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Imaginez que demain, les oiseaux deviennent l'espèce dominante sur Terre.
C'est l'idée de Tezuka dans Demain les oiseaux, un recueil de 19 nouvelles.

Le postulat de départ ? Des extra-terrestres, outrés de la condition des oiseaux sur Terre, ont balancé des capsules d'une substance permettant aux oiseaux de développer leurs capacités intellectuelles.

Telle est la manière que Tezuka a choisi pour nous emporter dans cette fiction qui fait appel à beaucoup de références littéraires (Roméo & Juliette, Géronimo, Jonathan Livigston le Goéland...) et historiques (la Shoah, la bombe nucléaire, l'Inquisition...).

Voici une lecture fort sympathique.
Un Seinen original, remarquable et un brin déjanté.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Cela me fait du bien de relire du manga. Dans mes années collège et lycée, je pouvais passer la journée entière à regarder des anime et lire des mangas. Aujourd'hui, j'ai 22 ans (né en 1999, pour ceux qui liront la critique dans quelques années). Ce manga m'a beaucoup fait penser à Demain les chiens de Simak, tout d'abord par son titre. Mais aussi par l'histoire : 19 nouvelles qui suivent la Terre passée sous le contrôle des oiseaux, après que des extraterrestres aient répandu une substance rendant les oiseaux intelligents. L'histoire se déroule sur plusieurs millénaires, sur une Terre où l'Homme n'est plus maître. D'ailleurs, plus on avance dans le temps, moins il y a d'humains. Ont-ils disparu ?

Au final, la société oiseau est une satire de la société humaine sur un fond de SF. Pour moi, c'est un grand coup de coeur.
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J'ai toujours eu un probleme avec Tezuka. Autant ses oeuvres qui relevent du manga dans sa tradition la plus pure, comme "Prince Norman" gardent un charme intemporel, autant pas mal de titres dans lesquels il a tente de rendre son propos plus "serieux" decoivent parce qu'ils me semblent hesiter entre la tradition familiale du manga et le cote plus sombre herite du gekiga.
Dans le cas present, Tezuka imagine que les oiseaux aient subitement connus une evolution fulgurante qui deboucha sur la prise de controle des oiseaux sur les humains.
Fable ecologique a rapprocher de "demains, les chiens" et "fragment de l'encyclopedie des dauphins" (un temps repris sous le titre de "demain, les dauphins", si je ne me trompe... les traducteurs font parfois preuve d'une originalite sans limite), "Demain les oiseaux" permet a Tezuka de developper ses idees humanistes, tout en denoncant les travers de la societe humaine.
Certains des recits qui composent ce recueil sont tres reussis, ainsi le destin de Pololo, messie des oiseaux. D'autres paraissent terriblement convenus, parfois meme maladroit, comme le recit se deroulant en Afrique.
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Voici un ouvrage qui se rapproche plus, selon moi, du conte philosophique que du véritable roman d'aventure.

Tezuka signe ici un vrai chef d'oeuvre du genre, un pavé de plus de 300 pages tout de même, qui part d'un postulat de base que je trouve très intéressant : l'humanité disparait, remplacée par ceux qui se présentent comme les successeurs légitimes des humains, les oiseaux. Ceux-ci n'y sont pas parvenus seuls, usant d'une matière envoyée par les extra-terrestre.

Ce début d'histoire semblant se rapprocher du scénario catastrophe ou du film de science-fiction donne lieu à une succession d'histoires courtes (ce qui semble être une spécialité de Tezuka, soit dit en passant) qui vont présenter un peu toutes les facettes de ce changement d'ordre sur Terre.

Les histoires sont mises dans un ordre chronologique, avec au départ les histoires présentant l'attaque des oiseaux sur les humains et leurs domination progressive. J'ai trouvé ce début quelque peu fade, notamment par rapport au reste, bien que Tezuka introduit plusieurs idées sur notre société, notamment lorsqu'il parle de l'Afrique du Sud. Mais dans l'ensemble, le début n'est pas franchement transcendant.

Par contre les histoires à partir de l'apparition de la société extra-terrestre et de son implication sont d'une toute autre facture ! Tezuka profite de son sujet pour introduire des métaphores en continu. Ainsi les premières histoires font fortement penser aux combats de gladiateurs, et peut-être à la révolte de Spartacus. Cependant en beaucoup plus nuancé que l'on pourrait s'y attendre. L'humain n'est pas seulement l'être dominé, il reste avant tout un humain, et Tezuka ne le présente pas sous son meilleur jour en dépeignant un être barbare et cruel.

Les histoires s'enchainent, avec une excellente reprise de Jésus, incroyablement bien faite à mon goût (même si je trouve dommage les pointes d'humour qu'il introduit lors du dialogue entre Pololo et l'extra-terrestre) avec un oiseau nommée Pololo. Les clins d'oeil sont plus qu'évidents, et pourtant, Tezuka glisse ici un message assez frappant, en expliquant presque sa vision du message de Jésus. C'est assez incroyable et j'ai trouvé qu'il y avait matière à pas mal de réflexion. J'ai aussi beaucoup aimé la façon dont il intègre dedans des "anachronismes" (si tant est qu'on puisse parler ainsi) notamment en mettant un panneau Auschwitz lorsque les partisans de Pololo se font massacrer. Une sorte de roue du temps est en route. L'histoire se répète ... Est-elle destinée à le faire indéfiniment ?

La suite, plus proche du far-west, est à mon sens moins réussie, même si Tezuka en profite pour en faire une fable sur la tolérance, le racisme, et surtout sur la condition indienne dans les Etats-Unis naissants. Il est d'ailleurs amusant de constater la façon dont Tezuka présente les élections chez les oiseaux. C'est un beau pied de nez à celles que nous connaissons.

L'histoire suivante est bonne, mais je l'ai trouvée moins intéressante sur le plan réflexion. Par contre l'ambiance est clairement moins joyeuse que les autres.
Ce pessimisme se glisse aussi dans l'histoire suivante, où Tezuka fait carrément disparaitre les humains de la planète. Les oiseaux sont seuls maitres. Cette histoire donne plus à réfléchir sur la corruption et à ce sens le final est superbement bien trouvé. Une sorte d'engrenage fatidique est en marche.

Les histoires suivantes tiennent plus de l'anecdote, reprenant les thèmes du bonheur et de la ségrégation raciale. Malgré une certaine poésie, je les ai trouvées plus "gentillettes".

Mais la dernière histoire est celle qui à mon sens donne l'impulsion énorme à l'ensemble. En effet, en revenant sur les extra-terrestres, je trouve que Tezuka donne une nouvelle dimension à l'ensemble et apporte matière à beaucoup plus de réflexion. Cependant cette conclusion se teint d'une sorte de fatalité qui n'est pas forcément au gout de tout le monde.


Dans l'ensemble du livre, le trait de Ozama Tezuka fait mouche. Les décors sont toujours aussi beaux et les personnages toujours tournés très cartoon. le mariage des deux reste aussi digeste et maintenant que j'y suis plus habitué, je comprends le trait de Tezuka. Il s'en dégage un charme indéniable. Les paysages détaillés nous donnent envie de rentrer dedans, on se sent au milieu des espaces.

Cette oeuvre regroupe à mon avis un ensemble d'histoires qui sont, disons le clairement, très inégales. Cependant, si certaines ne dépassent pas le stade du "Bof, sans plus", je trouve que la dernière et particulièrement celle de Pololo montent jusqu'à "Culte". Dans l'ensemble, le tout se lit très agréablement, même si je n'ai pas compris les dessins d'oiseaux (très beaux soit dit en passant) qui se glissent dans toutes les pages.

Tezuka signe à mes yeux une production incroyable, et hautement philosophique dans l'ensemble. La dernière histoire est à mon avis celle qui donne tout le sel à l'oeuvre, invitant à une réflexion profonde. le tout agrémenté par un dessin au poil.

La note finale sera donc de 4/5 et un conseil de lecture, car je pense franchement qu'il y a là matière à réfléchir. Un nouvel opus recommandé.
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Ce livre est très significatif, pourquoi les oiseaux courent-ils à leur perte ?
Parce qu'ils refont les erreurs humaines !!!
Ce livre je le conseille à ceux qui veulent vivre en paix, mes pas à de trop jeunes lecteurs, car ce livre est un peu violent.
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Ce gros manga fonctionne un peu comme un recueil de nouvelles. Il est divisé en dix-neuf chapitres qui sont autant d'anecdotes. le fil rouge qui les constitue est la substitution de la civilisation oiseaux à la civilisation humaine. On sent une progression chronologique. Très adulte, d'un dessin parfois extrêmement cruel, ce manga n'est pas à destination des enfants ou des adolescents. Il traite de l'extermination d'une espèce pour des raisons écologiques et éthiques. Il montre l"horreur du traitement des oiseaux en mettant les humains à leur place. Impitoyable, il montre la nature mauvaise des humains de toutes races ("En Rhodésie"), l'incapacité de toute espèce à manier le nucléaire ("Falco Chinculus moltus") et le rascisme absurde qui existe chez toute espèce ("la ballade de Raap et Wilda"). Par le biais de contes cruels, cet ouvrage raconte la violence de passation entre deux espèces et l'esclavagisme à laquelle est réduite l'espèce perdante ("ralus fuscus ignis", "il était une fois...", "le porte-parole", " la butte aux cailles", "le mutant). le livre nous offre même une réflexion religieuse qui amène à comprendre l'intérêt de s'accepter plutôt que d'imiter ('Cropatia Pitarium" et "La vie de Pololo"). La civilisation oiseaux reprend les mêmes travers que la civilisation humaine : combats de gladiateurs ("La butte aux cailles"), trafic de foetus, trahison et corruption ("Le club des becs rouges") et tueurs à gage ("Falco chincullus moltus"). Offrant deux échappées poétiques ("tourdos merla sapiens (merle)" et "Jongalathan le goéland") ainsi qu'une parenthèse douce amère ("l'humain bleu"), ce manga très politique conclut sur une parabole pleine d'ironie sur le désintéressement des gens au pouvoir. Un livre que l'on n'espère pas prophétique mais qui vous fera voir les oiseaux d'un autre oeil plus sûrement que le célèbre film d'Hitchcock.
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LE manga à lire sivous ne devez en lire qu'un !!
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