Dans la vie, il faut trois ingrédients : du soleil, un belvédère, et dans les jambes le souvenir lactique de l'effort.
Le monde, dont nous sommes tour à tour
les taches ou les pinceaux.
Les sociétés n'aiment pas les ermites. Eles ne leur pardonnent pas de fuir. Elles réprouvent la désinvolture du solitaire qui jette son « continuez sans moi » à la face des autres. Se retirer c'est prendre congé de ses semblables. L'ermite nie la vocation de la civilisation, en constitue la critique vivante. Il souille le contrat social. Comment accepter cet homme qui passe la ligne et s'ac- croche au premier vent ?
C'est fou ce que l'homme accapare l'attention de l'homme. La présence des autres affadit le monde. La solitude est cette conquête qui vous rend jouissance des choses.
Pour atteindre le lac, cinq heures de route à travers des steppes englacées : une navigation, par les sommets et les creux d'une houle pétrifiée.
En rétrécissant la panoplie des actions, on augmente la profondeur de chaque expérience.
L'idée de sanctuariser des étendues de la Terre où la vie se perpétuerait sans les hommes me paraît poétique.
Là forêt ne juge personne, elle impose sa règle.
Le temps Le temps Le temps Le temps Le temps Le temps
Tiens ?
Il est passé !
De mon duvet, j'entends crépiter le bois. Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu'un à qui l'expliquer.