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3,51

sur 79 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Le testament de Marie est le dernier roman de l'auteur irlandais Colm Toibin.
C'est un court roman d'à peine plus de 120 pages, qui par sa forme pour le moins atypique, bouscule, marque, interroge, éblouit, transcende, perturbe, laisse de marbre… ou déplaît fortement !
Le sujet du livre a déjà été abordé par d'autres (parler de Jésus, des événements connus de tous tels que la résurrection de Lazare pour ne citer que cela mais il y en a d'autres tout au long du récit). Cependant, force est de constater que la façon de le traiter est originale.
L'auteur donne la parole à Marie (mère de Jésus) en tant que mère ordinaire comme les autres, qui souffre et qui veut protéger son fils. Cette dernière va donc se confier lors d'un long monologue à la première personne devant ses 2 gardiens (que l'on suppose être 2 apôtres mais sans jamais les nommer) dans un texte qui se voulait sans aucun doute touchant mais que j'ai trouvé trop souvent poussif, et comme « on connaît la chanson », le rythme et l'ambiance du livre étaient d'autant plus importants pour captiver les lecteurs….
Certes, Marie nous exprime ses doutes face aux agissements de son fils (qu'elle ne nommera jamais lui non plus) à travers son amour maternel indéfectible, mais le ton donné qui est trop lourd m'a empêché de lire cette histoire comme une histoire sommes toutes universelle.
Il m'a manqué ce petit quelque chose, ce je ne sais quoi dans la manière d'écrire (et/ou de décrire les situations) qui aurait pu faire de ce récit un moment de lecture inoubliable.
Dommage….
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A peine terminée ma lecture du "Royaume" d'Emmanuel Carrère (livre qui retrace l'histoire des premiers chrétiens et apôtres comme Paul, Luc, Pierre, Jacques, Jean ...), je suis tombé dans une librairie sur ce petit livre, écrit par un écrivain irlandais qui m'était jusqu'alors inconnu. J'étais curieux de lire cet "évangile de Marie" et peut-être d'y retrouver le souffle qui m'avait transporté dans le livre de Carrère. Bien-sûr il n'est pas très fair-play de ma part de comparer un livre de 600 pages qui vise à se rapprocher autant que possible des faits historiques à un livre d'à peine plus de 100 pages qui se veut un livre de pure fiction : qu'aurait raconté Marie de ce qu'elle sait, si deux apôtres était venus l'interviewer quelques dizaines d'années après la mort de son fils sur la Croix, probablement pour agrémenter un évangile de détails "réalistes". On est bien-sûr là dans la "construction" de l'histoire et Carrère et Toibin se rejoignent sur ce point. Bien-sûr on voit le jeu de la vérité et du mensonge qui se déploie : l'Eglise n'existe pas encore que déjà on enjolive cette histoire, on la maquille de couleurs "chromo" qui feront bien sur la toile, plus tard.
Ce qui m'a gêné dans le livre de Toibin, c'est que l'auteur ne prend pas position et que lui aussi, de la même façon que ces apôtres qui viennent tirer de Marie le récit qu'ils souhaitent entendre, y va de sa palette et rajoute ses touches de couleur sans qu'on puisse deviner son intention. On a droit au "récit-vérité" de Marie, une vision "du terrain", un témoignage d'une mère qui ne comprend pas ce qui arrive à son fils et qui assiste impuissante au plus abominable des châtiments qu'on puisse infliger à un être humain. On souffre avec elle. Ok. Mais où veux-tu nous emmener, Colm Toibin ? Désolé, je n'ai pas compris.
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Il est fort tentant pour un lecteur français ayant lu récemment le très remarqué Royaume d'Emmanuel Carrère de lire, dans la foulée, ce Testament de Marie de Colm Toibin. Les deux livres, certes, n'ont rien à voir entre eux, le premier tressant le récit d'un narrateur autrefois converti à la faveur d'une dépression et son enquête tardive sur Paul et surtout sur Luc, le second donnant la parole à celle que l'on n'entend jamais : Marie non comme sainte mais comme mère, comme simple mère, comme mère traumatisée par le souvenir de son fils crucifié et comme mère que des gens jamais nommés - mais nous nous savons - importunent sans cesse dans sa vieillesse blessée et farouche pour lui faire dire non le passé dont elle se souvient mais la légende qu'ils entendent établir. Elle ne les aime pas ; ils la méprisent de n'être pas à la hauteur de la fable qu'ils voudraient faire triompher. Comme Emmanuel Carrère, Colm Toibin nous rappelle que ce monde ancien, dans lequel un autre monde prit naissance, était encore un monde romain ayant adopté la culture hellénistique : cette femme aux souvenirs qui, littéralement, lui rongent les sangs trouve un réconfort non dans l'assertion stupide, pour elle stupide, de l'éternité de son fils mais dans la statue qui lui semble bienveillante d'une déesse grecque. La langue du livre, servie par une traduction convaincante, est coléreuse et belle ; le récit ramène Marie à la douleur qui dût être la sienne puis au dégoût blasé, si l'on permet cet oxymore, qui fut peut-être le sien, en effet (le saura-t-on jamais), devant des séides pouilleux qu'elle méprisait.
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