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J'ai particulièrement apprécié ce petit roman tout simple, très doux et assez nostalgique.
Elizabeth Taylor y décrit les problèmes du grand âge avec beaucoup de lucidité, mais aussi avec pudeur : ses "petits vieux" restent pour la plupart élégants malgré leurs soucis, en particulier Mrs Palfrey, l'héroïne de cette histoire.
L'ironie est également bien présente. Par certains côtés, certains passages de ce récit m'ont rappelé Ces petites choses/Indian Palace de Deborah Moggach : certaines scènes tragi-comiques se ressemblent.
Avis aux âmes sensibles : la fin est triste. Mais cette histoire vaut la peine d'être découverte. de préférence avec un scone et une tasse de thé à portée de main...
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Mrs Palfrey vient d'emménager à l'hôtel Claremont. Là, ne résident en réalité que des personnes âgées, bien éduquées mais seules. Mrs Palfrey va découvrir qu'ici on s'ennuie énormément, chaque résident essaie de s'occuper comme il peut pour tenir jusqu'au dîner, jusqu'au coucher, jusqu'au lendemain...
Entre les séances de télévision collective, les repas, les soirées passées à tricoter et à critiquer les faits des uns et les paroles des autres, la vie s'écoule lentement, très lentement et la mélancolie menace tous les pensionnaires.
Mais Mrs Palfrey fait une rencontre un peu particulière et toute sa vie s'en trouve enjolivée, elle a de nouveau envie de recevoir, de sortir, de rire...
Mais a t-on encore le droit de s'amuser au soir de sa vie ? Les autres résidents permettront-ils à une des leurs de vivre quelque chose dont eux-même sont privés ?
Un roman magnifiquement écrit, où la vieillesse est traitée avec beaucoup de tendresse et d'humour. Je me suis prise d'affection pour cette vieille dame très digne qui a envie de vivre et de partager de bons moments avant qu'il ne soit trop tard.
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C'est un délicieux roman, qu'on lit allègrement.
Mrs Palfrey, une veuve d'un âge avancé, décide de s'installer dans un hôtel londonien qui accepte des résidents à demeure. L'établissement est supérieur à une banale maison de retraite mais n'a rien de luxueux non plus. Elle y fait la connaissance des autres résidents, avec lesquels elle partage ses repas, discute, observe, lors de longues journées, toutes semblables ou presque, uniquement rythmées par de micro-événements.
Mais c'est un séjour ouvert sur d'autres découvertes.
Ce qui aurait pu donner une lecture plombante et déprimante devient sous la plume d'Elizabeth Taylor un moment de bonheur, fin et délicat, sans cesse infusé par un humour absolument britannique : souvent vachard, avec un zeste de non-sens.
Le tragique et le pathétique d'existences sur le déclin se pare de tendresse et de fantaisie et l'on découvre un petit théâtre constitué de scénettes à la fois légères et profondes. Les saisons défilent, l'une après l'autre, rompant légèrement la monotonie de ces vies passées principalement confinées. Mais parfois l'inédit surgit.
Mrs Palfrey est une dame digne et attachante. A travers elle, on est témoin des défauts de son entourage proche ou familial. L'auteure est une fine observatrice de ses contemporains, en particulier de cet âge "ingrat" sur lequel pèsent solitude, frustration et sentiment d'insécurité.
Par sa description de ces vies routinières et esseulées, on pense à Barbara Pym. Et sa plume sensible et délicate pour nous décrire les sentiments évoque Jane Austen. le roman, paru en 1971, est traversé par l'air du temps. En contrepoint aux résidents, témoins de "l'Empire" à travers leur comportement, on entend une chanson des Beatles, plaintive et magnifique, on croise un jeune homme fauché, aux cheveux longs, une jeune fille à l'attitude indifférente, portant des robes Bohème. Cet éternel décalage entre générations.
Le pathétique, lorsqu'il est teinté de distance, d'un humour irrésistible (qui confine parfois à la comédie), d'observations subtiles et qu'il est ponctué de moments aussi pudiques que touchants nous donne ces pages qu'on lit avec bonheur.
Ce roman est un petit bijou et son auteure à redécouvrir. Vraiment.
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"La vieillesse est un naufrage" écrivit Chateaubriand. On ne saurait trouver des mots qui traduisent d'une façon plus juste ce que l'on ressent à la lecture des premiers chapitres du roman de Elizabeth Taylor. Publié peu avant sa mort, « Mrs Palfrey Hôtel Claremont » explore en effet le thème de la vieillesse et du temps qui passe, posant un regard franc et sans concession sur cette période de la vie qui nous guette autant qu'elle nous effraie.
Début des années 70, Mrs. Palfrey, une veuve respectable, pose ses valises à l'hôtel à Claremont, une résidence pour personnes âgées. Entre les murs de cet hôtel figé dans le temps et le silence, les pensionnaires mènent une existence réglée comme du papier à musique. Les jours se succèdent, chacun identique au précédent, au rythme des activités répétitives et minutieusement planifiés. Pourtant, ne vous y trompez-pas. Car dans cette ambiance faussement feutré, la course aux apparences fait rage, et la poignée de retraités se livrent en catimini une compétition sans merci. Au sein de ce petit monde cloisonné (qui n'est pas sans rappeler l'univers hiérarchisé et parfois impitoyable de l'école), on s'observe et se jauge à longueur de journée. Ici, la popularité des individus se mesure au nombre de visites qu'ils reçoivent et tous les moyens sont bons pour sauver coûte que coûte les apparences. Tandis que Mrs Palfrey, délaissée par sa fille et son petit-fils, prend chaque jour davantage conscience de l'abîme de solitude dans lequel elle se trouve, le destin va mettre sur sa route un jeune écrivain, dénommé Ludovic Myers. Suite à une chute, il vole héroïquement au secours de la vieille dame en détresse. Mais c'est sur la base d'une espèce d'échange de bons procédés que s'établit réellement la relation qui va définitivement lier leurs destins. Dans cet arrangement implicite, chacun voit en effet dans l'autre un moyen de servir ses propres intérêts : lui est à la recherche d'un sujet d'étude pour son roman, elle a besoin d'un fils de substitution lui permettant de sauver les apparences. Ensemble, ils mettent sur pieds une véritable mise en scène afin d'éviter à la vieille dame d'essuyer ce qui s'apparenterait pour elle à une humiliation publique. Faisant passer le jeune homme pour son petit-fils, Mrs Palfrey tente ainsi de dissimuler aux yeux du monde l'étendue de sa solitude, et s'enfonce peu à peu dans ses mensonges.
Ce choc des générations entre une vieille femme drapée dans sa dignité et un jeune homme désargenté et insouciant, se mue pourtant peu à peu en la rencontre émouvante de deux solitudes. Subtilement et avec une grande habileté, Elizabeth Taylor démontre ainsi que la solitude ne revêt pas toujours le visage que l'on croit et se cache souvent là où on ne l'attend pas.
Avec un sens aiguisé de l'observation et une remarquable finesse psychologique, la romancière britannique dissèque les sentiments et sonde l'âme de ses personnages, tout en posant un regard d'une implacable lucidité sur la nature humaine. A travers les destins croisés de ces antihéros, elle explore et met ainsi à l'épreuve la sincérité des sentiments qui guident nos actes, et nous démontre en définitive que les liens du sang ne sont pas toujours les plus forts.
Elizabeth Taylor décrit également avec brio notre besoin de repères, notre attachement viscéral aux petits gestes qui régissent notre quotidien, le réconfort des habitudes, ces rituels qui nous rassurent… et nous rappelle que ce sont finalement le temps et les épreuves qui forgent nos vies et nos caractères. Comme pour mieux illustrer le changement d'état d'esprit qui s'opère chez ses personnages, la romancière rattache ainsi leur prise de conscience et leur lente évolution au mouvement des saisons. Et tandis que la grisaille hivernale cède peu à peu la place à l'air revigorant d'un printemps symbole de renouveau, elle nous rappelle que la vie n'est finalement qu'un éternel recommencement. Forte de toutes ces rencontres et d'une nouvelle vie à laquelle elle prend finalement goût, le Clarement et ses résidents s'imposent progressivement comme un nouveau foyer pour Mrs Palfrey. Bientôt, une nouvelle pensionnaire débarque à l'hôtel, renvoyant la vieille dame au souvenir de sa propre arrivée quelques mois auparavant. Et l'histoire peut ainsi se répéter…
Dans ce roman qui joue sans cesse avec nos émotions, Elizabeth Taylor ne nous épargne aucun détail des affres de la vieillesse. Sans prendre de gants, elle évoque la lente décrépitude du corps et de l'esprit, la progressive perte d'autonomie et le spectre de la dépendance qui menace. Poussant le lecteur jusque dans ses derniers retranchements, elle le confronte, à travers le prisme de ses personnages, à ses angoisses les plus intimes et les plus refoulées. Une des principales forces de ce récit repose ainsi sur ce don rare et précieux qu'a Elizabeth Taylor de trouver à chaque instant les mots justes pour capter une émotion, un sentiment, un silence afin de lui donner une résonance particulière et une portée universelle.
Si notre coeur se serre à de nombreuses reprises, ce n'est pourtant jamais sous l'impulsion de la pitié. D'un réalisme parfois cruel et dérangeant, ce portrait sans fard de la vieillesse ne sombre en effet jamais dans un pathétisme déplacé ou le misérabilisme. Car ce qui fait toute la singularité de cette oeuvre, c'est justement la capacité de son auteure à surmonter le caractère par essence tragique et immuable du temps qui passe afin d'en adoucir l'âpreté. Elizabeth Taylor est ainsi parvenue à extraire de cette description peu réjouissante de véritables moments de grâce, nourrissant son récit de ces petits bonheurs qui égaient le quotidien et de ces rencontres magiques qui donnent à l'existence tout son sel.
De cette course désespérée contre le temps, le lecteur en connaît dès le départ l'inévitable issue. Si la conclusion se révèle donc sans surprise, la romancière parvient néanmoins à en adoucir la saveur. A partir de l'histoire, a priori convenue, d'une femme qui, se trouvant au crépuscule de sa vie, tente de trouver un sens ultime à son existence, Elizabeth Taylor en a ainsi tiré une fable à la portée universelle et une oeuvre magistrale, véhiculant un formidable message d'espoir.

* * *
Subtil mélange de réalisme, d'humour grinçant et de tendresse, Elizabeth Taylor signe avec « Mrs Palfrey, hôtel Claremont », un roman époustouflant qui nous fait passer du rire aux larmes en un instant et réveille les peurs et les angoisses tapies au fond de chacun de nous.
De cette description peu réjouissante du temps qui passe et nous use, Elizabeth Taylor parvient néanmoins à extraire de véritables moments de grâce, nourrissant son récit de ces petits bonheurs qui égaient le quotidien et de ces rencontres magiques qui donnent à l'existence tout son sel. Au fil des pages, on s'entiche de cette petite clique de retraités dont on suit les tribulations quotidiennes avec une infinie tendresse tout en étant subjugué par le réalisme parfois cruel de ce portrait de la vieillesse et du temps qui passe.
Porté par une narration à hauteur humaine, il y a, au coeur du roman d'Elizabeth Taylor, des thématiques universelles qui trouvent un écho en chacun d'entre nous: l'inexorable et angoissante fuite du temps, la peur de la vieillesse et de la solitude, les rencontres décisives qui changent nos vies, notre besoin viscéral d'être aimé et de donner un sens à notre existence… de cette fatalité que nous inspire la vieillesse, Elizabeth Taylor a su ainsi tirer une fable à la portée universelle et une oeuvre véhiculant un formidable message d'espoir.

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Mrs Palfrey est une vielle dame anglaise, digne et bien éduquée, comme toutes les vielles dames anglaises. A la mort de son major de mari, elle décide, pour rompre le sentiment de solitude qui l'envahit, de s'installer à l'hôtel Claremont, qui tient plus de la résidence pour personnes âgées que de l'hôtel proprement dit.
Ce « petit monde », au quotidien sans surprise met en avant avec sensibilité et drôlerie cet âge difficile de la vie : la compassion insupportable des familles voir leur cruelle indifférence, l'incompréhension du monde moderne et de ses usages, la lutte entre résidents pour maintenir un semblant de forme, de jeunesse, d'activité et puis la peur de la dépendance, de la solitude, de la mort ..
Mais la volonté de profiter du « temps qui reste » est bien présente chez Mrs Palfrey et ses co-pensionnaires. Une amitié inattendue avec un jeune écrivain sans le sou et en manque d'inspiration va pigmenter son existence et adoucir ses derniers jours.

Un joli roman à la mode victorienne, pudique et délicat, souvent ironique, jamais larmoyant et qui se lit avec plaisir.
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Rares sont les touristes qui fréquentent l'Hôtel Claremont à Londres .
Sa clientèles est surtout constituée de personnes âgées que la vieillesse a contraintes à quitter leur domicile.
C'est dans ce lieu de séjour modeste qu'est venue s'installer Mrs Palfreys Les résidents y mènent une vie étriquée, plutôt monotone , rythmées par les repas. Rares sont les visiteurs, on les es^ère, attend on les épie, on commente leur allure.
Mrs Palfrey a bien une fille, mais elle vit loin de Londres. Elle a aussi un petit fils Desmond qui a prévu de venir, mais il tarde …...;
Alors quand le hasard d'une chute dans la rue lui fait rencontrer un jeune homme secourable, bienveillant et qui tire le diable par la queue, la reconnaissante Mrs Palfreys devient pour lui une sorte de bonne fée et le fait passer pour Desmond, son petit-fils . Ses visites à l'Hôtel Claremont sont appréciées , elles apportent un peu d'air frais aux résidents .
Mais un jour, le vrai Desmond s'annonce …....

Elizabeth Taylor porte un regard malicieux mais tendre mais sur cette petite société de personnes au crépuscule de leur vie, contraintes de venir se retirer dans cet  hôtel sans charme. Autour de Mrs Palfrey gravite toute une gamme de personnages bien typés, chacun avec ses manies, ses faiblesses, ses dernières coquetteries, ses petits mensonges pour sauver la face.
Un roman savoureux, plein d'humour.
«Une tâche épuisante, vieillir » !
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Je dirais d'emblée qu'il est préférable d'entrer dans l'univers de ces romancières anglaises pour s'approprier ce petit roman. D'Elizabeth Taylor, je crois que c'est un de mes préférés. L'auteure sait distiller dans son écriture de la tendresse, de la sensibilité et tant d'humour.
Petite vieille condamnée à la monotonie due à son âge et son statut, elle s'empare de la vie, et va rendre heureux au delà des convenances. C'est légèrement subversif, drôle, tendre, plein d'humanisme, mais hélas la fin ramène à la triste réalité. J'ai vraiment beaucoup aimé, comme on aime accompagner une amie pour aller marcher, ou pour rendre visite à une vieille dame.
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C'est un roman bien écrit, très accessible en VO, qui a le mérite de mettre en lumière des personnages qui sont toujours secondaires dans les romans : ces vieilles personnes délaissées par leur famille, dont le but quotidien est moyen d'étirer chaque moment pour atteindre rapidement l'heure du coucher sans mourir d'ennui. Les personnages sont attachants, et on se dit qu'on écoutera sans doute 5 minutes de plus la personnage âgée qui bavarde avec nous dans le bus, ou qu'on aura plus de tolérance quand il faudra attendre dans la queue à la pharmacie ou au supermarché car ces interactions sociales sont tout ce qu'il leur reste. le pendant négatif est, forcément, que c'est un récit très pessimiste et mélancolique, finit avec un serrement au coeur.
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Mrs Palfrey prend ses quartiers dans un hôtel londonien qui, part la clientèle qui s'y est installée à demeure, ressemble plus à une résidence du troisième âge qu'à un hôtel de grand standing. La monotonie des menus le dispute à l'ennui de la journée, qui s'étiole en tricot, partie de carte, menus propos fielleux sous leur  apparente bénignité, dans l'attente du feuilleton que la gente croulante s'en va cahin-caha visionner dans un salon ad hoc. Une chute malencontreuse de la vieille dame permet à cette dernière de mettre un peu d'animation dans son existence, en la personne d'un apprenti écrivain sans le sou, qui lui offre les premiers secours, et qu'elle invite dans l'hôtel pour un dîner, le faisant passer pour un membre de sa famille, honteuse que son véritable petit-fils dont elle s'est prévalue sous le regard inquisiteur de ses compagnons d'infortune, ne daigne point lui rendre visite. 

Un admirable roman que ce Mrs Palfrey, Hôtel Claremont. C'est un petit bijou d'ironie et de drôlerie, qui arrive à nous faire rire des outrages du vieillissement. Il possède tous les ingrédients qui ravissent dans la littérature anglaise dans ce qu'elle a de meilleur. 
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Mrs Palfrey, vieille dame indigne britannique, essaye d'oublier la monotonie de la vie en maison de retraite ; la rencontre avec Ludo, jeune écrivain, va bousculer sa vie.

A lire également, la bonté même, Rivages, (Collection de littérature étrangère), 1994.
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