Le dernier Courbet

Ce que j'aime dans les enquêtes, qu'elles soient criminelles, généalogiques, artistiques ou autre c'est tout le processus de recherche, la collecte d'indices qui vont nous mener à des lieux où on a envie d'aller, à des personnes qu'on brûle de rencontrer, on découvre des milieux inhabituels, des noms ou des dates qui renvoient à d'autres indices, nous entrainant souvent dans des fausses pistes et nous amenant parfois à la révélation suprême, ou à rien du tout.
Le mystère initial n'est pas toujours éclairci à la fin, mais qu'importe, l'enquête en elle-même nous a comblé.
Dans ce court roman, c'est un tableau qui va faire l'objet de recherches, un tableau qui a toujours été dans la famille de la narratrice et dont elle n'a que peu d'informations.
Le hasard et la curiosité vont l'amener à explorer la vie de plusieurs peintres dont celle de Gustave Courbet.
J'ai été totalement immergée dans cette histoire, j'ai adoré suivre l'enquête que mène la narratrice pour tenter d'en savoir plus sur l'origine du tableau et son lien avec sa famille et j'ai été complètement happée par l'histoire des derniers jours du célèbre peintre.
L'écriture est de toute beauté, d'une grande poésie, l'auteur parvient littéralement à créer un tableau sous nos yeux, on visualise les couleurs, les formes, la matière, on voit le modèle vivre devant nous, rêver, être amoureuse ou désabusée, avoir froid ou faim, on sent l'odeur de la peinture, on ressent même la douleur physique du peintre, qui est mourant.
Un roman qui donne ensuite envie d'aller se plonger dans la vie de Gustave Courbet pour en apprendre encore davantage, comme un délicieux amuse-bouche qui ouvre l'appétit pour de nouvelles sensations gustatives.

Sur les traces du passé.

"Le dernier Courbet " ou comment un tableau de famille peut tout remettre en cause et nous mener sur les traces du passé.

La narratrice de cette histoire vivait une vie sans histoires jusqu'au jour où l'un de ses patients remarqua le tableau présent sur l'un de ses murs. Tout de suite intrigué il lui demanda s'il était l'oeuvre d'un célèbre peintre ayant vécu au 19e siècle.
Habituée à cotoyer ce tableau depuis des années elle n'y prêtait plus vraiment attention mais cette simple question posée par son patient raviva en elle la volonté d'en savoir plus , de savoir comment ce tableau transmis de génération en génération dans sa famille a vu le jour.

La narratrice va alors se lancer dans une quête de réponses qui va l'entraîner dans les traces d'un passé où art , amour et passion se sont mêlés pour ne plus faire qu'un .

Ce roman n'est pas le premier de Joëlle Tiano-Moussafir que je lis et je peux sans conteste dire que s plume à ce petit quelque chose en plus qui nous fait voyager . Elle nous entraîne dans un voyage à travers le temps et l'histoire sur les traces de ce tableau mais aussi dans un voyage intérieur, de ceux qui nous amènent à nous questionner sur nous et sur ce que nous laissons derrière nous.

Car ici c'est bien de cela qu'il s'agit, de l'empreinte qu'une simple vie peut laisser sur les autres et comment celle ci peut perdurer au fil du temps.

En se lançant sur les traces de l'histoire de ce tableau, de son auteur, c'est en fait dans une quête sur son passé familial que la narratrice se lance .

Auprès d'elle nous allons découvrir la puissance de l'amour et de la passion ( pas seulement amoureuse mais aussi artistique ).
Nous allons remonter le temps pour rencontrer Gustave Courbet . Ce peintre à la fois adulé et tant décrié qui a du fuir Paris pour retourner près de là où il a grandit . En plein trouble et alors qu'il vit dans l'expectative d'une décision qui pourrait tout changer il peut compter sur le soutien de Paul, son apprenti et élève .
Auprès d'eux nous allons découvrir la genèse de ce fameux tableau , comment il a été créé et l'impact qu'il a eu sur les vies qu'il a côtoyées.

La plume de Joëlle Tiano-Moussafir ce charge alors d'intensité et de poésie pour nous raconter la naissance de ce tableau , comment le peintre a retranscrit toutes les émotions et les passions qui le traversaient.

J'ai beaucoup aimé ces passages qui mettent joliment en valeur le processus créatif tout en nous en montrant l'impact sur le peintre et sur ce qu'il ressent.

À travers cette histoire dont je ne vous révèlerais pas d'autres détails , Joëlle Tiano-Moussafir nous conte le temps qui passe et qui influe sur nos vies , elle nous montre combien une action , une décision peut impacter notre vie mais aussi celles des autres . Elle en profite pour nous interroger sur ce et ceux que nous laissons derrière nous , sur l'empreinte de nous qui nous succède et qui à travers le temps qui passe continue de perdurer.

On ressort de cette lecture avec la sensation d'avoir passé un joli moment en dehors du temps .


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Merci à Babelio de m'avoir envoyé le dernier Courbet. Moi qui suis une grande admiratrice des tableaux de ce maître, ce livre m'intéressait tout particulièrement.
J'ai été assez intriguée par le mode de narration du livre : il s'ouvre sur l'époque contemporaine, où la narratrice cherche à retrouver les origines d'un de ses tableaux, puis arrive à la fin du XIXe siècle, à l'époque de Courbet et Jo. le déroulé est en lui-même assez décousu, un peu comme si l'auteur ouvrait pour nous des fragments d'Histoire, découpait des lambeaux dans la toile pour nous permettre de passer au travers et de la comprendre. C'est du moins l'impression que ça m'a donné. du coup, j'en ai retenu une impression de flou, comme si l'auteur esquissait son roman au même titre que Courbet esquisse son tableau. le procédé artistique dans la peinture est très bien rendu ici dans l'écriture.
Toutefois, j'ai parfois eu du mal à cerner qui étaient les personnages, ou qui était en train de parler. Ce caractère décousu aura eu raison de ma compréhension globale : je n'ai pas été accrochée par l'ouvrage, et faisais des pauses assez fréquentes.
Mais j'ai tout de même trouvé l'essentiel de ce que je cherchais : j'ai apprécié les nouvelles connaissances sur le personnage de Courbet que m'a apportées ce livre, qui revient d'ailleurs vers la fin sur le fameux procès de la colonne Vendôme.
En résumé, un bon livre, que je ne qualifierais peut-être pas de roman… du moins, pas un roman classique ! Pour tous les amateurs de Courbet !

Pour tenter de découvrir les secrets d'un tableau de famille, la narratrice va se lancer dans une enquête qui, l'annonce la 4ème de couverture, « l'entraînera du Second Empire à nos jours jusqu'au coeur de la création ».
Ces quelques mots ont suscité ma curiosité et j'avais hâte d'ouvrir les premières pages du livre de Joëlle Tiano-Moussafir, auteure que je ne connaissais pas.
C'est un roman d'abord sur Courbet et la fin de sa vie.
C'est également un roman sur la peinture et le rapport entre le peintre et son modèle.
C'est un roman sur la quête d'une femme de notre époque sur son passé familial.
C'est un roman qui se voulait très ambitieux de réunir autant de thèmes en quelques 163 pages et j'avoue que je reste un peu sur ma faim.
Pour bien comprendre le génie de Courbet et le pourquoi de son exil dans le Jura suisse, il vous faudra attraper les pistes de l'auteur et fouiller dans des bibliographies un peu plus précises.
Les scènes entre Courbet et son modèle sont très touchantes. Toutefois, je m'essoufflais un peu à la lecture car j'avais envie que l'intrigue avance.
Quant à la narratrice, j'avoue que c'est sa quête qui m'a fait dévorer le roman : je voulais savoir absolument où cela allait la mener et j'aurai aimé une fin plus développée après les passages prometteurs historiques et le fil d'Ariane qui remonte de nos jours à l'origine de la toile.

Le commentaire de Nathalie :
Un mot, une phrase et la toile accrochée dans son salon devient un mystère.
Qui est le signataire Robert. Depuis quand est-elle dans la famille et comment y est-elle arrivée ? Une seule phrase lancée par un de ses patients et elle se lance dans l'histoire et la genèse de la toile. Ses recherches la mèneront jusqu'en 1877 à Peilz, dans l'univers du grand peintre Gustave Courbet, de son apprenti Paul Robert et de Jo la Belle Irlandaise. Puis à Marseille, en 1883, avec le commandant Chalier de Néret et nous remontons jusqu'à elle. Mais de quelle manière la toile a-t-elle voyagée, pourquoi et comment ?
L'histoire de la confection d'une toile est décrite avec passion et amour de l'art.
L'auteure nous fait voyager dans un lointain univers à travers de beaux et troublants personnages qui ne vivent que pour l'art et leur liberté d'expression.

Lien : http://lesmilleetunlivreslm...

Un récit court qui va à l'essentiel en proposant de suivre la genèse de la dernière oeuvre de Courbet. C'est beau, bien écrit et réellement passionnant. Je ne connaissais pas les détails de la fin de vie du peintre et les éléments d'informations partagés par l'auteur donnent envie de faire des recherches plus poussées sur l'artiste.
La partie "contemporaine", bien que très courte, ne fut pas la plus intéressante pour moi même si les questions existentielles de la narratrice sont légitimes. Comme dans de nombreux récits du même genre (histoires parallèles mais au final étroitement liées à deux époques différentes), je trouve que le résumé met trop l'accent sur l'aspect "enquête" alors qu'au final il s'agit juste d'un détail. le réel intérêt de ce récit reposant sur la création d'une oeuvre par un artiste torturé.

Pour conclure, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette histoire très courte mais bien écrite et prenante. Une belle découverte.