Madame, vous allez m'émouvoir

j'ai retrouvé dans le procédé ce qui m'avait plu récemment dans le récit de Marie-Aude Murail, En nous beaucoup d'hommes respirent : un livre richement documenté et illustré avec plein de photos d'époque et des matériaux de base (carnets, lettres…) qui rendent l'ensemble très vivant et les personnages attachants. Cela permet aussi de mieux s'y retrouver, ce qui est nécessaire dans une histoire qui fait intervenir 5 générations ! L'arbre généalogique présent en début de livre est vraiment bienvenu et aurait même pu être plus complet car plusieurs fois l'autrice parle d'une cousine ou d'un oncle sans qu'on devine de qui il s'agit.

Sur le fond, évidemment, il est question de guerre, puisque Paul, le médecin, a connu les deux guerres mondiales, qui ont aussi diversement touché d'autres membres de la famille. Dans celle-ci, on trouve des jeunes gens morts pour la France, des résistants, un préfet sous Vichy, des situations suffisamment complexes et variées pour intriguer le lecteur et le tenir captif.

On trouve aussi, et heureusement, tout ce qui fait le sel d'une vie familiale indépendamment des événements historiques qu'elle peut croiser : des histoires d'amour, des trahisons, des brouilles, des séparations, des deuils, des naissances…

Pour rendre tout cela concret aux yeux du lecteur, Lucie Tesnière a eu une bonne idée : se mettre elle-même en scène comme un personnage du récit, et narrer par le menu le déroulé de ses recherches pour reconstituer cette fresque imposante. D'enregistrements de témoignages des anciens en salles des archives, de maisons prêtées le temps d'écrire en carnets retrouvés dans des appartements inoccupés, de trajets en train en épopées en voiture, la jeune femme fait preuve d'une détermination touchante et admirable. Finalement, l'héroïne que l'on suit, c'est surtout elle, dans sa volonté de rendre hommage aux générations passées avant que l'oubli ne les avale. Un peu comme dans le si beau Coco de Disney, telle est la morale de l'histoire : les morts restent présents tant que quelqu'un se souvient d'eux, et de ce qu'ils ont accompli.

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Madame, vous allez m'émouvoir.
Un retour vers un passé familial.
Une quête de traces, de secrets.
Des écrits. Des paroles.

Dans ce livre, Lucie Tesnière mêle lettres, photos, archives et discussions pour dresser l'histoire de sa famille au fil des deux guerres mondiales. Partant d'une découverte, celle des carnets de son arrière-grand-père (Paul) pendant la première guerre mondiale, c'est un voyage familiale que l'autrice va entreprendre. Un périple juché de photos et lettres qui l'entraînera entre les guerres, entre les conflits historiques et familiaux, au coeur des profondeurs humaines…

Ce livre est une prise de risques, une grande entreprise à laquelle Lucie Tesnière s'est consacrée, une réelle enquête qu'elle a mené, présenté au fur et à mesure, puis couché sur le papier à notre destination.

C'est entraînant et empli de découvertes ! À découvrir !
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Parce que je suis quelqu'un qui pense que faire acte de mémoire est un devoir, et qu'il est important d'être passeur, j'apprécie ce livre dans sa facture.
Oui, il faut que l'auteur ait un grain de folie, pour laisser son métier plusieurs mois et se lancer dans l'écriture de mémoires, alors que ce n'est pas son métier.
Lucie Tesnière va tracer l'histoire de son arrière-arrière-grand-père, Paul Cabouat mais pas seulement.
100 lettres plus tard et 23 tomes de mémoires écrites par le père de Paul, pour laisser une trace de ses 6 enfants dans la grande Histoire…
« Je dédie ce récit à mes enfants, à mes petits-enfants et à leur postérité future… »
Il ne se doutait pas que la postérité future aurait pour nom Lucie…
Combien de récits sont passer aux oubliettes ?
La forme prise par ce livre est intéressante car elle est dans le mouvement, ce qui implique le lecteur.
De plus Paul ne se met pas en scène, il témoigne par écrit, croquis, photos… Des reproductions touchantes.
Ainsi, nous lecteurs nous allons sur les pas d'un homme qui a agi dans les deux grands conflits du XXème siècle.
Non pas seul, on le découvre amoureux de la femme qui lui correspond, l'osmose est palpable à la lecture des bribes de leurs lettres mais surtout dans leurs actions. Un seul regard devait être le déclencheur d'une action commune. Chose peut-être plus rare que l'amour.
C'est cette somme d'humanité concentrée qui se fait jour dans cet ouvrage.
En fait la naïveté de cette arrière-arrière-petite-fille est un atout.
Lucie tire le fil d'une grosse pelote de laine et elle n'a plus d'autre choix que celui d'aller au bout. Sa curiosité est la nôtre, ses émotions sont les nôtres.
De cet hommage intime, elle a fait resurgir les valeurs qui régissent une vie. Rien n'est linéaire, surtout pas dans ces périodes.
Une exploration sans filtre.
En conclusion un pari réussi, car « Les morts sont vivants pour autant qu'on s'intéresse à eux. C'est parce que tu vibres en lisant ces lettres, toi, vivante, que ces souvenirs restent vivaces. Sinon, ils seront comme des cadavres dans leurs cercueils : bons pour les vers. »
Ceci a été dit à Lucie Tesnière et est valable pour nous lecteurs.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 13/02/2019.

Suite à la découverte des lettres de son arrière-grand-père, Paul Cabouat, médecin pendant la grande guerre, Lucie Tesnière enquête dans le passé et l'histoire de sa famille et décide de se lancer dans l'écriture du récit de celle-ci à travers les deux guerres mondiales. Rassembler toutes les histoires, les documents pour en faire un livre cohérent, ce n'était pas simple. Ce qui intrigue c'est tout ce qui pu se passer dans une seule famille. Celle de Lucie Tesnière est assez fascinante et on comprend au fur et à mesure de la présentation des personnages qu'elle a matière à raconter car elle a des ancêtres bien nés et qui ont eu des postes importants pendant la guerre pour certains (préfet, médecin). D'une histoire assez personnelle, ce livre devient une histoire universelle racontant des récits de guerre, des vies de personnes qui ont oeuvrés pour la France. A travers les écrits (pour certains retranscrits dans ces pages), des photos de famille, d'archives, on traverse ce XXe siècle marqué par les deux grandes guerres, où chaque famille aurait à coeur à partager son histoire. Cela donne envie de faire des recherches dans sa propre famille. En prenant le risque que parfois le passé des uns et des autres peut se révéler moins glorieux qu'on se l'imaginait.

Lucie Tesnière nous invite à découvrir l'histoire de son arrière grand-père Paul, médecin dans les tranchées au cours des 2 guerres mondiales, et de ses frères et soeurs.
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Le titre est prometteur et la promesse est tenue. L'émotion est présente, à travers la volonté d'une femme de connaître et de faire connaître l'histoire et le vécu de ses aînés.
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L'émotion est également présente de par les interrogations permanentes, ce que ces découvertes vont provoquer dans la dynamique familiale. Remuer le passé amène certes de belles surprises et engendre beaucoup de fierté mais pas que ... ça ressasse également des événements que l'on aurait préféré occulter.
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On suit Lucie Tesnière dans sa prise de décision de tout arrêter pour se consacrer à ce projet, l'attente du soutien de sa famille, la difficulté des démarches, la découverte d'informations parfois compromettantes ... c'est un réel plaisir !
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Les photos et les documents qui agrémentent la lecture nous permettent de nous rendre compte de la réalité des événements. Cela donne une autre dimension à la lecture.
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Les lettres d'amour de l'époque sont tellement belles. Les mots sont bien choisies, les sentiments qui s'en dégagent sont intenses. Elles n'ont pas besoin de se terminer par un "je t'aime" pour comprendre l'amour que l'expéditeur ressent pour le destinataire. Je les ai lues, relues et re-relues ! J'en ai également lu certaines à mon compagnon, au cas où ça pourrait l'inspirer ! 😋
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En résumé, Lucie Tesnière, vous m'avez émue. Merci.
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Quand on s'inscrit pour participer à Masse Critique de Babelio, il ne faut pas être lève tard et encore moins tête-en-l'air sinon les titres les plus alléchants partent avant que l'on ait le temps de dire « ouf ».

J'ai oublié le rendez-vous du mercredi 7 juin et ne m'en suis souvenu qu'en fin d'après-midi. J'ai jeté mon dévolu sur deux titres dont celui que j'ai reçu quelques jours plus tard dans ma BAL.

« Madame, vous allez m'émouvoir » est le récit de l'enquête sur l'histoire de sa famille réalisée par Lucie Tesnière que rien ne prédisposait à fouiller dans les archives familiales.



Tout commence par la lecture des lettres de son arrière-grand-père, Paul Cabouat, médecin dans les tranchées pendant la Grande Guerre, aux siens et à sa fiancée. Une aventure au long cours débute, un chemin parsemé souvent de trouvailles insolites, d'embûches parfois, ardu toujours.

Le lecteur suit les progrès des recherches menées par cette jeune femme qui se prend au jeu au point de solliciter un congé sabbatique. Il les suit avec intérêt et émotion : l'auteure-enquêtrice fait revivre ses aïeux et apporte, à sa manière, un éclairage sur les époques de la Grande Guerre et de la Seconde Guerre mondiale.



L'éclairage n'est pas miraculeux, il est de l'ordre de l'intime. Ce qui le rend d'autant plus émouvant : le lecteur est en compagnie de ces soldats envoyés au front, ces hommes issus de la bourgeoisie qui se rendront aux côtés de leurs frères d'armes dans les antichambres de l'Enfer que furent les tranchées.



Il accompagne les aïeux haut-fonctionnaire ou médecin lors de la « drôle » de guerre suivie de l'armistice et du gouvernement de Vichy. le premier restera préfet tout en adoucissant le sort de prisonniers ou de familles juives, le second sera résistant. Un membre d'une autre branche familiale sera aussi résistant et ignorant des activités de résistance de son épouse et de son fils.

L'arbre généalogique compte de nombreux destins étonnants comme ceux de nombreuses familles anonymes.



Sous la plume de Lucie Tesnière, prénommée ainsi en hommage à Lucie Aubrac, la France des anonymes prend vie, se découvre et offre sa mémoire, ou plus exactement ses mémoires.

La jeune femme ne s'affiche pas en tant d'écrivaine et encore moins historienne et c'est ce qui donne de la valeur à son récit : elle ne prétend pas découvrir des pans inconnus du quotidien de la Grande Guerre, elle souhaite seulement apporter le témoignage familial dans le cadre des commémorations du centenaire de 1914-1918. Bien sûr ses recherches l'entraîneront dans les méandres plus risqués de la période de Vichy et de l'Occupation allemande, cependant elle parvient à faire son miel de ses découvertes et de renouer avec un lointain cousin en rupture de ban familial. Ce sont ces moments qui provoquent l'émotion du lecteur car cela s'est certainement produit dans moult familles et nombreux doivent être les squelettes dans les placards bien fermés.... jusqu'au jour où le bois joue et la porte s'entrouvre.



Lorsque j'ai achevé la lecture de « Madame, vous allez m'émouvoir », je me suis demandé ce que notre époque, détachée de l'écrit et du temps étiré, laissera à la postérité. Nous n'écrivons plus de lettre à nos proches ou à nos amours hormis des textos ou des courriels.

Nous ne prenons plus le temps de décrire le quotidien à ceux qui sont au loin puisque nous avons la facilité d'envoyer grâce à nos portables des photos prises à l'instant.

Nous sommes dans l'immédiateté et dans l'impermanence. Comme le souligne l'auteure, nous n'écrivons plus de lettres d'amour comme a pu en écrire son arrière-grand-père. Ces lettres, magnifiques par leur simplicité, reflets d'une époque dont nous avons la nostalgie, émeuvent car elles touchent à l'éternité puisque nous les lisons encore aujourd'hui.



J'ai été émue lorsque Lucie Tesnière explique que la mère de Paul Cabouat recopiait chacune des lettres écrites par ses fils. C'est grâce à ce geste d'amour maternel que ceux qui viennent après peuvent connaître la vie et les tourments de ceux qui les ont précédés. Ce geste ancestral du moine copiste.... qui l'a aujourd'hui ?

Ou encore lorsqu'elle retrouve des manuscrits du père de Paul, souhaitant garder trace de ce que la famille a pu vivre au cours des quatre années de la Grande Guerre. Il la consigne scrupuleusement et la destine sciemment à sa postérité dont fait partie Lucie. Qui prend encore le temps de relater le quotidien contemporain hormis les écrivains, philosophes ou politiques qui tiennent un journal ?



Le papier qui reçoit pensées, récits du quotidien, observation des petits riens au coeur du temps qui passe, est certainement le support le plus sûr et le plus noble pour transmettre un présent à un futur qu'on a du mal à appréhender.



Je remercie l'équipe de Babelio pour m'avoir mis entre les mains un récit que je n'aurais pas eu, spontanément, envie de lire. Un récit qui est parvenu à m'émouvoir et ce n'était pas gagné !


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Madame, vous allez m'émouvoir m'a beaucoup émue. Ce livre résonne en moi car comme dans toutes les familles françaises, j'ai vu les photos chez mes grands-parents, de ces jeunes frères, fils ou fiancés morts à la guerre de 14-18. Lucie Tesnière mène l'enquête que j'aimerais mener sur la vie de nos ascendants pendant les deux guerres mondiales. En prenant quelques années sabbatiques, elle inscrit dans un livre la mémoire de sa famille pendant les deux guerres mondiales alors que seuls quelques témoins très âgés peuvent encore répondre à ses questions ou ouvrir des boites de documents bientôt oubliés.
Le style est à la fois léger et dynamique plutôt journalistique. L'auteur raconte aussi l'histoire de l'écriture du livre, les réactions des autres membres de sa famille, ses interrogations avant de publier des moments de vie d'oncles ou de tantes. Entre résistance et collaboration, héroïsme ou petites lâchetés, on ne peut ni juger ni prétendre tout connaître.
Ce livre donne envie de faire des recherches sur sa famille et surtout de pouvoir consigner par écrit cette histoire tant on s'identifie à cette enquête sur la famille Cabouat.
J'ai aussi beaucoup apprécié les photos et documents reproduits qui donnent encore plus de réalité et augmente notre empathie pour Lucie Tesnière et sa famille. Un bel hommage également à la grand-mère de l'auteur, décédée avant de voir la publication du livre qu'elle avait soutenu dès que sa petite fille lui en avait exposé l'idée.
Merci au Grand Prix des lectrices Elle 2019 pour cette sélection

Les recherches généalogiques ont la cote ces dernières années. Remonter le temps, se découvrir des ancêtres poilus ou encore étoffer son arbre avec de nouvelles ramifications provoquent vite une certaine addiction. Après une période de réflexion, Lucie Tesnière décide de tout plaquer pour se consacrer à un projet fou : retracer le parcours de ses ancêtres. Elle nous conte ici son incroyable aventure à travers le temps. Elle va ainsi de découverte en découverte entre archives administratives et archives familiales. Des secrets bien enfouis refont également surface. Tout son entourage est mis à contribution afin de reconstituer l’immense puzzle. Le résultat prend la forme de ce livre mais aussi de réunions de famille où chaque trouvaille est exposée et parfois débattue.

Nous faisons la connaissance de Paul, Jean-Pierre, Jeannette, Biniou et Jean. Autant de personnes dont les destins individuels rejoignent l’Histoire. Le lecteur traverse ainsi tout un pan de la première moitié du XXe siècle entre la Première Guerre mondiale puis la seconde. C’est passionnant de découvrir les mémoires, les lettres, les photos que Lucie a déniché et a mis en valeur auprès de sa famille mais aussi du grand public. J’avoue m’être beaucoup reconnue en Lucie. Depuis plusieurs années, je tente de retracer le parcours de mes ancêtres. Tout comme elle, je ressens cette fébrilité, cette avidité à aller toujours plus loin. C’est étonnant et un peu déstabilisant d’ouvrir les portes de l’histoire familiale ignorée jusqu’à maintenant à mes parents.

J’ai beaucoup aimé ce livre où je me suis reconnue de bout en bout. Lucie Tesnière nous présente son travail de recherche filiale avec simplicité, humilité mais surtout avec passion. Paul, Jean-Pierre, Jeannette, Biniou, Jean et les autres sont des témoins précieux de leur temps. Ce récit m’a également permis d’ouvrir les yeux sur mes propres recherches et de redonner un élan à celles-ci.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..

Lucie Tesnière nous livre, avec ce document, un excellent travail de « détective historique », en reconstituant le passé des membres de sa famille à travers les deux guerres.
Des petites histoires, exhumées de carnets, de lettres et d'archives, qui retracent la grande Histoire du XXème siècle.
En recherchant d'infimes détails, l'auteure éclaire à la fois la mémoire de sa famille, tout en prenant le risque de révéler des secrets encore tabous, notamment sur l'implication des fonctionnaires d'Etat dans le gouvernement de Vichy. Elle prend le parti de ne rien cacher, malgré l'impact que cela peut avoir sur les générations suivantes.
C'est un travail minutieux, intelligent et courageux, digne d'une enquête de police.
Le style n'est pas très maîtrisé et l'on sent que c'est un premier document. Il y a trop d'allers et retours entre la partie historique et la vie privée de l'auteure et cela dilue le propos, certes passionnant, dans des considérations assez futiles.
Un livre intéressant néanmoins, qui a le mérite d'avoir été au fond des choses avec une profonde honnêteté.

Pas du tout adepte de la transcription romanesque de journaux intimes et encore moins de la période des deux guerres mondiales, j'ai été agréablement surprise par ce récit très personnel et par l'émotion qui s'en dégage.
Le récit est bâti comme une enquête policière : Lucie Tesnière part des lettres de son arrière grand-père, Paul Cabouat, médecin pendant la première guerre mondiale, découvertes en 2012 et elle remonte le fil de l'histoire de sa famille par la découverte d'autres documents, des témoignages, des recherches dans les archives.
Lucie Tesnière se sent investie, habitée, de la mission de faire revivre cette famille et de mettre au jour des évènements qui ont tissé ou détissé les liens d'aujourd'hui. Très impliquée, au point de prendre un congé sabbatique, elle connaît la fierté, le doute, la honte, l'incrédulité, la peine devant ce qu'elle découvre.
L'émotion est présente dans tout le récit et, grâce à l'écriture simple mais vraie de l'auteur, on ressent de l'empathie pour Paul, Jeannette, François, Jean, Biniou ; grâce à eux, la guerre est moins théorique, plus horrible car il ne s'agit plus d'anonymes.
Le texte est accompagné de nombreuses photos, de témoignages manuscrits, ce qui le rend plus vivant.
Cependant, le choix de Lucie Tesnière d'alterner les périodes du passé et son présent à elle, expliquant avec force détails ses recherches a brisé, plusieurs fois, l'émotion. le nombre de personnages passés et présents rend également la lecture difficile ; heureusement que l'auteur a eu la riche idée de nous fournir un arbre généalogique simplifié en préambule, auquel je suis souvent retournée au cours de ma lecture.