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Anna Gibson (Traducteur)
EAN : 9782264043160
432 pages
10-18 (05/03/2008)
3.82/5   48 notes
Résumé :
Le roman s’attache à cinq années de l’existence du romancier Henry James, de 1895 à 1899. Il commence par l’un des événements les plus douloureux de l’existence de James : l’échec retentissant de sa pièce de théâtre, Guy Domville, à Londres en janvier 1895. Lors de la première, les applaudissements des amis de James sont noyés sous les sifflements du public. Dans un théâtre voisin, en revanche, la nouvelle pièce d’Oscar Wilde fait un triomphe. Après ce fiasco, James... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Colm Toibin (écrivain irlandais que j'affectionne particulièrement) réussit avec ce roman le tour de force - quand on sait l'immense talent d'Henry James – de nous faire entrer dans la vie et l'oeuvre de cet écrivain américain majeur, avec un ton et une atmosphère qui ressemblent à un de ses romans. On lit ce livre sur Henry James en ayant l'impression d'être dans un roman d'Henry James où il se raconterait lui-même, et qui décortiquerait les mécanismes de la création et les paysages mouvants aux ramifications multiples, que sont les interactions humaines.

Tout au long de cette biographie romancée, on suit et on accompagne Henry James durant cinq années de sa vie, de 1895 à 1899. Un voyage où espace et temps se mêlent, de la vieille Europe au nouveau continent, en arpentant les méandres et les voies de la mémoire et des souvenirs, des pertes et des ruptures, des interrogations, des désillusions et des succès. Une pérégrination dans la vaste intelligence d'un homme.

Ce livre m'a permis de comprendre intimement (en tous cas il me semble ; et si tant est qu'on puisse oser dire que l'on comprend ainsi les grands hommes) Henry James et son oeuvre. Très vite ensuite je me suis plongée avec bonheur dans le pavé qu'est « les Bostoniennes » (d'Henry James, donc ; du Maître)
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Dans mon défi des 1001 livres qu'il faut avoir lu dans sa vie, le maître de Colm Tóibín m'attendait... Plus édité, j'ai eu la chance de le trouver chez un bouquiniste... A ce stade là, j'avoue que je ne savais pas ce qu'il m'attendait... C'est avec la parution de son le Magicien sur Thomas Mann que j'ai pris toute la mesure du monument que le livre représentait pour nombre de critiques littéraires et amateurs de littérature... Beaucoup continuent de trouver le maître supérieur à son dernier opus...

N'ayant aucun point de comparaison, je ne peux que partager ma découverte des cinq années de la vie d'Henri James de 1895 à 1899. Cinq années cruciales dans la vie de l'auteur, puisque se sont celles qui verront éclore ses chefs d'oeuvre les plus importants. le tout débute par l'échec de sa pièce Guy Domville, alors que triomphe au même moment Un mari idéal d'Oscar Wilde. Une gifle!

Pousser à s'éloigner un certains temps de Londres pour se réfugier chez des proches en Irlande, nous allons au travers de la découpe des chapitres voulu par Colm Tóibín, rentrer petit à petit dans l'intime de cette immense écrivain. Même si les chapitres se veulent chronologiques et discontinus, ces bien toutes la vie de Henry James qui va nous être offert de sa vie de famille à ses nombreuses rencontres, en passant par ses figures féminines qui l'ont marqué, nourrit, inspiré, sans peut être toujours leur rendre ce qu'il leur doit.... Parmi elles, sa soeur Alice, sa cousine Minny et aussi l'écrivaine Constance Fenimore...

Je rejoins la critique qu'on en fait dans les 1001 livres et dont j'ai pu me rendre compte qu'elle était validé ailleurs. Celle que bien qu'il ait opté pour l'angle littéraire, Colm Tóibín nous offre une véritable biographie de l'auteur Henry James. Rien n'y est omis... Toutes les facettes de la vie sont abordées avec une certaine unité alors que chaque chapitre aborde un thème precis. C'est d'autant plus renforcée, qu'en parallèle ces 5 années dans la vie d'Henry James correspondent au fait que cet homme, qui fut souvent entre deux pays que ce soit dans son enfance avec les nombreux déménagements dû à la carrière de son père ou dans sa jeune ville d'adultes où il profita de nombreux séjours en pays méditerranéens pour se former, s'inspirer; il trouva enfin son lieu de vie... Celui où il se voyait terminer ses jours! Cette maison de Lamb House à Rye en Angleterre, qui lui permit enfin de se poser et pour Colm Tóibín, d'accompagner Henry James dans son introspection.... Un dialogue entre deux espaces, celui du temps qui se dilate et celui du lieu qui se stabilise, qui s'unifie pour mieux se centraliser...

Peut être mon seul bémol et qui dès lors m'empêche de rejoindre les partisans de ceux qui considèrent le maître comme un monument, c'est le style.... Pour ma part, il a manqué d'un cheveux, d'une certaine humanité qui m'aurait rendu, Henry James plus proche. Il est en effet resté très à distance pour moi alors qu'on explorait son intime... Par contre, le pari est réussi pour moi, étant donné que cette belle lecture m'a donné l'envie de découvrir à mon tour ses écrits !
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Le maître dont il est question ici est Henry James, sans contredit un des plus illustres représentants du roman dans sa plus noble acception, héritier de la tradition du XIXème siècle, et précurseur de la modernité, le plus britannique des auteurs américains. Colm Tóibín nous offre une biographie romancée intimiste. Des origines puritaines d'une famille issue de la Nouvelle Angleterre, marquée par la Guerre de Sécession, à son établissement dans sa terre d'élection d'Angleterre. le romancier Irlandais trace le portrait d'un homme tout à son art, goûtant volontiers la réclusion des cottages, inclinant à la solitude et au silence de l'introspection. Il évoque à demi-mot les inclinations particulières de James, ses amitiés contrastées, la fragilité nerveuse constitutive des membres d'une famille adonnée depuis des générations aux travaux de l'esprit. C'est surtout la fabrique du roman qui nous est donnée de voir, la salle des machines, comment un auteur s'approprie, sans trop s'embarrasser de délicatesse, les motifs de la vie réelle de ses contemporains, pour le retravailler et le remodeler au service de son art.

L'argument de départ du maître est attrayant, mettre en scène une figure de la littérature mondiale dans son travail de recréation. L'exécution en est sobre et solide, trop sobre peut être, le caractère et la personnalité d'Henry James prêtant à l'évidence plus aux demi-teintes qu'aux envolées lyriques, alors fendons-nous d'une litote bien de circonstance : pas inintéressant.
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En 1895, après l'échec de sa pièce Guy Domville, James se réfugie en Irlande pour y retrouver l'inspiration grâce à une tranquillité qui va le ranimer. C'est cet épisode de la vie de l'écrivain, de janvier 1895 à octobre 1899, qui est la source de ce roman biographique.

Chaque chapitre est consacré à un thème précis de la vie d'Henry James. James le solitaire a besoin de son entourage pour y trouver l'inspiration... Quand Oscar Wilde triomphe, James perd pied, quand Wilde sombre, Henry James ressuscite... La jeunesse de James aux Etats-Unis... le suicide à Venise de Constance Fenimore Woolson, son amie...

Le roman est pudique, il y a des non-dits, comme l'homosexualité, la peur du qu'en dira-t-on à ce propos, mais tout est dit avec tact et subtilité, sans complaisance cependant, car Colm Toibin ne fait pas abstraction des défauts de l'écrivain mais on sent une réelle admiration pour celui-ci dans le récit.
J'ai lu un roman de qualité, bien écrit, la plume de Toibin est joliment adroite et subtile mais il y a tant de longueurs et de lenteur que je me suis hélas ennuyée...
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Ce roman, il s'agit certes d'un roman, est une biographie, eh oui, c'en est une aussi !
Colm Toibin nous emmène dans les pas et dans la vie d'Henry James durant 5 années de sa vie, de 1895 à 1899. Se basant certainement sur une documentation fouillée mais restituée avec une grande finesse, nous suivons Henry James à la trace, de voyage en séjour solitaire, de dîner mondain en réflexions et dans le secret de son atelier de travail, ses amis, sa famille, les non-dits, tolérances et croyances de cette époque. Tout est restitué avec précision et dans une langue et un rythme qui s'approchent je pense de l'oeuvre d'Henry James dans laquelle je n'étais jusqu'à présent pas rentrée. Mais je la sens qui m'appelle maintenant, et je saurai ne pas me laisser rebuter par une forme de préciosité et d'ennui que j'avais cru ressentir il y a quelques années ... et que je comprendrai maintenant comme le résultat d'une observation passionnée.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Maintenant qu'il avait pris ces coûteux engagements, il fallait que les rentrées suivent. Cependant ce n'était pas cela qui le remplissait d'un pressentiment innommable. Il mit des semaines à le cerner, puis en un éclair, il comprit : en montant au premier étage de Lamb House, et en entrant dans la chambre où il dormirait, il avait eu la certitude d'entrer dans la chambre de sa mort. Le terme du bail - vingt et un ans - le conduirait jusqu'à la tombe. Cette maison avait vu passer des hommes et des femmes pendant presque trois cents ans ; elle l'invitait maintenant à goûter brièvement son charme, elle l'attirait entre ses murs et lui offrait son hospitalité provisoire. Elle l'accueillerait, puis elle le rejetterait, comme elle l'avait fait pour les autres. Il s'aliterait dans une de ces chambres ; son corps froid reposerait dans cette maison. Cette pensée le glaçait et le réconfortait en même temps. Il avait accompli ce voyage sans hésiter pour découvrir le lieu de sa mort et lui retirer ainsi une partie de son mystère, une de ses dimensions inconnues. Mais il avait aussi l'intention d'y vivre, d'y connaître de longues journées de travail et de longues soirées au coin du feu. Il avait trouvé sa maison, lui qui avait erré avec tant d'inquiétude, et il lui tardait de sentir sa présence enveloppante, sa familiarité et sa beauté.
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En approchant de Venise à la tombée de la nuit, il sut que ni le tourisme ni le temps n'avaient réussi à en abîmer le mélange de tristesse et de splendeur. Il se rendit directement en gondole de la gare au Palazzo Barbaro, le long de canaux secondaires qu'il lui semblait vaguement reconnaître. Ces trajets en gondole s'accompagnaient toujours d'un sentiment solennel, comme si le voyageur était conduit théâtralement vers son destin. Mais ensuite (...) l'autre Venise apparaissait ­ - somptueuse et ravagée.
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Trollope et Balzac, Zola et Dickens seraient devenus de vieux prédicateurs amers, ou des maîtres d'école chevelus et déments, s'ils avaient été condamnés à naître en Nouvelle-Angleterre et à vivre parmi ce peuple.
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Henry pensait qu'une histoire devait être capable de suggérer tout et n'importe quoi, y compris le plus invraisemblable. Ainsi, il autorisait sa gouvernante à se raconter des histoires, chose qu'il n'avait permise à aucun de ses personnages auparavant ; il lui permettait de jouir du danger, de lui faire signe, de l'aguicher, de le désirer. Il prenait un immense plaisir à lui faire peur. Il transforma la solitude, l'isolement de son héroïne en un désir brûlant de rencontrer quelqu'un, d'apercevoir un visage à la fenêtre ou une silhouette au loin.
Ce désir, il le savait, lui viendrait à lui aussi quand la porte du jardin grincerait, quand les branches des arbres fouetteraient ses vitres pendant qu'il lirait le soir à la lueur de la lampe, ou qu'il s'allongerait sans trouver le sommeil dans la vielle maison de Rye, et alors - juste avant que de plus nobles pensées aient l'occasion de faire surface - sa première impulsion serait d'accueillir à bras ouverts ce qui se présentait ainsi pour rompre la triste et impuissante monotonie du moi ; il éprouverait l'espoir forcené que cela soit enfin arrivé, quel que soit cela. Même sous sa forme la plus sombre, cela lui offrirait le même instant de décharge pure et intense que la foudre à un paysage craquelé par la sécheresse.
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Au fil des ans, il avait découvert quelque chose chez les Anglais qu'il avait discrètement et fermement adapté à son propre usage. Il avait observé de quelle manière les hommes, en Angleterre, respectaient en général leurs propres habitudes au point d'y plier tout leur entourage. Il en connaissait qui ne se levaient pas avant midi, ou qui dormaient chaque après-midi dans un fauteuil, ou qui mangeaient du bœuf au petit déjeuner, et il constatait que ces préférences avaient fini par entrer dans le rituel domestique et n'étaient pour ainsi dire jamais commentées. Ses habitudes à lui étaient, pour l'essentiel, faciles à satisfaire ; ses penchants restaient urbains et ses manies modérées. Il lui était ainsi devenu commode de décliner toutes les invitations, en s'avouant occupé, surmené, requis nuit et jour par son art. Son époque de dîneur invétéré dans les grandes maisons londoniennes appartenait, du moins l'espérait-il, au passé.
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