La première moitié du roman nous livre avec un plaisir non dissimulé les turpitudes des deux amants qui n'en ont clairement jamais assez. Cette histoire d'amour, largement faite de chair, entre une jeune scolare étourdie mais futée et l'illustre Abélard rendu bien faible par le jupon est franchement savoureuse… du moins au début. J'avoue que l'aspect strictement érotique du roman a tendance à être un peu lassant au bout d'un moment et j'ai été ravie de voir le récit prendre un nouveau souffle avec la découverte du scandale et la séparation des amants.
La deuxième partie du livre nous embarque en Bretagne (oh la Bretagne de
Teulé, du douzième au dix-neuvième… On ne s'en lasse pas) où Abélard va tenter de retrouver un peu de son âme pieuse au milieu de prêtres semblables à de véritables animaux : probablement le meilleur passage de ce roman. Héloïse, elle, intègre un couvent, même s'il lui sera difficile de contenir ses instincts.
Comme d'habitude, c'est très documenté, et le style de l'auteur apporte vraiment un plus à l'histoire et à la légende. J'ai retrouvé avec plaisir ce mélange de langage ancien et moderne et cet humour irrésistible. Ceci dit, cette fois, au-delà de la bonne tranche de rigolade, l'histoire ne m'a pas prise aux tripes comme cela a pu être le cas avec
Charly 9 ou
le Montespan par exemple. Il manquait un je-ne-sais-quoi pour sortir de la simple fable grivoise à mon goût.
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