Témoignage fort, brut et touchant de la vie de prisonniers au sein d'une prison. Hommes, femmes incarcérés pour différentes raisons: meurtres, infanticides, pédophilie, trafics de drogue,...
Un concentré de toute sorte qui tente de vivre dans l'attente d'une libération...ou de la mort.
Les jours passent et se ressemblent pour ces détenus entre quatre murs, vivants aux rythmes de rituels immuables mais nécessaires.
« - Encore une qui commence... ».
Les repas, le courrier, les promenades, la douche qui sera un supplice pour « les pointeurs » (ceux qui ont touchés à des enfants), mais aussi le rêve, l'imagination pour tenter de mettre un peu de soleil dans l'obscurité de leur condition. Des amours impossibles et inventés au travers des murs, tels les rencontres internet où chacun se sublime et devient un ange au milieu de l'Enfer. Un monde de marchandages et de chantage où chacun devra imposer ses propres règles afin d'améliorer (ou du moins, de ne pas aggraver) son séjour, quel qu'en soit la durée.
La détresse de ceux qui ne se pardonneront jamais leurs actes passés, un directeur soutenant sa dépressive de femme enfermée elle-même dans ses pseudos maternités pourtant toutes avortées, en l'obligeant à porter de la layette, et des babouches brodés « Pa-Pa ».
Mais ce sont aussi les gardiens qui s'enivrent, la plupart, jusqu'à plus soif avant de commencer leur journée comme des soldats avant de s'engager sur le front, pour tenir le coup, pour trouver le courage d'entrer dans ce monde où l'horreur cohabite avec le monde réel, où le pire des monstres est avant tout un être humain et le meilleur être humain pourrait y devenir un monstre...
« Là où l'on ne sait plus ce que l'on est, dans cette oubliette, séparé des hommes par son crime, on est tellement coupé du monde qu'on se coupe soi-même. »
Un monde que les gardiens ne quittent jamais vraiment même à l'extérieur de la prison. S'en suivent souvent divorces, dépressions, suicides...
Un livre coup de poing écrit sans chichis avec beaucoup de réalisme et d'un humour très cynique qui parfois vous fera froid dans le dos. A lire.
« - Encore une qui finit... »
Commenter  J’apprécie         70
Chronique amère et ironique des journées de prison de détenus hommes et femmes, déglingués, estropiés de la société qui au final en deviennent attachants.
Commenter  J’apprécie         50