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Je retrouve Jim Thompson après une longue éclipse et en refermant ce livre je me demande bien comment j'ai pu me priver si longtemps de la compagnie de cet auteur talentueux.
Au rayon roman noir, il est l'un des meilleurs, et avec ce titre on touche la perfection ni plus ni moins. Avec les arnaqueurs on entre dans un univers fascinant, ne serait-ce que parce que c'est déjà un monde à part, l'évocation des différentes combines et leurs mises en oeuvre se révèlent intéressantes et quasi documentaires, côté contexte, j'étais déjà comblé.
Ensuite il y a cette incursion dans la psyché des arnaqueurs, ici il ne s'agit pas d'arnaques de haut vol mais plutôt de combines à "la petite semaine", ce qui constitue une activité relativement risquée comme vous le constaterez en introduction.
Etre arnaqueur c'est une vocation et une malédiction, quand on est doué et que l'on s'est accoutumé à l'argent facile, il est difficile voire impossible de concevoir de vivre une vie normale, la psychologie de ces gens est très particulière et l'essentiel de cette histoire va nous le démontrer.
Si j'ai été bluffé par cette lecture c'est aussi en raison d'un scénario simplement génial, quasi documentaire et qui fait la part belle à la psychologie, sans aucune outrance, juste passionnant et totalement imprévisible jusqu'à une scène finale qui m'a laissé KO debout (enfin assis, mais vous voyez l'idée).
Les personnages sont incroyables de perversité et plus vrais que nature, et ce récit va s'avérer sombre et immoral le plus souvent, la spirale des événements est simplement addictive. Nous avons là l'archétype du roman noir, et pour ce qui me concerne l'un des meilleurs que j'ai pu lire, sans hésiter.
Trois portraits d'arnaqueurs en la personne de Roy, de sa mère Lilli et de Moira, ce qu'ils ont vécu explique ce qu'ils sont devenus, ce n'est pas une excuse mais très certainement une explication.
Pour information, cette histoire a été adaptée au cinéma.
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Ouah ! Que ce texte est terrible, plutôt démoralisant, noir dès le début, et quand on croit que les choses peuvent s'arranger, la situation du héros s'améliorer, et bien non, tout va de mal en pis. Les personnages sont presque tous cabossés par la vie, chacun à sa manière, presque tous font dans l'escroquerie, petite ou grande, chacun dans son genre. La plume de l'auteur est magistrale, mordante, il y a du rythme, il se passe toujours quelque chose, un happy-end semble possible, plausible, car chacun cherche à changer plus ou moins de vie, car tous sont conscients que leur situation, leur façon de vivre, est sans issue, mais voilà, la faute à pas de chance, tout capote, il y a toujours un grain de sable qui s'en mêle. Roy est coincé entre ses relations avec sa mère Lily (qu'il n'avait pourtant plus vu depuis des années) et avec les femmes, Moira et Carol. Ce roman ne véhicule aucune étincelle positive, au contraire il démolit chaque lueur d'espoir. Je suis très contente d'avoir découvert cet auteur et ce livre, mais il faut avoir bon moral pour le lire, c'est vraiment noir déprime.
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Roy Dillon reste prostré dans sa voiture. Un commerçant qu'il a tenté d'arnaquer lui a mis un coup de batte dans l'estomac. Roy est pourtant d'une très grande prudence. Il a choisi la profession de représentant pour couvrir ses larcins. de retour dans sa chambre, il reçoit la visite de sa maîtresse, Moira. C'est une femme mûre, ravissante et mystérieuse. Nos deux tourtereaux ignorent tout l'un de l'autre. Peu après, Roy reçoit une nouvelle visite, mais cette fois-ci elle est inattendue. Sa mère, Lilly, vient exercer ses activités troubles à Los Angeles. Elle trouve un fils très affaibli et décide de le faire hospitaliser. Grâce à son intervention, Roy est sauvé. Sa convalescence va lui permettre de faire une mise au point salutaire sur sa vie mais il subit l'influence de deux femmes au fort tempérament.

Le roman est d'une grande fluidité narrative, l'écriture est incisive, sans temps mort, les dialogues sont concis. "Les arnaqueurs" est moins sombre et moins violent que les autres titres de l'auteur. Il n'en reste pas moins d'une grande noirceur. Les personnages tentent sans succès d'échapper à leur condition, conscients qu'une vie consacrée à l'arnaque ne peut connaître de fin heureuse. le récit est centré sur la relation tortueuse et perverse de Roy Dillon et de sa mère, une vraie mante religieuse. Et comme toujours chez Jim Thompson, à la fin, c'est le cynisme qui l'emporte.
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Les auteurs de genre contemporain auront beau faire , aucun ne pourra jamais atteindre le niveau de Thompson .
Méme Ellroy ou Lehane.
Cette histoire entre les mains du premier tacheron venu n'aurait rien donnée .
Entre les mains de Thompson c'est un éniéme roman culte .
Cette histoire est glauque , trés trés noire , mais jamais graveleuse , sans aucun temps mort .
Le style est l'un des plus beaux et acérés jamais vu .
Thompson délivre ici une symphonie macabre , qui laisse le lecteur exsangue tellement l'expérience est forte .
On à beau lire et relire ce roman incroyable, jamais aucune lassitude , et une nouvelle découverte à chaque lecture .
Ce roman est un chef d'oeuvre !
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Voici un roman policier sans policier...ou presque. Un roman sans prétention qui nous plonge dans le milieu de "l'arnaque". Un récit que l'auteur maintien dans un certain réalisme, sans effets excessifs.
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Ecrit par le Roi du roman noir une intrigue très bien ficelée . Après ce livre vous lirez peut-être comme moi tout les romans de Jim THOMPSON.
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Le roman suit les tra­jec­toires imbri­quées de trois arna­queurs fon­da­men­ta­le­ment très dif­fé­rents. le per­son­nage prin­ci­pal, Roy Dillon, joue dans la cour des petits : soli­taire, il applique deux ou trois “trucs” pour gagner quelques dol­lars faciles, pas de par­te­naires, pas de coups trop ambi­tieux, une vie de VRP médiocre qu'on croi­rait bien ran­gée, sans luxe appa­rent mal­gré un beau magot amassé au fil des ans. Il y a la mère, Lilly, qui joue dans la cour des grands : pour Bobo Jus­tus, un book­ma­ker mafieux avec lequel on ne rigole pas, elle joue de grosses sommes pour tra­fi­quer les cotes des che­vaux sur les champs de courses. Oh bien sûr Lilly joue un peu avec le feu, his­toire de se mettre de temps en temps quelques dol­lars de côté. Il y a Moira enfin, la maî­tresse de Roy, qu'on croi­rait « inno­cente » mais dont on apprend au fil du roman qu'elle tente de refour­guer de faux dia­mants et qu'elle a passé dix ans avec un autre arna­queur, Cole « le fer­mier » qui lui fit vivre ses plus belles années avant de perdre la rai­son. Moira n'est pas en soi une arna­queuse, c'est une asso­ciée à la recherche de son aco­lyte, le genre de fille qui use de ses charmes pour mieux ama­douer les pigeons.

Le roman com­mence quand Roy, à la suite d'une petite arnaque, se prend un coup de batte de base­ball dans le ventre.

« A pré­sent, ins­tallé dans sa voi­ture et recon­si­dé­rant les événe­ments, il n'arrivait pas à déce­ler d'erreur dans sa démarche, il n'y avait eu aucune faille dans son numéro. C'était seule­ment un manque de chance. Il était tout sim­ple­ment tombé sur un os, un os impré­vi­sible.
Il devi­nait juste. Et sans le savoir, il devi­nait juste aussi pour tout autre chose.
[…] Il pour­rait éviter la mort s'il se soi­gnait conve­na­ble­ment. Sinon, il ne lui res­tait que trois jours à vivre. »

La fin du pre­mier cha­pitre bien sûr donne le ton et le nar­ra­teur nous réserve bien des sur­prises. Lilly, sa mère qu'il n'a pas revue depuis qu'il a quitté la mai­son fami­liale, réap­pa­raît sou­dain et lui sauve la vie en le fai­sant admettre à l'hôpital. C'est à par­tir de cette seconde nais­sance que tout se complique…

La noir­ceur qui entoure peu à peu ces trois per­son­na­li­tés n'est pas lourde mais vapo­reuse, elle s'immisce len­te­ment : lâcheté, men­songe, tra­hi­son, ins­tinct de sur­vie, cupi­dité extrême, amour inces­tueuse, haine… le tableau se noir­cit cres­cendo, on veut croire avec Roy qu'il y a une issue pos­sible à ce cau­che­mar, que la rédemp­tion est pos­sible, que même les fan­tasmes les plus obs­cures doivent res­ter inas­sou­vis… Mais quand les engre­nages sont en route, plus rien ne les arrête…

C'est un roman court dont la fin ful­gu­rante nous laisse KO au der­nier round, comme si on avait soi-même, comme Roy, pris un coup de batte dans le ventre.
Lien : http://www.labyrinthiques.ne..
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Dire que Jim Thompson est un des papes du roman noir, c'est quasiment un lieu commun. Par contre, une fois que vous avez lu ou relu Les arnaqueurs, c'est une évidence absolue.

J'avoue que ce nouveau contact, fait récemment, avec Thompson, a été pour moi une sacrée re-révélation. Je ne me rappelais pas les effets de la puissance du style de Thompson, qui vous colle par moment au mur tellement c'est bien écrit,

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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Durant le confinement, j'ai repêché du fond de mes étagères un roman noir mis de côté depuis très longtemps. Ce roman est sans pitié et nous parle aussi de la condition des femmes, ce qui est bouleversant. Les personnages sont tous des petits arnaqueurs, au business varié. Ils se dévoilent au fur et à mesure au cours d'un récit émaillé de nombreux dialogues et que j'ai lu avec intérêt néanmoins, mais dont l'horreur est saisissante. Car c'est une jungle particulière, où les gros criminels broient les plus faibles sans hésiter. La mère du personnage principal est particulièrement émouvante. Un roman qui marque.
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C'est annoncé en 4ième de couverture (dans un autre commentaire que celui ci-dessus) : "s'achève dans un paroxysme d'horreur". C'est vrai, même si la scène finale n'est pas "claire claire". On est là, bien installé dans un milieu plutôt dur, mais avec ses bons côtés : l'argent (encore que les personnages en gagnent beaucoup mais ne le dépensent pas), le plaisir du risque, ... Pas rose, mais disons du gris avec des paillettes. Attention à la chute : elle est noire noire.
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