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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ainsi tourne la roue de la fortune et brûle le bûcher des vanités...

Considérant l'adaptation de Stanley Kubrick comme le produit le plus abouti de l'esthétisme cinématographique, j'ai voulu passer en coulisses et découvrir le roman qui inspira ce grand réalisateur. Ayant, d'autre part, adoré ma lecture de "La foire aux vanités" du même William Makepeace Thackeray, il me tardait de me plonger dans le récit "de l'audace, de la diablerie, de la perversité et de la chute de Barry Lyndon".

Je remercie à titre posthume Stanley Kubrick d'avoir pris quelques raccourcis et ménagé quelques recoupements dans son scénario car le présent roman, s'il brille des mille feux d'une plume brillante, souffre tout de même de vraies longueurs, notamment lorsque Redmond Barry se fait soldat puis joueur professionnel dans les principautés allemandes. Après un début sur les chapeaux de roue, le rythme ralentit pour s'enliser dans les intrigues de cours, pour ne reprendre du souffle qu'au dernier quart de l'oeuvre.

Conçu comme un roman d'aventures trépidantes associé à une peinture pittoresque des moeurs aristocratiques du XVIIIème siècle, les "Mémoires de Barry Lyndon du royaume d'Irlande" satisferont tout amoureux de roman historique et tout amateur de destins hors du commun. Cependant, il est difficile de s'attacher durablement à un personnage aussi imbu de lui-même et dont l'ambition et la vanité n'ont d'égales que sa misogynie et sa violence. Comme ses proches, on se prend à vouloir s'éloigner de sa fatale attraction et c'est avec un sentiment de soulagement qu'on arrive au dénouement.


Challenge XIXème siècle 2018
Challenge ABC 2018 - 2019
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Titre complet Mémoires de Barry Lyndon du Royaume d'Irlande. C'est donc le récit de la vie d'un gentilhomme irlandais, remontant même à ces « illustres » ancêtres et interrompues par la mort.
Première phrase « Depuis Adam, il n'y guère eu de méfaits en ce monde où une femme ne soit entrée pour quelque chose. » Cela donne le ton. Car les femmes, Redmond Barry va beaucoup chercher à s'en servir pour réussir. Il faut dire que le sort est toujours contre lui. Déjà, sa famille a été spoliée de ses richesses et de son rang, car les Barry descendent des premiers rois d'Irlande. « Je présume qu'il n'est pas un gentilhomme en Europe qui n'ait entendu parler de la maison de Barry de Barryogue, du royaume d'Irlande car on ne trouverait pas un nom plus fameux dans Gwillim ou D'Hozier* ; et bien que, comme homme du monde, j'ai appris à mépriser les prétentions à une haute naissance qu'affichent certaines gens qui n'ont pas plus de généalogie que le laquais qui nettoie mes bottes et quoique je ris de pitié de la gloriole d'un bon nombre de mes compatriotes, qui tous à les en croire, descendent des rois d'Irlande, et vous parlent d'un domaine qui ne suffirait pas à nourrir un cochon comme si c'était une principauté ; cependant la vérité m'oblige à déclarer que ma famille était la plus noble de l'ile, et peut-être de l'univers entier, … » Voilà vous avez l'essentiel de la personnalité de Redmond Barry. Ajouter y le gout pour les jeux, l'alcool, les femmes, vous aurez un portrait assez ressemblant.
Obligé par un duel à quitter la demeure familiale, il s'engage ensuite dans l'armée où il combattra avec beaucoup de talent et de panache (c'est lui qui le dit) dans divers pays, d'abord du côté anglais puis prussien lorsqu'il se fait piéger par un recruteur, pendant la Guerre de Sept ans (1756-1763). Il deviendra ensuite joueur professionnel et connaitra des années de prospérité avant de revenir en Angleterre et d'épouser une riche veuve Lady Lyndon dont il dilapide les biens et qu'il maltraite.
Barry ne semble avoir d'affection que pour lui-même. Lorsqu'il rentre en Irlande il ne se précipite pas auprès de sa mère qu'il n'a pourtant pas vue depuis de nombreuses années et qui lui est indéfectiblement et très aveuglément fidèle. Même l'amour pour son fils ne semble pas exempt d'intérêt, les questions d'héritage se mêlant à ses sentiments.
La préface indique que Thackeray s'est inspiré d'un personnage réel Andrew Robinson Stoney.
C'est mon premier Thackeray, choisit de préférence à La foire aux vanités parce qu'il fait partie de la sélection Bibliothèque idéale pour les 50 ans de la collection GF. J'ai beaucoup aimé la première moitié environ puis ai trouvé certains passages un peu lassants. Les menteurs mélangeant généralement un fonds de vérité à leurs broderies, je me suis presque toujours demandé qu'elle était la part sincère et laquelle inventée. Et dans quelle mesure Redmond Barry s'abuse lui-même.
Un bon roman mais que je n'ai pas dévoré, il m'a fallu presque une semaine de lectures vespérales.

* Personnes ayant publié des ouvrages d'héraldique.
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