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Ce fut un véritable plaisir de lire cette nouvelle ! Tchekov nous raconte l'histoire d'une aile d'hôpital qui n'est pas "comme les autres" et du devenir du médecin en charge de superviser celle-ci.
Le style de Tchekov est très agréable à lire et nous touche au plus profond de notre être car "La salle 6" porte réflexion sur la nécessité de la souffrance humaine, l'immortalité, la définition de la folie et par extension, celle de la normalité. Tchekov aborde la maladie mentale d'un regard moderne, et nous invite à réfléchir sur la nécessité de priver de liberté des "malades mentaux" car ils sont anormaux par rapport au reste du monde, lequel est corrompu et avide de pouvoir. Il remet en question la responsabilité individuelle de l'Homme sur la vulnérabilité de l'autre, qui exprime donc la finitude de l'existence humaine.
Pour l'officier de santé que je suis, cette nouvelle fut une grande découverte.
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Une touchante histoire qui remet en question ou pose les limites entre le normal et l'anormal. Une question épineuse qui embaume l'atmosphère crispée de la salle 6 d'un centre psychiatrique où une rencontre singulière va avoir lieu. Celle de deux hommes particuliers qui convergent dans leurs interrogations sur l'homme et la société. Ils se déchargent chacun de son côté, comme un flux, de leurs préoccupations évasivement philosophiques....Seulement l'un est le médecin et l'autre est le malade... Si le malade poursuit le criminel qu'il s'est crée en lui et voit les choses dans leur finitude, le docteur redoute son métier qui ne consiste qu'à abréger les souffrances de l'homme mais pas d'arrêter la mort...à quoi consister à abréger cette souffrance? Tout finit par mourir...
Une dangereuse amitié que devient la proximité de ces deux messieurs sensés vivre dans deux mondes différents. Hé bien, la société décrète: le docteur nage déjà dans les méandres de l'autre monde...
Une bouleversante nouvelle!


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Je précise que, malgré le titre de l'édition, je n'ai pas lu cette nouvelle dans l'édition bilingue.
Le docteur Raguine pourrait être qualifié de philosophe : il réfléchit aux choses de l'esprit, se situant dans le domaine spirituel. Il voulait changer les choses, améliorer le monde, mais, découragé par la pauvreté, la saleté, la paresse aussi, il ne fait plus d'effort, et préfère rêver d'une société meilleure que contribuer à la former. Ce docteur n'est donc pas matériel, ni matérialiste. Après tout, la douleur n'est qu'une information du corps, le cerveau peut choisir de l'ignorer. Il est cependant facile de raisonner lorsqu'une servante s'occupe de vous préparer le thé, de cuisiner, d'alimenter le feu... le bon docteur va progressivement s'apercevoir de l'importance des choses matérielles, de l'importance du corps, lorsque lui-même va être souffrant.
Le récit peut sembler un peu désordonné, alternant entre portraits des malades et portrait du docteur. J'aurais d'ailleurs aimé en savoir plus sur chacun de ces patients et leur histoire singulière. Même si la chute est prévisible, cette nouvelle vaut pour son ambiance, son atmosphère, surtout la description initiale de l'hôpital et des patients de l'asile.
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Voici une longue nouvelle de Tchekhov, que l'on pourrait résumer en trois temps. D'abord la description d'une salle d'hôpital, la salle n°6 et de ses pensionnaires, des aliénés en blouse bleue et en bonnet, et aux pathologies plutôt légères, certains ne comprenant d'ailleurs pas leur présence dans ces lieux. Ensuite, la description de la vie rangée et ennuyeuse de médecin responsable de cet hôpital, un médecin, Raguine, qui après une période d'activités intenses, se désintéresse de sa charge, convaincu de l'inutilité de celle-ci face à l'immensité de la tâche. Ses journées se passent invariablement selon le même schéma, à savoir un tour d'inspection qui justifie son salaire, puis l'étude de ses chers livres et une discussion à sens unique avec son seul ami, le directeur de la poste. Ces deux descriptions sont celles de deux mondes qui semblent ne pas devoir se rencontrer, et pourtant, c'est l'objet de la troisième partie. Par hasard, Raguine entre un jour dans cette salle n°6, et, contre toute attente, sympathise avec un des pensionnaires, Gromov, qui raisonne différemment de lui et qui est le premier à opposer un argumentaire solide aux convictions de Raguine.
C'est alors petit à petit tout le monde de Raguine qui bascule. D'abord ce sont ses convictions philosophiques faites de fatalisme, de renoncement et de déni de la douleur qui sont mises à mal. Puis c'est le regard que la société de cette petite ville rurale porte sur son médecin qui change. Son commerce avec les pensionnaires de la salle numéro 6 le fait passer de fait de l'autre côté du miroir, et qui peut mener une conversation sensée avec un fou ne peut qu'être fou lui-même. Son ami tentera bien de le sauver de ses horribles penchants, mais la chute semble inéluctable.

C'est un sombre drame que Tchekhov, lui-même médecin, expose ici. Les thèmes s'y mélangent et il n'est pas évident de mettre en évidence le propos principal de l'auteur, mais il faut y voir me semble-t-il une critique de ce que être la médecine dans les campagnes russes à l'époque où Pasteur fait pourtant ses découvertes fondamentales et bien sûr une critique de la façon dont sont traités les malades mentaux, à la fois l'absence totale de soin et les conditions de vie déshumanisantes qu'on leur impose.
C'est sombre, comme souvent chez Tchekhov me semble-t-il. C'est sans espoir, très russe serais-je tentée de dire si je savais ce que cela veut dire. C'est une nouvelle peut-être un peu longue, qui se disperse un peu trop à mon goût, mais cette lecture demeure intéressante et, parce que très loin de mon univers et de mes thèmes de lecture habituels, dépaysante et un rien déstabilisante car je ne suis pas sûre que le temps et la distance qui me séparent de Tchekhov rendent son constat moins vrai.
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De ce vieux soldats aux galons roussis, les pas résonnent dans la noirceur et la puanteur de l'abandon de l'âme humaine.

Lignes qui se faufilent et se dérobent par des salles demi obscures où le zèle s'efface au renoncement de la conviction humaine.

Déambulations à réaliser avec parcimonie dans des chapitres fuyants plus vite que ces mots qui se perdent au fil de ces phrases de quêtes et de silences.
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La salle 6 est une nouvelle vraiment très intéressante. Elle nous oblige à nous poser la question de la place du fou dans notre société, qui est fou ? Pourquoi il est fou ? Juste parce qu'il ne penser pas comme nous ? C'est vraiment passionnant de voir la vie de ce docteur Raguine, qui après des années de médecine "malhonnête" et "inutile" rencontre Gromov, un fou enferme dans la salle 6. Gromov a le savoir, la sagesse et la culture que cherche Raguine chez ses conversations. Il s'entend si bien avec qu'on va penser que lui aussi est fou, car voyez vous, il ne pense plus comme nous...
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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