Même si cet ultime tome reste dans la continuité de son prédécesseur, que j'avais moins apprécié, je dois avouer que je l'ai malgré tout dévoré. le complot drastiquement orchestré par l'auteure est à la hauteur de mes espérances avec, pour couronner le tout, une finalité qui m'a laissé sans voix.
Alors que le lecteur pourrait comparer Kyla, notre héroïne à un chat du fait de ses nombreuses vies et identités, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvrais, dès les premières pages, que celle-ci décida d'en changer encore une fois, afin de partir sur les traces de sa mère biologique. J'ai bien cru devenir fou lorsque j'ai dû me familiariser avec cette certaine Donna Kelly et pourtant j'ai vraiment adhéré à ce choix et à la direction prise par l'auteure. Encore ici, il s'agira avant tout d'infiltration ainsi que d'une véritable quête d'identité submergée de secrets lourds et accablants, que j'apprécie tant lire. Jamais je n'ai lu une saga de cette envergure où le lecteur ne doit jamais prendre pour acquis ce qu'il a déjà eu la chance d'apercevoir auparavant.
Si je m'étais plaint que certains personnages secondaires, dont Ben et Nico manquaient de personnalité, j'admets volontiers que ce choix n'était que propice à ces deux personnages. Je ne peux en dévoiler énormément mais Ben m'a autant émerveillé, qu'il m'a agacé et énervé. C'est un véritable pantin dont
Teri Terry ne cessera de jouer afin de manipuler sciemment le lecteur pour son plus grand plaisir. Malheureusement concernant Nico, celui-ci m'a laissé de marbre et j'ai trouvé dommage qu'il soit relégué au second plan.
J'ai été d'autant charmé par ce récit du fait que le lecteur retracera, en même temps que Kyla, son parcours complexe et fortement notable et inédit. Malgré les nombreuses révélations sur son compte, elle saura rester aussi forte et déterminée que précédemment. J'ai littéralement un coup de coeur pour ce personnage atypique. C'est totalement un ovni de ce genre littéraire qui ne suit pas forcément la route toute droite dressée devant elle. Connaissant le prix de la vérité, elle n'hésitera pas à le payer fort afin de la détenir au détriment du savoir. C'est assez complexe à comprendre sans trop en dévoiler, mais comme le dit un certain proverbe : « Mieux vaut une amère vérité qu'un doux mensonge ».
En suivant la quête de Kyla, le lecteur fera connaissance de Stella, sa mère biologique et alors que je m'attendais à des retrouvailles chaleureuses et sincères, celles-ci seront remplies d'animosité et de non-dits, accentuant encore plus le mystère entourant le passé de notre protagoniste. Leur relation sera d'une intensité forte et souvent assez tumultueuse. Comment renouer avec les liens du passé quand ceux-ci ont été complètement effacés ?
J'ai d'ailleurs, moi aussi, l'impression qu'en écrivant cette chronique je laisse une forte dose de mystère à l'image de cette saga mais c'est avant tout pour votre propre intérêt. Il faut dire que
Teri Terry maîtrise parfaitement son oeuvre jusqu'à la dernière page (et bien plus) et que sa plume ne démérite pas au fil de celle-ci. Au contraire, elle joue de plus en plus sur le suspense et l'action mais je regrette cependant d'avoir eu, par moment, l'impression de lire le final de la série ‘Hunger Games'. Cela est surtout dû à l'univers politique extrêmement chaotique présent dans ces deux écrits et du fait que Kyla, tout comme Katniss, se verra conféré le rôle de porte-parole d'une génération ayant bien trop souffert de l'oppression de leur dirigeant. Même si ce thème est souvent repris dans la dystopie, ici beaucoup de similitudes viennent un minimum parasiter cette lecture. Heureusement elles seront bien vite oubliées dans les cinquante dernières pages où le rythme touchera son paroxysme et où le lecteur découvrira enfin, ou non qui se cache derrière notre héroïne brisée à bien des égards.
Pour conclure, ce troisième et ultime volet conclut avec brio et complexité cette saga totalement originale et profonde que nous offre
Teri Terry. Cette quête de vérité aussi complexe que riche, saura ravir les fans du genre et bien plus encore car qui n'a jamais voulu en savoir davantage sur sa propre identité ?
Lien :
http://plumebleuee.com/2016/..