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Encore une belle réussite du Sieur Teulé qui met ici en scène tout l'univers carcéral. Rien ne lui échappe, pas le moindre petit détail, et peu importe si le lecteur a le sentiment d'étouffer. Bien au contraire.

Comme à son habitude, c'est avec un franc parler et un style cru que Teulé va passer à la moulinette tous ceux qui gravitent dans ou autour de cet univers. Les prisonniers sont regardés à la loupe : du voleur au pédophile chez les hommes, différentes catégories de meurtrières chez les femmes. Les surveillants pénitentiaires ne sont pas exclus de l'histoire, du novice au vieux de la vieille (non exempt de faute d'ailleurs). Quant au directeur de la prison et sa femme, ce sont deux personnages qui haut en couleurs.

Tout y est : le parloir, les promenades, les douches et le danger de s'y faire abuser sexuellement, les différents manques (de sexe notamment), le courrier et les différentes correspondances...

Teulé ne censure rien et le lecteur profitera de tout : les peines, les souffrances, la folie s'installant insidieusement... Bref, l'horreur humaine concentrée.

A lire absolument !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La vie quotidienne dans une prison de province : une cellule de quatre hommes ; une autre de trois femmes ; des gardiens et gardiennes ; un directeur amoureux, mais tyrannisé par une épouse en mal d'enfant. Tous les ingrédients sont réunis pour un roman plein d'humour, d'ironie et de dérision, qui porte néanmoins une réflexion pertinente sur l'univers du monde carcéral et la justice, leur rôle, leurs rites et l'équité (ou son absence).

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu du Jean Teulé, et ce roman, publié en 2001, a passé quelques années en attente de lecture sur un rayon de bibliothèque.Je ne regrette pas d'avoir profité du calme de fin juillet pour l'avoir lu.

D'aucuns jugeront sans doute que l'histoire est abracadabrantesque, et ils n'auront pas totalement tort. Mais qu'importe, elle est juste prétexte à nous faire partager le quotidien, largement caricaturé, des clients des prisons, y séjournant pour de longues peines, et de ceux qui les accompagnent, du côté de la liberté. le problème des caricatures, c'est quelles ne font qu'exacerber des traits de vérité ; et c'est encore une fois vrai ! Derrière le ton léger, on sent que l'auteur s'est bien documenté. Il nous entraîne alors dans un conte non dénué de philosophie, façon Alphonse Allais.

Pour autant que je m'en souvienne, l'écriture est bien celle de Jean Teulé, pouvant être tantôt ronde, tantôt hachée, sachant retenir notre attention avec des chapitres plutôt courts et une alternance de points de vues (celui des cellules, des gardiens, du directeur).

Au final, une véritable interpellation du quidam ignorant de l'univers carcéral ; mais une interpellation savoureuse.

Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Dans Longues peines, Jean Teulé se penche sur l'univers carcéral. On suit une poignée de personnages (détenus et surveillants) dans un roman court et percutant.

Comme à son habitude, Teulé ne nous épargne rien et nous rentre dedans. La prison, ça n'est pas Disneyland, il n'y a aucune raison de prendre des gants.
Je sais que son style ne plaît pas à tout le monde mais moi j'ai aimé son franc-parler et la crudité de certaines scènes.

Le seul reproche que je formulerai tient à la fin du livre que j'ai trouvé très abrupte. Tant que j'ai tourné la page car je pensais que le roman n'était pas terminé.

Mais ce n'est qu'un petit bémol, j'ai beaucoup aimé ces Longues peines.

Challenge Multi-défis 2019
Challenge le Tour du Scrabble en 80 jours
Challenge Les Détectives Littéraires
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Deuxième roman de Jean Teulé que je découvre, et c'est à nouveau une très bonne surprise. Pendant toute la lecture, j'ai suivi les nombreux personnages, sans trop m'attacher à eux, on avait beau me les présenter d'une certaines manière, aucun ne trouvait grâce à mes yeux. Mais pourtant, à chaque fois qu'il leur arrivait quelque chose, je ne pouvait m'empêcher de penser « Oh le pauvre… »

Mais par contre, dans les 15-20 dernières pages, tout se met en place, tout se termine d'une façon que je n'avais vraiment pas vu venir. J'ai pris une grosse claque en lisant ce livre, car l'écriture de Jean Teulé ne nous épargne pas. Il est crut dans ses mots, mais ce n'est pas trop choquant, au contraire, cela apporte une certaine crédibilité à son histoire, on a vraiment l'impression qu'il raconte cela de l'intérieur, là où rien n'est tout beau ni tout rose.

Le livre est assez court mais j'ai envie de dire, tant mieux. Un récit plus long aurait été plus pompeux, plus pénible à lire et le final n'aurait sans doute pas eu le même effet. Pour le moment, cela me fait deux bonnes pioches avec « Le magasin des suicides ».
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Une maison d'arrêt Française, ou hommes et femmes se regardent en face à travers la cour. Cellule 108 quatre prisonniers s'y trouvent. Jacky qui a tué 3 de ses fiancées, Kaezmaret le colosse illettré, Popineau qu'on a fait passer chez le coiffeur, celui-ci lui a coupé un bout d'oreille pour prévenir les autres détenus que cet homme est un pédophile .Biche grand maigre qui lui ne supportait pas les cris de son bébé et l'a jeté dans la vide ordure de l'immeuble où il habite. du côté des femmes, cellule 209, se trouve 3 détenues : Lemonnier un monstre de femme, Desîle qui a tué son enfant et Rose qui proclame qu'elle n'a rien fait qu'elle est là par erreur. Cette prison a un directeur qui est drôlement amoureux de sa femme qui ne pouvant avoir d'enfants est tombée dans la folie, pour lui faire plaisir il porte la layette qu'elle tricote .Une vraie histoire des prisons françaises .Très beau livre de Jean Teulé.



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En temps normal, l'univers carcéral ne m'attire pas du tout. Cela va même plus loin, il m'effraie. Beaucoup trop de noirceur, de violence contenue ou non pour ma sensibilité à fleur de peau. Mais on parle de J. Teulé, qui m'a fait aimer une "sériale killeuse" bretonne dans Fleur de Tonnerre. J'ai donc plongé les yeux fermés.

Et une fois de plus, je ne suis pas déçue. Il a une empreinte très reconnaissable dans l'écriture, qui peut paraître lassante, ou peut donner la sensation qu'il ne se renouvelle pas. Mais moi, j'adhère complètement à cette plume au lyrisme moderne, agressive, cynique et qui porte un regard acerbe sur ce qui nous entoure.

Ce récit est, comme d'habitude, inspiré de faits, de délits et de personnes réels. Si leur passé est lourd, leur présent l'est aussi, tout comme la vision de ce qu'ils vivent au quotidien dans ce huis-clos palpable et oppressant. Mais l'univers carcéral est impitoyable pour tout le monde, même pour les fonctionnaires qui y travaillent, ni anges, ni démons, juste des hommes, comme les prisonniers.

Et je dois l'avouer, j'ai souri, à plus d'une reprise, -alors que le lieu où je me trouvais ne s'y prêtait pas du tout-, devant l'absurde de certaines situations. Mais comme le dit si bien l'un des protagonistes du roman, "Tu sais, [...] les êtres qu'on nous amène ici, on pourrait directement les conduire à la bibliothèque, ce sont tous des romans. Et s'ils ne le sont pas encore, ils le deviendront ici."

Ma gorge s'est également serrée, aussi bien pour les prisonniers, que pour les gardiens ou même le directeur, -qui aime tellement sa femme qu'il cède à tous ses caprices, allant même jusqu'à nourrir son déséquilibre psychologique-, tous unis finalement dans une même tentative de survie. Cette folie qui guette les prisonniers quand les portes se referment, ne laisse pas indemne le personnel, qui a lui aussi son histoire, sa place finalement dans un roman.

Des témoignages de ce même personnel intègrent et jalonnent le récit, fond de vérité qui sort des tripes et qui m'a émue jusqu'à la moelle.

Et une fois de plus, j'ai eu de la tendresse pour ces hommes et ces femmes du présent, au passé parfois détestable, à la folie profonde, et qui tentent de respirer, tout simplement…
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Jean Teulé nous raconte le quotidien de divers occupants d'une maison d'arrêt : les prisonniers et les matons, le directeur et son épouse.

Au-delà de leurs comportements, l'auteur présente les parcours de la plupart de ces personnages.
Il décrit le plus souvent sans jugement de valeur - hormis parfois celui du narrateur, lorsqu'il s'agit d'un maton par exemple. Cette manière de présenter les protagonistes amène le lecteur à s'interroger lui-même sur le sens de leurs actes et sur la pertinence des réponses que notre société y apporte.

Un livre par moments profond sur un sujet sérieux mais qui se termine de manière trop loufoque.
Si l'auteur a ainsi voulu souligner l'absurdité de notre société à prétendre juger des personnes dont le tort principal serait la folie, alors c'est réussi.
Toutefois, ce mélange des genres et l'excès d'humour (noir) à la fin de son récit me font penser qu'il est passé à côté d'un roman qui avait débuté de manière magistrale...
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« Ni les détenus ni les surveillants choisissent d'aller en prison. » (p. 9) Jean, le narrateur, a interrogé deux gardiens de prison, Benoît Beaupré et Agnès Leduc. À travers leur récit, on rencontre les détenus et le personnel de la maison d'arrêt. Cyril Cambusat est un jeune gardien trop sensible. Denis van der Beek, le directeur, porte de la layette sur l'insistance de sa femme. Pierre-Marie Popineau est un détenu nouvellement écroué et il paiera pour son crime, plusieurs fois. Jacky Coutances a tué trois femmes, peut-être, et il est amoureux Elsa, détenue dans le quartier des femmes. Sergueï Kaczmarek correspond avec une femme inconnue. Sébastien Biche, infanticide, ne résistera pas longtemps à la prison. Corinne Lemonnier n'est que violence et agressivité. Rosa Allain perd pied loin du soleil. Nadège Desîles s'accroche à un barreau.
Le texte se présente comme un roman, c'est inscrit sur la première de couverture. Et c'est mieux ainsi. On peut s'extraire de la noirceur poisseuse qui coule au détour de chaque page si c'est un roman. On peut respirer un peu mieux puisque l'on n'a pas vraiment mis les pieds dans la prison et qu'on ne s'est frotté qu'à des personnages de fiction. « La prison tape sur le système. Elle est stressante, inquiétante et destructurante, ne facilite donc en rien l'émergence de la vie. » (p.112) À lire le texte de Jean Teulé, on étouffe, on se cogne aux murs, on cherche l'échappée vers l'extérieur. Comme les prisonniers, on se construit des rêves et on compte les jours/pages qui nous séparent de la sortie. On suspend son souffle dans cette parenthèse grillagée, à regarder le temps s'écouler, dehors…
« La détention, c'est tout un arrangement. » (p. 42) Jean Teulé nous plonge dans un système qui, s'il inquiète, fonctionne parfaitement. Comprendre les règles est essentiel pour survivre et traverser les couloirs. Chacun a une place à tenir et malheur à celui qui s'en écarte ! Il ne faut pas trop croire en l'humanité entre les murs de la maison de détention. On pense d'abord à soi, on ne pense qu'à soi.
J'ai retrouvé dans ce texte le sordide, le truculent et le sensible qui m'avaient émue chez Darling. Ici encore, on côtoie une certaine frange de la société, celle que l'on trouve dans les quotidiens régionaux, celle qui vit les terribles petites misères des pauvres gens. La crudité du langage n'est pas un artifice et elle découvre bien peu les crimes et les folies des personnages. Ce texte se lit vite, mais il colle aux mains. Malaise garanti…
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Un roman que j'ai dans l'ensemble plutôt apprécié. Je trouve Jean Teulé assez inégal dans ses productions littéraires, et certains de ses livres m'ont déçue ou prodigieusement agacée, car il "en fait trop" dans l'exagération et le sordide. Avec ce roman, il est sobre. Mais, si le lecteur veut découvrir une expérience de l'univers carcéral et un témoignage honnête, je lui conseillerai de poursuivre sa quête en lisant "Le bruit des trousseaux" de Philippe Claudel (qui est un récit, relatant l'expérience de l'auteur en sa qualité d'enseignant dans une maison d'arrêt).
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Jean Teulé nous fait pénétrer dans l'univers carcéral français, il réalise avec ce sujet grave un roman plein d'humour. Il nous raconte des moments de la vie des quatre détenus de la cellule 108, quartier des hommes, des trois femmes de la cellule 209 du quartier des femmes, des surveillants et surveillantes et du directeur fou d'amour de son épouse « déboussolée ».
Un bon moment de lecture déjantée. A lire !
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