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Citations sur Anna Karénine, Tome 2 (99)

Dolly, dans sa vie occupée et absorbée par ses devoirs maternels, avait peu le temps de réfléchir ; aussi cette course solitaire de quatre heures lui fournit-elle une rare occasion de méditer sur son passé et de le considérer sous ses différents aspects.
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Vous montez à cheval en guêtres ? lui demanda Lévine, s’emparant d’une baguette qu’il avait cueillie le matin en faisant de la gymnastique.
— Oui, c’est plus propre », répondit Vassenka, achevant de boutonner sa guêtre.
C’était au fond un si bon enfant, que Lévine se sentit honteux en remarquant la soudaine timidité de son hôte.
« Je voulais… – il s’arrêta confus, mais continua en se rappelant sa scène avec Kitty… – je voulais vous dire que j’ai fait atteler.
— Pourquoi ? où allons-nous ? demanda Vassenka étonné.
— Pour vous mener à la gare, dit Lévine d’un air sombre.
— Partez-vous ? est-il survenu quelque chose ?
— Il est survenu que j’attends du monde, continua Lévine, cassant sa baguette de plus en plus vivement ; ou plutôt non, je n’attends personne, mais je vous prie de partir : interprétez mon impolitesse comme bon vous semblera. »
Vassenka se redressa avec dignité.
« Veuillez m’expliquer…
— Je n’explique rien, et vous ferez mieux de ne pas me questionner », dit Lévine lentement, tâchant de rester calme et d’arrêter le tremblement convulsif de ses traits, mais continuant à briser sa baguette. Le geste et la tension des muscles dont Vassenka avait éprouvé la vigueur le matin même, en faisant de la gymnastique, convainquirent celui-ci mieux que des paroles. Il haussa les épaules, sourit dédaigneusement, salua et dit :
« Pourrai-je voir Oblonsky ?
— Je vais vous l’envoyer, répondit Lévine, que ce haussement d’épaules n’offensa pas ; que lui reste-t-il d’autre à faire ? » pensa-t-il.
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Tu es dans une mauvaise voie, dit Stépane Arcadiévitch ayant trouvé ce qu’il cherchait.
- Pourquoi ?
- Parce que tu prends un mauvais pli avec ta femme. J’ai remarqué l’importance que tu attachais à obtenir son autorisation pour t’absenter pendant deux jours. Cela peut être charmant à titre d’idylle, mais cela ne peut durer. L’homme doit maintenir son indépendance ; il a ses intérêts, dit Oblonsky ouvrant la porte.
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Pourquoi résisterais-je, pensa-t-il quittant la lisière du bois pour s’enfoncer dans la forêt, où, tout en allumant son cigare, il se livra à ses réflexions ? Le sentiment que j’éprouve n’est pas de la passion, c’est une inclination naturelle, à ce qu’il me semble, et qui n’entraverait ma vie en rien. Ma seule objection sérieuse au mariage est la promesse que je me suis faite, en perdant Marie, de rester fidèle à son souvenir.
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Je suis trop heureux, je n’ai rien à souhaiter en ce monde, si ce n’est que tu ne fasses pas de faux pas, et quand je me compare à d’autres, à mon frère surtout, je sens toute mon infériorité.
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-(...)Serge est un homme trop pur, qui ne vit que par l’âme…
-Tu veux dire qu’il est incapable de devenir amoureux, dit Kitty, exprimant à sa façon l’idée de son mari.
- Je ne dis pas cela, mais il n’a pas de faiblesses, et c’est ce que je lui envie, malgré mon bonheur. Il ne vit pas pour lui-même, c’est le devoir qui le guide, aussi a-t-il le droit d’être tranquille et satisfait.
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J’y pense, reprit Kitty après un silence pendant lequel les trois femmes avaient été préoccupées des mêmes pensées : ne faudrait-il pas préparer Serge à l’idée que Varenka a eu un premier amour ?
— Tu te figures que tous les hommes attachent autant d’importance à cela que ton mari, reprit Dolly. Je suis sûre que le souvenir de Vronski le tourmente encore !
— C’est vrai, dit Kitty avec un regard pensif.
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Vronski examina avec sa lorgnette les baignoires et le premier rang ; tout à coup la tête d’Anna lui apparut, fière et d’une beauté frappante, dans son cadre de dentelles, auprès d’une dame à turban et d’un vieillard chauve et clignant des yeux ; Anna occupait la cinquième baignoire, à vingt pas de lui ; assise sur le devant de la loge, elle causait avec Iavshine en se détournant un peu. L’attache de sa nuque avec ses belles et opulentes épaules, le rayonnement contenu de ses yeux et de son visage, tout la lui rappelait telle qu’il l’avait vue, jadis, au bal de Moscou. Mais les sentiments que lui inspirait sa beauté n’étaient plus les mêmes : ils n’avaient rien de mystérieux ; aussi, tout en subissant son charme plus vivement encore, se sentait-il presque froissé de la voir si belle ; il ne douta pas qu’elle ne l’eût aperçu, quoiqu’elle ne le fit pas paraître.
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— Oui, si tu m’aimais comme je t’aime, si tu souffrais comme moi… » dit-elle, le regardant avec une expression de terreur.
Elle lui fit pitié, et il protesta de son amour, parce qu’il voyait bien que c’était le seul moyen de la calmer ; mais au fond du cœur il lui en voulait.
Elle, au contraire, buvait ces serments d’amour qu’il croyait banni de répéter, et se tranquilliserait peu à peu.
Deux jours après ils partirent pour la campagne, complètement réconciliés.
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Toutes les forces d’une tendresse inassouvie s’étaient jadis concentrées sur son fils, l’enfant d’un homme qu’elle n’aimait cependant pas, et jamais sa fille, née dans les plus tristes conditions, n’avait reçu la centième partie des soins prodigués par elle à Serge. La petite fille ne lui représentait d’ailleurs que des espérances, tandis que Serge était presque un homme, connaissant déjà la lutte avec ses sentiments et ses pensées ; il aimait sa mère, la comprenait, la jugeait peut-être…, pensa-t-elle, se rappelant les paroles de son fils ; et maintenant elle était séparée de lui, moralement aussi bien que matériellement, et à cette situation elle ne voyait pas de remède !
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