Il était une fois la guerre

Il y a deux raisons qui m'ont poussées à vouloir découvrir le nouveau roman d'Estelle Thareau : j'avais eu un coup de coeur pour le dernier (Les eaux sombres) et j'ai lu, à l'occasion de la rentrée littéraire, Ceux qui restent, qui parle des hommes qui font la guerre et de leur famille - je me suis dit qu'Il était une fois la guerre lui ferait peut-être écho.

Si les deux livres sont finalement totalement différents, on y retrouve un point commun : la fraternité sans borne qui existe entre les hommes qui servent ensemble leur pays, au détriment de leur vie de famille. de leurs femmes, qui ne comprennent pas et se sentent exclues.

J'ai retrouvé la plume captivante d'Estelle Thareau et ai complétement été scotchée par ce roman, la manière dont il est raconté, par la voix d'une tierce personne, qui comprend ce que vit le soldat Braqui, puisqu'il s'agit d'un reporter de guerre. Il m'a manqué une petite chose tout de même, pour vraiment appréhender le texte : dans quelles circonstances a-t-il été écrit ? Tout n'est-il que pure fiction ou l'auteure s'est-elle entretenue avec des militaires ?

Le lecteur a l'impression de lire un récit contemporain, l'histoire de son voisin, qui est lui aussi militaire. Pourtant, pas une seule fois Estelle ne cite le nom du pays de Sébastien, seule la mention d'un hôpital peut donner une indication géographique. de même, le pays dans lequel Braqui est envoyé à plusieurs reprise semble fictif.

J'ai été frappée par la manière dont l'auteure arrive à faire ressortir l'horreur de la situation de guerre, le décalage entre les ordres (politique) et ce que la conscience du soldat lui dicte. Mais surtout le mensonge médiatique (dicté par la politique) qui fait endosser les responsabilités aux hommes qui ont le plus contribué à essayer d'arranger les choses. La rage qui bouillonne en Braqui je l'ai ressentie aussi. J'ai fulminé des commentaires de ceux qui ne se mouillent pas mais qui sont les premiers à juger; j'ai assisté, impuissante à la descente aux enfers de Braqui, au fossé qui se creuse avec sa famille, à son incapacité à gérer les horreurs qu'il voit sans être aidé. C'est l'un des nerfs du problème : Sébastien garde tout à l'intérieur, pas étonnant que ça finisse par exploser. Parce que oui, je ne vous l'ai pas dit, mais le récit s'articule dans un décompte jusqu'à l'explosion.

J'ai également trouvé intéressant de découvrir les difficultés que rencontre sa femme, Claire. Seule pour élever sa fille, seule pour affronter le jugement des autres. Claire qui voit son mari s'éloigner, se renfermer, devenir dur. le point de vue de Virginie est également éloquent : entre un père absent et une mère qui en souffre, elle rejette en bloc la parole de cet inconnu qui a un impact néfaste dans sa vie; elle ne lui laisse aucune chance.

Sébastien apparait comme un homme bon, tourmenté par sa conscience, dépassé par ce qu'il a vécu. Je l'ai trouvé extrêmement touchant. Toute sa vie il aura été la bonne poire : à exécuter des ordres qu'on lui reproche par la suite, le privant de ce à quoi il a droit; puis utilisé par ses collègues qui abusent de sa gentillesse pour le poignarder dans le dos ensuite... Il était une fois la guerre fait ressortir le mauvais côté des hommes et, contre toutes attentes, ce sont les respectables citoyens qui sont le plus nuisibles. Engoncés dans leur petit confort, ils n'ont de la considération que pour eux-mêmes.

Il était un fois la guerre est percutant, poignant, mordant. Il laisse une forte impression fatalité. La fin est surprenante. Vraiment. Et permet quelque part de boucler une boucle.

Enfin il y a l'épilogue, cet épilogue qui nous laisse sur une touche d'espoir. L'espoir que tout n'est pas perdu. Jamais.
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Ce roman psychologique analyse et décrypte le choc post-traumatique d'un soldat de guerre accueilli en France non pas comme un héros mais plutôt comme un pestiféré.
Comment se reconstruire quand on a vu et vécu le pire ?
Comment reprendre une vie normale quand on n'est plus le même et qu'on ne trouve plus sa place au sein de la société ou de sa propre famille ?
Comment ne pas sombrer, comment ne pas envisager le pire ?
Peu d'action dans ce roman mais une immersion dans l'esprit torturé de ce soldat, entre passé et présent, jusqu'au twist final à la fois imprévisible et émouvant !

Merci aux éditions @taurnada et à Joël Maïssa pour l'envoi de ce SP.
Roman choc sur les atrocités de la guerre et sur ses conséquences désastreuses pour un soldat, Sébastien, et sa famille.
Ce thriller psychologique est glaçant, percutant, noir, très visuel, on s'imagine parfaitement auprès des soldats dans ce conflit dans un pays imaginaire le Songha.
C'est un reporter de guerre qui est le narrateur et qui nous raconte la descente aux enfers de Sébastien Braqui.
Après sa 1ère mission au Songha, il ne sera plus jamais le même. Il repartira plusieurs fois là-bas, mais au final ce sera un échec pour l'armée française, mais surtout, tous ces hommes revenus de l'enfer seront rejetés par l'armée. Il faut se reconstruire, l'armée leur propose une reconversion, mais pas de pension.... le système les rejette, on crée une nouvelle armée et on ne veut plus de ces anciens.
Sébastien refuse de voir un psy, il hurle dans son sommeil, faisant peur à sa femme et sa fille qui lui demandent de partir. Il se retrouve seul, dans un appart miteux, l'alcool et les médicaments devenant ses seuls amis. Sa fille ne veut plus lui parler, le déteste.
Quant au dénouement final, je ne m'y attendais vraiment pas....
C'est un coup de ❤ pour moi !

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Ouvrir un livre édité chez Taurnada Éditions est l'assurance de passer un excellent moment de lecture et toujours un gros coup de coeur . L'auteure nous propose ici un thriller psychologique percutant , bouleversant sur la guerre et ses ravages sur les soldats mais pas que . le livre nous parle de la guerre au Shongo vue au travers les yeux de Sébastien Braqui, un jeune soldat qui assure les convois logistiques et qui ne sortira pas indemne de toutes ces atrocités . Une histoire racontée par un jeune reporter de guerre qui lui aussi sera marqué à vie . L'auteure nous propose un roman noir très fort en émotions qui nous plonge dans la vie de Sébastien . Sa vie de militaire avec ses compagnons d'armes comme Sandrau son binôme ; et sa vie privée , du moins ce qu'il en reste . Il va se rendre à plusieurs reprises en Afrique pour cette guerre sans merci qui laissera un pays dévasté . L'auteure nous parle sans filtre des massacres , de la terreur qui règne au Shongo. L'après-guerre va nous montrer un homme brisé psychologiquement, traumatisé par ce qu'il a vécu et dépourvu face au peu de reconnaissance de l'armée face à ses hommes qui se sont battus pour leur patrie . Nous allons assister à sa longue descente aux enfers avec une fille qui le rejette , une femme qui le repousse , une administration incompétente . Sébastien trouvera du réconfort dans l'alcool qui lui permettra « d'oublier » toutes ces atrocités , ces injustices et sa vie dans son appartement miteux , seul . Un roman poignant sur la guerre et ses conséquences sur les soldats et les oubliés : la famille . On ressent un gros travail de documentation de la part de l'auteure qui nous livre un récit travaillé , vrai . Plus qu'un récit c'est un film qui défile sous vos yeux . La plume de l‘auteure est percutante et nous retransmet à la perfection la psychologie des personnages et cette ambiance sombre , violente . Un livre que vous ne pourrez lâcher avant la fin malgré l'horreur qui défile sous vos yeux avec une fin imprévisible. Un livre émotions que je vous recommande !
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J'ai lu « Il était une fois la guerre » de Estelle Tharreau, qui m'a gentiment été envoyé par Joël des éditions Taurnada.

On est sur un livre qui marque énormément. On va suivre un personnage, prénommé Sébastien, au vécu difficile, qui va vivre une descente aux enfers petit à petit, faute d'écoute..

Il est marqué à vie par cette guerre qu'il a affronté, vécu et que personne ne comprend. Il se sent démuni dans son quotidien, pas soutenu, pas écouté… il se bat pour vivre, pour survivre. Et c'est ce quotidien que l'auteure va nous faire découvrir à travers ce roman par les dires d'un reporter de guerre en mission qui aura traversé tant de chose avec lui « là-bas ».

J'avoue avoir mis un peu de temps a bien me plonger dans l'histoire, parce que je n'ai pas l'habitude de l'environnement décrit, mais une fois que je suis entrée dedans, j'ai vraiment apprécié ma lecture. Preparez-vous c'est une histoire qui dure physchologiquement parlant, tu ne restes pas indifférent à ce récit après l'avoir découvert. Tout te fait penser à une retranscription d'une histoire vraie, alors tu le vis deux fois plus avec Sébastien. J'ai vraiment ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture.. on n'oublie pas Sébastien. Vraiment.