C'est étrange quand même !... On se connaît, et puis... brusquement, sans savoir pourquoi... on ne se revoit plus jamais ! C'est toujours comme ça, dans la vie !...
Il me semble que vous devriez comprendre que ce qui perd le monde, ce ne sont pas les bandits, ni les guerres, mais les haines, les inimitiés, toutes ces petites querelles sordides...
DIADINE : Il est plaisant de voir auprès de soi une beauté corporelle, mais combien plus plaisant de voir une beauté spirituelle.
Acte IV, Scène 3.
KHROUCHTCHOV : On peut couper les bois par nécessité, mais il est grand temps de cesser de les détruire. Toutes les forêts russes craquent sous la hache, des milliards d'arbres périssent, les retraites des bêtes et des oiseaux sont dévastées, les rivières s'ensablent et s'assèchent, de magnifiques paysages disparaissent sans retour.
Acte I, Scène 7.
FIODOR IVANOVITCH : La femme ne peut être l'amie d'un homme que dans les conditions suivantes : d'abord, connaissance, ensuite, maîtresse, et, pour finir, amie.
Acte II, Scène 7.
FIODOR IVANOVITCH : Si on veut sérieusement obtenir quelque chose, on l'obtient coûte que coûte !
Acte I, Scène 7.
KHROUCHTCHOV : Il y a dans les gens beaucoup de choses qui m'échappent. Tout doit être splendide chez les gens : le visage, le vêtement, l'âme et la pensée… Souvent, je vois un visage splendide et des habits à en rester bouche bée d'admiration, mais l'âme et les pensées — mon Dieu ! Sous une belle enveloppe se cache parfois une âme si noire qu'aucun maquillage ne pourrait la blanchir…
Acte II, Scène 9.
SONIA : Ils vivent bien, ceux qui ont de l'argent. Ils voyagent où bon leur semble.
DIADINE : Pardon, mademoiselle. Je me permettrai de périphraser votre heureuse pensée comme suit : ils vient bien, ceux qui ne regardent pas à l'argent. Tous les millionnaires ne vivent pas bien, et tous les pauvres ne s'ennuient pas. Qui ne regarde pas à l'argent vit comme un dieu.
SONIA : Et si, de l'argent, il n'y en a pas du tout ?
Acte I, Scène 6.
KHROUCHTCHOV : Vous exterminez les forêts, mais elles embellissent la terre, elles apprennent à l'homme à comprendre ce qui est beau et lui inspirent une humeur majestueuse. Les forêts adoucissent la rudesse des climats. Où le climat est doux, on dépense moins de forces pour lutter contre la nature. […] Vous me regardez d'un air ironique, et tout de ce que je vous dis vous paraît vieux et futile, mais quand je passe devant les bois des paysans que j'ai sauvés de la hache, ou quand j'entends bruire ma jeune forêt, que j'ai plantée de ces mains, là, j'ai conscience de ce que le climat, lui aussi, est un tant soit peu en mon pouvoir, et que si, dans mille ans, les hommes sont heureux, eh bien, j'y serai aussi, un tant soit peu, pour quelque chose. Quand je plante un jeune bouleau, que je le vois se couvrir de feuilles et se balancer dans le vent, mon âme s'emplit de fierté.
Acte I, Scène 7.
Les forêts russes retentissent de coups de hache. Des milliards d'arbres périssent. Les tanières des bêtes sauvages, les nids des oiseaux se vident ! Les rivières s'ensablent et se dessèchent. Des paysages merveilleux disparaissent pour toujours, uniquement parce que l'homme paresseux n'a pas l'idée de se baisser et de ramasser le combustible à ses pieds !