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Citations sur Luca (234)

Sans savoir pourquoi, il songea à la floraison des bambous : il existe un moment où, partout à travers le monde et par un phénomène inexplicable, les bambous de la même espèce se mettent à fleurir, tous en même temps, parfois après cinq ou dix ans en dormance. Puis ils meurent.
Son cœur fleurissait comme un bambou.
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Le cerveau a horreur du vide, et comble en permanence pour que le souvenir puisse se formuler de façon logique. [...] Contrairement aux idées reçues, plus on se remémore un souvenir, plus il se modifie et plus on s'éloigne de la vérité.
Nicolas fixait la lettre ouverte devant lui, écrite dans la pièce d'à côté, et qui retranscrivait ce mal inopérable dont il souffrait : celui du pire souvenir d'une vie. Chaque phrase posée sur le papier avait été une lacération. Son croquemitaine l'attendait là, sur ce rectangle blanc.
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L'eau... Fantôme insaisissable, porteuse de vie et de mort. Matière des larmes de joie et de peine. Miracle qui vous composait à 70 %, mais vous tuait dès qu'il s'introduisait dans votre poumons. C'était cette mort-là que l'Ange du futur avez choisi de mettre en scène, d'offrir au public.
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Les doigts glissaient sur les écrans de téléphone, les regards fuyaient, comme si chacun devait craindre l’autre. Tous ensemble, agglutinés, et pourtant si seuls dans leurs cavernes. Progressivement, les gens s’éloignaient les uns des autres, ne se touchaient plus, ne se parlaient plus, se rapprochaient des machines.
Audra serra son portable avec aigreur. Si seulement elle arrivait à s’en débarrasser, à oublier les réseaux sociaux qui, au lieu de créer des liens, isolaient les individus dans des bulles. (...)
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Un crachin balayait les rues vides de Carantec, le lieu de villégiature du coin, et laquait les toits d'ardoise grise. Boutiques et restaurants fermés, volets baissés, bateaux à l'agonie dans le port... La ville ressemblait à toutes les stations balnéaires, hors saison : sucée jusqu'à l'os par le vampire de l'hibernation. Quand les cloches fatiguées de l'église néogothique sonnèrent 18 heures, il parut à Lucie qu'elles annonçaient la fin du monde.
[...]
Elle était l'étrangère que les gars du cru, accoudés au comptoir, lorgnaient de travers. Des gueules tavelées par le sel, des types aux mains coupées par le nylon des filets de pêche. Pile le genre d'individus que Lucie cherchait : ces piliers de bar devaient savoir tout sur tout. Elle termina son café et s'avança vers le zinc. Les conversations cessèrent.
- J'aurais besoin de renseignements sur la propriété abandonnée de la pointe. [...] J'aimerais savoir, messieurs, qui habitait là-bas, et ce qui s'est passé exactement dans cette maison.
Les hommes se regardèrent de biais. L'un d'entre eux posa des pièces devant lui et sortit. Le barman se rendit à la machine à café sans répondre. Le bruit du percolateur troubla le silence. Lucie fixait Guéguen - c'était inscrit sur sa combinaison de plombier : "Guéguen Père & Fils" -, quit fixait lui-même sa tasse sans oser lever son gros nez luisant. Une cigarette roulée était calée derrière son oreille droite, sous une chevelure frisée et grisonnante qui n'était pas sans rappeler une éponge de mer.
- On parle pas de ça, ici, ma p'tite dame. Allez voir à la mairie ou je sais pas quoi.
Il donnait l'impression de s'être adressé à sa tasse. Lucie poussa sa carte de police devant elle. [...]
Guéguen la reluqua de haut en bas, sans doute était-il resté dans les années soixante-dix où les flics n'étaient que des mâles à moustaches.
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Nicolas s'abandonna aux ténèbres, une nuit profonde, froide et sans étoiles, dans laquelle il interdisait à Camille de pénétrer. Pourtant il la sentait là, penchée sur son épaule, mais, cette fois, l'envie surpassait l'angoisse de sa présence fantôme. Les hormones se distillaient telle l'héroïne dans ses artères, des poussées délirantes, des vagues de plaisir si intenses que, dans l'étreinte, il s'accrocha à Audra avec la force du boa qui prive sa proie d'oxygène.
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Rien d’humain là-dedans. Juste une intelligence artificielle, la trace électronique d’un être qui fut. Qui étaient les autres amis sur son compte ? Des amis virtuels, eux aussi, faisant partie de l’illusion, ou de vraies personnes ignorant son décès ? Il y avait véritablement de quoi perdre la tête.
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Ce qui compte désormais, ce n'est pas que tu te contentes d'exister, mais que tu vives.
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Google possède la plus grande base de données mondiale sur le psychisme humain : vos quatre mille milliards de requêtes annuelles livrent tout de votre fonctionnement cognitif. Google vous connaît mieux que n’importe quel psychologue.
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Les morts doivent-ils continuer à vivre sur les réseaux ? Doivent-ils encore recevoir des demandes d’amis de ceux qui ignorent leur décès ? Leur profil doit-il être supprimé par ce qu’on appelle des « croque-morts digitaux », des employés payés pour ça ? Ou alors, doit-il se transformer en une sorte de mémorial où les gens peuvent se recueillir, comme sur une tombe ?
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