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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Certainement l'un des 10 livres que je pourrais prendre dans ma valise si je devais me retrouver sur une île déserte jusqu'à la fin de mes jours. Avec "la Statue intérieure" de François Jacob c'est probablement l'un des récits de vie qui m'a le plus marqué. A l'époque où tant de personnes sont noyées dans des "performance insignifiante" (Fabio Merlini), la lecture des conquérants de l'inutile est une formidable leçon de vie.
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Je remercie les Babeliotes qui créent des listes de livres et donnent ainsi des envies de lectures. C'est grâce aux listes taggées « montagnes » que je me régale de récits d'aventures sans bouger de chez moi. Ce que j'aime dans les récit de montagnes, c'est le voyage, le dépaysement – et j'aime les histoires qui finissent (relativement) bien, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas en montagne. J'aime aussi découvrir ce nouveau vocabulaire, technique, propre à l'escalade, qui m'ouvre sur un autre monde.

Je me suis donc lancée dans les 576 pages des « Conquérants de l'inutile » de Lionel Terray, alpiniste et guide de montagne français connu, qui a entre autres participé à la célèbre expédition victorieuse de l'Annapurna avec Maurice Herzog en 1950. La lecture a été à la hauteur de mes attentes : un enchaînement de courses en montagne (de 1940 à 1960), racontées avec détails et la découverte d'une belle personnalité, courageuse, loyale en amitié et prête à porter secours aux alpinistes accidentés.

Un livre qui mérite sa réputation d'incontournable de la littérature de montagne.

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N'ayant à vrai dire jamais entendu parler de Lionel Terray, c'est un peu par hasard que j'ai pu parcourir une partie de la biographie de ce grand alpiniste publiée en 1961. C'est surtout grâce à un cadeau d'une amie que je me suis plongé dans ce récit captivant. Merci à elle !
J'ai été littéralement absorbé par l'épopée vers les cimes de ce marathonien des hautes altitudes.
Infatigable montagnard, il a arpenté toute sa vie en tant que guide de montagne principalement les Alpes et puis lors de ses "loisirs" de nombreuses courses audacieuses vers les sommets.
Pendant la guerre 40, il a participé à sa façon à la Résistance en faisait des portages à travers la montagne et en a été profondément marqué par la barbarie humaine. Complètement accro à l'effort et à l'aventure, il n' a cessé de repousser plus loin les défis dans les années 40, tirant ses limites physiques au delà du concevable. Bien que peu coutumier des premières, avec son fidèle ami et compagnon de cordée Louis Lachenal, il a collectionné les exploits alpins (face Nord de l'Eiger, Les Grandes Jorasses...) avant d'éprouver une soif d'autres horizons plus extrêmes encore. Pour reprendre ses mots, ce n'est pas tant l'accomplissement d'une ascension qui procure le bonheur mais son désir... C'est ainsi qu'il a fait partie de la première expédition à réussir un sommet de 8000 mètres d'altitude en 1950: l'Annapurna au Népal.
Bien que n'ayant personnellement pas atteint de la haut de la montagne, il a fait partie de l'organisation quasi militaire qui a vaincu ce dixième sommet le plus haut du monde au prix de nombreuses souffrances et sacrifices. Il a aussi parcouru certains sommets des Andes plus modestes en hauteur mais pas moins en difficulté. Peut-être aurais-je apprécié plus encore si j'avais possédé ces nombreuses références géographiques de "la terre qui touche le ciel" et les illustres noms des pionniers de ces odyssées acrobatiques.
Il ne m'aura fallu que quelques jours pour dévorer ce récit de plus de 400 pages bien au chaud, loin de la froideur qui entoure toutes ces péripéties.
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un livre magnifique, d'une grande poésie. Lionel Terray arrive à nous faire toucher du doigt sa passion, sa vie. le style est simple mais pur, un grand talent littéraire. Dans le même esprit, il y a "jours barbares " de W Finnegan. une bio sur le surf mais bien écrite et qui évite tous les clichés et poncifs que l'on associe classiquement aux surfers.
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Autant que ses dons de grimpeur, Lionel Terray sait raconter, sa jeunesse de mauvais garçon, son manque de confiance vaincu par les petites victoires et les hasards de rencontre, la vie de famille pas facile à combiner avec celle de guide de montagne, son émerveillement pour les sommets, sa découverte du Canada, son amour du Népal.

Il sait trop bien partager ses frayeurs, chutes de pierres, avalanches avec un côté que j'ai trouvé indécent, côtoyant volontairement la mort dans des passages qu'il sait sans assistance et sans retour possible.

Lucide, il souligne l'inutilité de ces efforts, du froid, de la faim, du manque de sommeil et cinq années plus tard, dans le Vercors, une chute mettra malheureusement fin à la vie de ce merveilleux conteur.
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C'est un livre inoubliable que je viens de refermer la larme à l'oeil, tellement cette rencontre fut magnifique.

Lionel Terray nous offre un témoignage où transparait la beauté, la joie et l'émotion d'un homme voué à sa passion pour la montagne et l'alpinisme. Après une première partie sur sa jeunesse et son éducation peu banales, le lecteur est invité à le suivre avec son grand ami Lachenal, aussi exceptionnel que lui, dans leurs plus mémorables courses sur des parois mythiques. Chacune est une aventure à couper le souffle où le danger et l'enthousiasme se côtoient à chaque ligne. Dans la dernière partie, Lionel Terray "prend de la hauteur" et raconte plus brièvement d'autres expéditions hors norme avec un recul teinté de sagesse. Tout est juste, humble, animé par une force incontrôlable, cette envie, ce besoin d'y retourner à chaque fois, aussi souvent que possible.

L'écriture de Lionel Terray est superbe, à la fois poétique, précise et limpide. Il ne se gêne pas pour se tourner en dérision mais reste toujours bienveillant, avec lui comme avec les autres... C'est la première fois que je ressens ça de façon aussi évidente, mais j'aurais adoré rencontrer cet homme aussi simple qu'extraordinaire !
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Lionel Terray, ce très grand alpiniste, ce guide d'exception a une chose en plus, c'est un écrivain. Déjà le titre de son livre est une réelle question philosophique. Conquérir l'inutile ! le mot conquérant fait penser à une sorte d'action militaire, à de la bravoure au combat. Mais vouloir conquérir ce qui a première vue ne sert à rien ni a personne, conquérir ce qui est vain, voilà bien une question, surtout s'il faut mettre sa vie dans la balance. Risquer son existence pour un acte inutile? Ah oui, la gloire, ce mirage! Cela fait penser à Napoléon qui envoyait ses soldats affronter la mitraille, les boulets de canon, les baïonnettes, avec cette promesse: au bout vous aurez la gloire. Qui se souvient des soldats morts à Eylau ou Borodino? Lionel Terray a conquis une forme de gloire, une grande renommée et cela fait penser à cette question posée par Homère dès le début de l'Iliade. Faut il préférer une vie courte et glorieuse ou bien une vie longue et heureuse qui se dissout au final dans l'anonymat. Bien de grands alpinistes, connus de leurs temps, se dissolvent peu à peu dans l'oubli au fil des années qui passent. Ce n'est pas le cas de Lionel Terray. Pourquoi? Parce que c'est aussi un écrivain, un homme qui aime lire. Achille ne survit dans la gloire uniquement grâce aux chants d' Homère. Sans cette oeuvre monumentale qu'est l'Iliade et l'Odyssée, qui se souviendrait des héros qui ont conquis Troie par les armes et la ruse? On se souviendra de Lionel Terray par ses mots et le titre de son ouvrage: "les conquérants de l'inutile". Lire son livre est un réel plaisir. Tous ses récits d'ascensions sont très bien écrits. Sa plume est fluide et intense. Un livre que je conseille pour tous les passionnés d'aventures. Peu importe que ce soit en montagne, en mer, dans les déserts ou les glaces des pôles, Terray c'est une réelle philosophie de la vie.
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Terray...j'entendis ce nom pour la première fois sur les ondes alors que je me rendais de Grenoble en Savoie avec ma mère conduisant notre vielle 403.
Je n'avais que 9 ans et l'on racontait qu'un grand alpiniste venait de mourir lors de l'ascension des aiguilles du Gerbier, dans la chaîne du Vercors. Sommet dont je pouvais apercevoir les contours en regardant au travers de la fenêtre de notre cuisine.
La montagne avait eu raison de lui, l'avais pris en traître lors d'une banale ascension comparée à son palmarès de toutes les années qui avaient précédé.
44 ans, est-ce un âge trop avancé pour s'adonner à la passion de toute une vie?
4 ans auparavant, il en parlait dans cet ouvrage magnifique. Pourtant, deux plus tard, en 62, il accomplira l'escalade du Janus, ultime défi d'une difficulté extrême et l'ayant laissé sur sa faim lorsqu'il conclut l'ouvrage.
Alpiniste paysan, issu d'une famille de notables, marié à une institutrice, il renoncera aux études pour l'amour du rocher. Il s'improvisera avec succès, éleveur dans les alpages pour compléter les revenus de son épouse dans une période de grande incertitude. Les évènements de 1940 ne semblent pas l'atteindre dans ses montagnes élevées en citadelle. Les circonstances feront de lui un résistant puis un combattant des troupes alpines, tout naturellement, sans volonté apparente.
Il évoque dans cet ouvrage sa rencontre avec les plus grands précurseurs de l'alpinisme moderne, Herzog, Lachenal, Rebuffat et d'autres mais il nous livre dans le détail les épisodes de la fameuse ascension de l'Annapurna en 1950, la vie des sherpas capables de porter des charges incroyables malgré leur aspect chétif. Indépendamment de la montagne, Il se passionne également pour le Pérou et son peuple,
Lionel TERRAY se révèle être un "intellectuel de la montagne" et surtout un grand écrivain qui n'aura pas eu le temps de nous laisser d'autres témoignages. Dommage ...
Pour compléter ce récit: voir la vidéo très bien faite de Yannick GRAZIANI et Stéphane BENOIST retraçant leur récente ascension de l'Annapurna.
Et surtout, toujours en vidéo, le témoignage émouvant du dernier survivant de la première ascension de l'Annapurna décrite dans ce livre, Francis de Noyelle, mort à 97 ans en 2017.
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Un grand classique des récits de montagne qui figure dans la liste des 100 plus grands livres d'aventures de tous les temps selon la National Geographic Society.

Lionel Terray est une grande figure de l'histoire chamoniarde pour ses exploits ainsi que pour sa personalité attachante et modeste. Ayant bénéficié d'une "bonne éducation" pour le milieu des guides de haute montagne à cette époque et avec son talent d'écriture assez naturel, Lionel Terray nous livre ici une autobiographie particulièrement attachante, qui nous plonge dans le monde de l'alpinisme, pour le meilleur et pour le pire.
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A lire absolument… Pour la montagne, pour Terray mais aussi pour l'écriture (même si, parait-il, Lionel Terray a été aidé) …
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