'Athalie, deux êtres totalement à part, flotte sur le roman, lui comme présence bénéfique et elle néfaste. Les moments où ils apparaissent ensemble sont très beaux, car il y a une forte dualité entre le fait qu'ils s'aiment à en mourir et qu'ils se détestent pour ce que chacun a fait subir à l'autre. C'est à travers leurs personnages qu'on retrouve le plus cette alliance entre la beauté et l'horreur qui m'avait déjà tant plu dans
Apostasie.
La romance tient une part importante dans le roman, mais ce n'est pas un roman d'amour comme Parascève en publie régulièrement, où tout est rose et où tout finit toujours bien. Ce sont des histoires de tristesse, de douleur, de déchirements, ce sont de magnifiques histoires de véritable amour, que les épreuves renforcent, mais qui ne finissent pas toujours bien.
Les endroits qu'on visite sont particuliers : un cimetière dans lequel plus personne ne vient, une salle de bal désertée par ses invités, un sous-sol d'église abandonnée, une forêt hantée par une présence surnaturelle, un parc dans la nuit, une vieille tour dans un château. Des lieux qui dégagent un atmosphère gothique, sombre. Ces décors contrastent fort avec l'univers rose des romances que l'auteur met souvent en avant, que ce soit dans l'appartement de Parascève, ou même en ville vers la fin. J'ai trouvé cette dissonance entre les différents univers, visuels et mentaux, très intéressante. Pink is the new black !
Point final, mais non des moindres, la plume de l'auteur, toujours aussi grandiose. Elle garde cette magie et cette poésie qui la caractérise, mais est beaucoup plus mélancolique dans ce roman. On y retrouve ce rythme si particulier, envoûtant qui fait que je l'adore. La beauté de la nature est un peu moins présente, mais celle des personnages, de leurs sentiments et de leurs passions en est exacerbée et laisse une grande palce aux émotions, des personnages comme du lecteur.
Je ne suis pas allée très loin pour trouver l'ambiance musicale qui, pour moi, colle parfaitement au roman, puisque j'ai écouté en boucle « Shades of Sorrow » d'Angellore (groupe de l'auteur) lors de ma lecture.
Un livre qui explore la romance à travers les âges. Chaque personnage est particulier, son histoire racontée avec tellement de sentiments et de détails qu'on ne peut qu'être touché par leurs drames. Athalie et Adriel vont lier tous ses destins. Une ambiance sombre et mélancolique qui envoûte le lecteur et le plonge au coeur de cet univers rose et noir. Un nouveau coup de coeur pour la plume de
Vincent Tassy !
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