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EAN : 9782221157923
414 pages
Robert Laffont (18/08/2016)
3.5/5   153 notes
Résumé :
Irlande, fin des années 1960. Nora, qui élève seule ses quatre enfants depuis la mort de son mari, tente de refaire sa vie sous l'oeil critique des habitants de la petite ville où elle vit depuis toujours. Opiniâtre et indocile, elle s'affranchit peu à peu des cancans et s'autorise de menues libertés : prendre des cours de chant, s'acheter une chaîne stéréo... La profondeur des émotions que soulève en elle la musique s'accorde au réveil de sa sensibilité et de sa pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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[ Extrait d'un dialogue entre moi et moi ...]
- "Deux étoiles ou trois ?
Allez , trois pour le style . Oui mais tu peux pas mettre trois , vu que tu as lu certains passages en diagonale et que tu t'es beaucoup ennuyée ...
Ok, tu mets deux étoiles mais tu as conscience que faire ça à Colm Toibin, ça te fend le coeur .
Allez, j'assume ..".
A la suite du décès de son mari , d'une longue maladie et après de longues souffrances, Nora Webster devient veuve ( désormais seule en charge de 4 enfants : une étudiante , une adolescente pensionnaire et deux garçons qui vivent avec elle ).
Si au début Nora se fait du souci pour ses finances, la vente d'une maison de vacances , la hausse de sa pension de veuve , ajoutées à la prise en charge d'une partie des frais des études par son beau-frère Jim et sa soeur , vont contribuer à la rassurer .
On est en Irlande, à la fin des années 60 et Nora va devoir apprendre à vivre toute seule, sans mari pour la guider, lui dire quoi penser . Des petits pas pour la lectrice d'aujourd'hui mais de grandes décisions pour l'époque . Abandonner ses cheveux gris et se faire faire une teinture (quitte à choquer les voisins )...Retourner travailler après 20 ans d'arrêt, se syndiquer, intégrer un club de musique, se mettre au chant , acheter une chaine hi-fi ... Autant de petites victoires pour Nora .
Mais des victoires un peu ennuyeuses pour la lectrice d'aujourd'hui ...On suit sur des pages et des pages, Nora qui hésite, s'interroge , prend une décision . Nora qui ne se laisse pas étouffer par le "quand dira t'on", Nora qui se rebelle par petites touches ..
Nora découvre la musique , écoute du Bach , puis Chopin ou Mozart . Cela ravira certainement les amateurs de musique classique , moi j'avoue que bof, bof ...
Si je ne me suis pas passionnée pour les aventures de Nora, cela tient aussi à son caractère . Je l'ai trouvé antipathique . D'ailleurs l'auteur lui fait dire : " Ce que les gens aimait chez moi, c'était mon mari ". Nora est un peu associable . Du temps de son mari , elle n'avait pas d'effort de conversation à faire, on ne demandait pas à une épouse, un avis ...
Dans Brooklyn, l'héroïne "subissait " son départ pour New-York , mais elle vivait des événements extraordinaires dans une ville bouillonnante . Nora Webster , elle, est légèrement indocile dans une petite ville pleine de carcans et c'est moins emballant ...
Pour créer ce personnage , l'auteur s' est inspiré de sa mère.
Il a mis plus d'une décennie pour "accoucher" de ce roman et ça me désole de ne pas avoir accroché plus que ça ...

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Nora Webster vient de perdre son mari Maurice après deux ans de maladie. Maurice était un professeur de collège très apprécié et un mari agréable.
Elle vit dans la république sud de l'Irlande non loin de Dublin, à la fin des années soixante. On y sent la tension entre le nord et le sud.
Nora a deux grandes filles qui étudient et deux garçons plus jeunes.
Elle doit se séparer de la maison de vacances située le long de la mer.
Elle retrouve du travail chez son ancien employeur dans sa ville. Malheureusement, elle subit le harcèlement moral de la responsable de bureau avec qui elle n'avait pas été très tendre dans sa jeunesse.
Nora ne se laisse pas abattre, elle sait se faire respecter.
Elle se reconstruira une personnalité : elle sera sensible aux combats syndicaux, dans un autre domaine, à la musique.
On ne peut pas dire qu'il se passe grand chose dans ce livre.
Les ambiances sont agréables à lire mais les personnages ne vibrent pas, je ne m'y suis pas attachée.
Pour moi, le livre est un peu trop long. Il manque de piment.
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Ce livre conte la renaissance de Nora, une Irlandaise , la quarantaine, qui éléve seule ses quatre enfants, dont deux filles adultes, dans les années 60 , après le choc du décès de Maurice , son mari, un professeur réputé .
Au fil des pages nous partageons les réactions des "Gens"de la petite ville d'Enniscorthy, au sud- est de l'Irlande, les douleurs de Nora, son opiniâtreté, son indocilité à se conforter au "modéle " de ces années- là, face aux conflits religieux en filigrane, aux regards critiques de son entourage...
La percée du syndicalisme ouvrier auquel elle tente de participer, les non - dits criants, les carcans et les cancans divers et variés , la puissance de la paroisse, l'hypocrisie ambiante manifeste ne vont pas l'empêcher de s'émanciper en prenant des cours de chant, en écoutant Victoria de Los Angeles chantant du Schubert et du Fauré.....en réaffrontant le monde du travail.......son rapport à la politique aussi paraît intéressant ........
Une mutation lente et douloureuse , toute en retenue et en finesse à l'aide d'une prose fluide, poétique et délicate mais je me suis ennuyée ........ à cause des digressions et de quelques longueurs .........

La rencontre de cette femme ne m'a pas laissée indifférente, le livre est animé d'une grande sensibilité avec des personnages authentiques, une "petite musique "du "quotidien" même s'ils peuvent paraître ordinaires.......
Une émancipation face au regard des autres , le portrait sensible, subtil , pugnace d'une femme qui se met enfin à devenir elle même en dépassant toutes les chapelles en cours, en affrontant le travail et la solitude........
Une superbe image de femme balançant sans cesse entre errance, modernité, vérité, pudeur et liberté enfin acquise dans une petite ville corsetée par les commérages et les idées reçues!.......
Un roman trop long même si je ne veux pas critiquer la littérature Irlandaise que j'aime beaucoup!



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Fluidité et précision habillent la plume de Colm Tóibín, à tel point qu'il est difficile de se détacher et d'interrompre sa lecture alors qu'aucune frénésie n'enflamme ce texte. Pour moi, cet auteur irlandais est un maître du quotidien. Ses romans, et celui-ci en particulier, s'attachent aux détails de certaines scènes de vie qui s'avèrent représentatives des personnages, que ce soit dans leurs gestes, dans leurs sentiments ou dans leurs réactions.

Nora, qui vient récemment de perdre son mari, voit défiler presque tous les soirs des voisines et de vagues connaissances venues lui apporter les condoléances d'usage. L'une d'elle nous offrira même un petit clin d'oeil vers un autre roman de l'auteur puisque c'est la mère d'Eilis, jeune héroïne de Brooklyn, qui viendra un soir taper à sa porte. Cette May Lacey, un peu gênée, vient également lui demander pour son fils si par hasard Nora n'aurait pas décidé de vendre sa maison de vacances située à Cush.
Cette maison perchée au bord d'une falaise, elle s'y rend, seule, pour la dernière fois s'est-elle promis. Elle y mesure l'ampleur de tout ce qui ne sera plus désormais. Lui reviennent les séances de ménage pour préparer la maison à l'arrivée des vacances d'été. Sans Maurice, cette maison, c'est le passé et le passé est fini. Il lui faut envisager de vivre différemment, se faire à l'idée que des changements vont s'opérer. Et puis, elle a besoin de l'argent que la vente va lui procurer.

Juste avant de franchir le seuil vers les années 70, pour une femme, en Irlande, dans la petite ville d'Enniscorthy où tout le monde la connaît plus ou moins, ce n'est pas facile de s'affirmer, prendre des décisions et affronter le regard et la compassion de son entourage. Alors qu'elle vivait heureuse dans son foyer, sous l'aile de son mari, elle doit réapprendre à faire valoir ses choix pour ses enfants et sa vie à venir. Financièrement, elle doit aussi tirer un trait sur la liberté que lui a offert son mariage et retourner travailler.
Un peu perdue mais en même temps déterminée à ne pas se laisser aller, elle prend des décisions mais les regrette parfois aussitôt comme celle de chasser la grisaille dans ses cheveux en s'offrant une teinture et une coupe qu'elle juge trop jeune alors qu'elle vient de perdre son mari depuis quelques mois seulement. Que diront ceux qui la croiseront ?
La préoccupe, avec une intensité émotionnelle que l'auteur arrive parfaitement à évoquer, l'impact de l'absence du père pour ses deux garçons : Donal, très sensible aux moindres signes de difficultés ressenties par sa mère et Conor, le plus jeune, si vite perturbé et qui demande encore toute son attention. Elle se force à se contrôler en leur présence pour ne pas les perturber davantage avec sa propre tristesse. Leur propose des sorties, des vacances pour continuer à remplir leur avenir de projets agréables. Et il y a aussi ses deux filles, l'une en pension, l'autre en étude à Dublin.

Ses préoccupations ne sont plus les mêmes que celles très futiles de son entourage. « Elle n'avait plus accès aux sentiments ordinaires, aux désirs ordinaires. » Après avoir assisté, impuissante, aux souffrances de son mari encore si présent à son esprit, elle commence à ne plus supporter le ton protecteur de son entourage. Certaines attitudes froides qu'elle adopte avec ses soeurs nous la rendent parfois antipathique mais le plus souvent on s'offusque de décisions concernant notamment l'éducation de ses garçons, prises par des membres de sa famille sans même la consulter !
Par le biais de la télévision, quelques évènements politiques viennent s'immiscer dans la famille mais l'auteur n'accentue pas beaucoup ce contexte de tensions anglo-irlandaises. Les conflits sanglants de l'Irlande du Nord, même s'ils choquent les habitants, restent loin d'Enniscorthy.

Chronique sensible et intimiste d'une femme face à son deuil, ce roman fait progressivement basculer Nora au-delà du qu'en-dira-t-on. En même temps que des évolutions se font doucement, dans le social et le quotidien des Irlandais, Nora avance dans sa vie, s'autorise des changements significatifs et accepte plus sereinement son deuil.
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Nora Webster est une mère de famille. Elle a quatre enfants et un mari qui la comblent de bonheur. Mais Maurice tombe malade et meurt, la laissant seule. Elle doit alors affronter le monde, la société, la vie au bureau, ses soeurs et ses enfants qu'elle apprivoise doucement. Nora Webster est une femme solide, qui va se découvrir en affrontant le regard des autres et en acceptant de clamer haut et fort ses propres opinions...
Colm Toibin nous offre dans ce dernier roman un beau portrait de femme. Nora Webster est une femme qui porte de lourdes charges sur ses épaules, et qui sans attirer la pitié nous laisse entrevoir ses difficultés. Un roman bien écrit, avec quelques longueurs parfois mais qui se lit avec plaisir dans l'ensemble. Il nous donne l'occasion de rencontrer une femme qui ne laisse pas indifférent...
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critiques presse (3)
Telerama
22 décembre 2016
Irlande, années 1960. Nora Webster, veuve et mère, se révolte contre sa vie. Et Tóibín s'affirme en maître-conteur des trajectoires féminines.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaPresse
28 novembre 2016
La petite musique du quotidien qui a charmé tant de lecteurs de Brooklyn se fait de nouveau entendre dans les pages de Nora Webster.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LesEchos
26 octobre 2016
Le dernier roman de l'écrivain irlandais Colm Tóibin, est providentiel.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Il avait affirmé que le pouvoir de l'Eglise avait la préséance sur tous les autres , y compris la loi, la politique et les droits de l'homme . Pour les fidèles, avait-il dit , l'Eglise devait primer sur tout , non seulement en matière de religion mais pour tous les sujets quels qu'ils soient . Cela ne signifiait pas qu'elle était l'unique source de pouvoir ou que la loi ne devait pas être respectée , mais elle était le pouvoir premier .
Commenter  J’apprécie          200
Elle avait l'impression d'être sous l'eau et d'avoir renoncé à lutter pour remonter prendre de l'air à la surface . Rejoindre les autres dans le monde qu'ils habitaient lui paraissait impossible ; ce serait trop , elle ne le désirait même pas . Comment expliquer cela à quelqu'un qui cherchait à savoir comment elle allait ou qui lui demandait si elle avait surmonté le choc de la mort de Maurice .
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- Bon sang, lui dit-il, c'est terrible ce qui s'est passé samedi. Tout à fait le genre de chose qui aurait bouleversé votre mari, M. Webster, paix à son âme.
- C'est sûr, oui, acquiesça-t-elle.
- Je me souviens qu'il nous faisait barrer le "London" de Londonderry sur tous les atlas. Je crois que j'en ai encore un à la maison.
- Moi aussi.
- Et la matraque, s'il vous plaît. Contre des manifestants pacifiques.
- Oui, j'ai vu des images à la télévision.
Commenter  J’apprécie          120
Il n'était pas habitué à ce qu'une femme exprime un avis divergeant du sien . S'il continuait de venir chez elle , sourit-elle intérieurement , il allait peut-être devoir apprendre à le supporter .
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"C'est ça., c'est ça, L'ignorance est le gage du bonheur.........
-- --Je suis sûre qu'ils sont très gentils.-
---Oh, oui, extrêmement gentils et subtils comme des planches".........
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