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Citations sur Anna Karénine, Tome 2 (99)

« Ils ont certainement visité les galeries anciennes, et, après avoir parcouru les ateliers des charlatans allemands et des imbéciles préraphaélistes anglais, ils me font l’honneur d’une visite pour compléter leur tournée », pensa-t-il. – La façon dont les dilettantes examinent les ateliers des peintres modernes, lui était bien connue : il savait que leur seul but est de pouvoir dire que l’art moderne prouve l’incontestable supériorité de l’art ancien. Il s’attendait à tout cela, et le lisait dans l’indifférence avec laquelle ses visiteurs causaient entre eux en se promenant dans l’atelier, et regardaient à loisir les bustes et les mannequins, tandis que le peintre découvrait son tableau.
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Quant à Vronski, malgré la réalisation de ses plus chers désirs, il n’était pas pleinement heureux. Éternelle erreur de ceux qui croient trouver leur satisfaction dans l’accomplissement de tous leurs vœux, il ne possédait que quelques parcelles de cette immense félicité rêvée par lui. Un moment, quand il s’était vu libre de ses actions et de son amour, son bonheur avait été complet ; – mais bientôt une certaine tristesse s’empara de lui. Il chercha, presque sans s’en douter, un nouveau but à ses désirs, et prit des caprices passagers pour des aspirations sérieuses.
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Je ne comprends pas qu’ils puissent tomber dans une erreur aussi grossière. Le type du Christ a été bien défini dans l’art par les maîtres anciens. S’ils éprouvent le besoin de représenter un sage ou un révolutionnaire, que ne prennent-ils Socrate, Franklin, Charlotte Corday, – tous ceux qu’ils voudront, – mais pas le Christ. C’est le seul auquel l’art ne doive pas oser toucher
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Tout en crayonnant il se souvint du menton proéminent de l’homme auquel il achetait des cigares, et aussitôt son dessin prit cette même physionomie énergique et accentuée, et l’esquisse cessa d’être une chose vague, morte, pour s’animer et devenir vivante. Il en rit de plaisir.
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Je l’ai rencontré. C’est un original sans aucune éducation, – un de ces nouveaux sauvages comme on en voit souvent maintenant, – vous savez, – ces libres penseurs qui versent d’emblée dans l’athéisme, le matérialisme, la négation de tout. – Autrefois, continua Golinitchef sans laisser Wronsky et Anna placer un mot, autrefois le libre penseur était un homme élevé dans des idées religieuses, morales, n’ignorant pas les lois qui régissent la société, et arrivant à la liberté de la pensée, après bien des luttes ; mais nous possédons maintenant un nouveau type, les libres penseurs qui grandissent sans avoir jamais entendu parler des lois de la morale et de la religion, qui ignorent que certaines autorités puissent exister, et qui ne possèdent que le sentiment de la négation : en un mot, des sauvages. Mikhaïlof est de ceux-là. Fils d’un maître d’hôtel de Moscou, il n’a reçu aucune éducation. Entré à l’Académie avec une certaine réputation, il a voulu s’instruire, car il n’est pas sot, et dans ce but s’est adressé à la source de toute science : les journaux et les revues. Dans le bon vieux temps, si un homme, – disons un Français, – avait l’intention de s’instruire, que faisait-il ? il étudiait les classiques, les prédicateurs, les poètes tragiques, les historiens, les philosophes, – et vous comprenez tout le travail intellectuel qui en résultait pour lui. Mais chez nous, c’est bien plus simple, on s’adresse à la littérature négative et l’on s’assimile très facilement un extrait de cette science-là. – Et encore, il y a vingt ans, cette même littérature portait des traces de la lutte contre les autorités et traditions séculaires du passé, et ces traces de lutte enseignaient encore l’existence de ces choses-là. Mais maintenant on ne se donne même plus la peine de combattre le passé, on se contente des mots : sélection, évolution, lutte pour l’existence, néant ; cela suffit à tout.
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Levine embrassa sa femme avec précaution, lui prit le bras et sortit de l’église, ayant l’impression nouvelle et étrange de se sentir tout à coup rapproché d’elle. Il n’avait pas cru jusqu’ici à la réalité de tout ce qui venait de se passer, et ne commença à y ajouter foi que lorsque leurs regards étonnés et intimidés se rencontrèrent ; il sentit alors que, bien réellement, ils ne faisaient plus qu’un.
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Dolly les entendait sans répondre ; elle était émue, des larmes remplissaient ses yeux, et elle n’aurait pu prononcer une parole sans pleurer. Heureuse pour Kitty et pour Levine, elle faisait des retours sur son propre mariage, et, jetant un regard sur le brillant Stépane Arcadiévitch, elle oubliait la réalité, et ne se souvenait plus que de son premier et innocent amour. Elle pensait aussi à d’autres femmes, ses amies, qu’elle se rappelait à cette heure unique et solennelle de leur vie, où elles avaient renoncé avec joie au passé et abordé un mystérieux avenir, l’espoir et la crainte dans le cœur. Au nombre de ces mariées elle revoyait sa chère Anna, dont elle venait d’apprendre les projets de divorce ; elle l’avait vue aussi, couverte d’un voile blanc, pure comme Kitty sous sa couronne de fleurs d’oranger. Et maintenant ? – « C’est affreux ! » murmura-t-elle.
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« Dieu éternel qui réunis par un lien indissoluble ceux qui étaient séparés, bénis ton serviteur Constantin et ta servante Catherine, et répands tes bienfaits sur eux. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, à présent et toujours comme dans tous les siècles des siècles… »
« Amen », chanta encore le chœur invisible.
« – Qui réunis par un lien indissoluble ceux qui étaient séparés ! Combien ces paroles profondes répondent à ce que l’on éprouve en ce moment ! – Le comprend-elle, comme moi ? » pensa Levine.
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Kitty avait convaincu son fiancé de son amour. Elle lui avait expliqué qu’elle l’aimait parce qu’elle le comprenait à fond, parce qu’elle savait ce qu’il devait aimer, et que tout ce qu’il aimait était bon et bien.
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« Mais puis-je connaître ses pensées, ses désirs, ses sentiments ? » Le sourire disparut de ses lèvres. Il tomba dans une profonde rêverie et se sentit tout à coup frappé de crainte et doute. « Et si elle ne m’aimait pas ? si elle m’épousait uniquement pour se marier ? si elle faisait cela sans même en avoir conscience ? Peut-être reconnaîtra-t-elle son erreur et comprendra-t-elle, après m’avoir épousé, qu’elle ne m’aime pas et ne peut pas m’aimer ? » Et les pensées les plus blessantes pour Kitty lui vinrent à la pensée ; il se reprit, comme un an auparavant, à éprouver une violente jalousie contre Wronsky ; il se reporta, comme à un souvenir de le veille, à cette soirée où il les avait vus ensemble, et la soupçonna de ne pas lui avoir tout avoué.
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