Dans mon défi des 1001 livres qu'il faut avoir lu dans sa vie,
le maître de
Colm Tóibín m'attendait... Plus édité, j'ai eu la chance de le trouver chez un bouquiniste... A ce stade là, j'avoue que je ne savais pas ce qu'il m'attendait... C'est avec la parution de son
le Magicien sur
Thomas Mann que j'ai pris toute la mesure du monument que le livre représentait pour nombre de critiques littéraires et amateurs de littérature... Beaucoup continuent de trouver
le maître supérieur à son dernier opus...
N'ayant aucun point de comparaison, je ne peux que partager ma découverte des cinq années de la vie d'
Henri James de 1895 à 1899. Cinq années cruciales dans la vie de l'auteur, puisque se sont celles qui verront éclore ses chefs d'oeuvre les plus importants. le tout débute par l'échec de sa pièce Guy Domville, alors que triomphe au même moment Un mari idéal d'
Oscar Wilde. Une gifle!
Pousser à s'éloigner un certains temps de Londres pour se réfugier chez des proches en Irlande, nous allons au travers de la découpe des chapitres voulu par
Colm Tóibín, rentrer petit à petit dans l'intime de cette immense écrivain. Même si les chapitres se veulent chronologiques et discontinus, ces bien toutes la vie de
Henry James qui va nous être offert de sa vie de famille à ses nombreuses rencontres, en passant par ses figures féminines qui l'ont marqué, nourrit, inspiré, sans peut être toujours leur rendre ce qu'il leur doit.... Parmi elles, sa soeur Alice, sa cousine Minny et aussi l'écrivaine Constance Fenimore...
Je rejoins la critique qu'on en fait dans les 1001 livres et dont j'ai pu me rendre compte qu'elle était validé ailleurs. Celle que bien qu'il ait opté pour l'angle littéraire,
Colm Tóibín nous offre une véritable biographie de l'auteur
Henry James. Rien n'y est omis... Toutes les facettes de la vie sont abordées avec une certaine unité alors que chaque chapitre aborde un thème precis. C'est d'autant plus renforcée, qu'en parallèle ces 5 années dans la vie d'
Henry James correspondent au fait que cet homme, qui fut souvent entre deux pays que ce soit dans son enfance avec les nombreux déménagements dû à la carrière de son père ou dans sa jeune ville d'adultes où il profita de nombreux séjours en pays méditerranéens pour se former, s'inspirer; il trouva enfin son lieu de vie... Celui où il se voyait terminer ses jours! Cette maison de Lamb House à Rye en Angleterre, qui lui permit enfin de se poser et pour
Colm Tóibín, d'accompagner
Henry James dans son introspection.... Un dialogue entre deux espaces, celui du temps qui se dilate et celui du lieu qui se stabilise, qui s'unifie pour mieux se centraliser...
Peut être mon seul bémol et qui dès lors m'empêche de rejoindre les partisans de ceux qui considèrent
le maître comme un monument, c'est le style.... Pour ma part, il a manqué d'un cheveux, d'une certaine humanité qui m'aurait rendu,
Henry James plus proche. Il est en effet resté très à distance pour moi alors qu'on explorait son intime... Par contre, le pari est réussi pour moi, étant donné que cette belle lecture m'a donné l'envie de découvrir à mon tour ses écrits !