Angie Thomas a hissé son roman pour ados au rang de best-seller parce qu'il raconte le quotidien des jeunes noirs-américains aux États-Unis. La violence qu'ils subissent, les injustices qu'ils sont forcés d'endurer, les ghettos qu'ils ne parviennent pas à quitter, les traffics qui leur permettent de nourrir leurs familles : tout cela est clairement mis en scène et nécessaire.
Mais, même si la conscience politique et le militantisme de Starr, la jeune heroine, lui permettent d'entrer dans le monde des adultes et sont tout à son honneur, le roman a du mal à atteindre un public plus mature.
Difficile de sortir des références adolescentes, comme Harry Potter, le Prince de Bel Air, les groupes de R'n'B et les collections de baskets en tous genres !
L'écriture, presque exclusivement dialoguée, est plutôt lassante et le contenu des conversations très ciblee ado avec chamailleries et émois amoureux, ne peuvent satisfaire une lectrice un peu exigeante.
Bref si le sujet des violences policières a le mérite d'être abordé de front, si le roman a favorisé le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis et permis une prise de conscience chez les jeunes Blancs, alors l'auteure mérite son succès.
Il n'en reste pas moins qu'il n'atteint pas l'universel, qu'il n'appartient pas à ces grands romans capables de se transmettre entre générations, qu'il ne peut entrer en concurrence avec ces romans jeunesse qui procurent tant de plaisir à tous les lecteurs.