Il semble aux hommes que leur situation s’améliore grâce aux changements des formes extérieures de la vie, et, cependant ces changements ne sont pas toujours la conséquence d’une modification de la conscience ; or la vie ne s’améliore que dans la mesure où ces changements sont basés sur une évolution de la conscience. (Page 22)
Les hommes n'imaginent pas combien ils seraient effrayés de leur cruauté si, par quelque hasard, ils pouvaient voir toute l'hypocrisie qui est cachée sous leur philanthropie et leur humanitarisme
Je connais trois cas de refus de service militaire. C'est une goutte d'eau dans la mer. Comme il serait pénible de vivre s'il fallait définir l' importance des actes par leurs conséquences visibles !
".. L'inertie du passé, la crainte de l'avenir font que souvent ce qui est prêt depuis longtemps dans la conscience ne passe pas encore dans la réalité, parfois il suffit d'un mot pour que la conscience s'impose, et cette force importante dans la vie commune de l'humanité - l'opinion publique - transforme immédiatement sans lutte et sans violences tout l'ordre existant."
..Autre citation qui n'est pas sans lien avec la précédente :
" Ce ne sont pas les décrets du gouvernement qui ont aboli le massacre des enfants, les tortures, l'esclavage, c'est l'évolution de la conscience humaine qui a provoqué la nécessité de ces décrets.."
On aurait pu ajouter les féminicides .., sauf que nous sommes là en Russie tsariste !
Que dire de plus actuel, de plus lucide, plus d'un siècle après l'avoir écrit :
"Les peuples européens ont beau travailler à établir les nouvelles formes de la vie élaborée depuis longtemps déjà dans la conscience , c'est toujours l'ancien despotisme grossier qui guide la vie, et les nouvelles conceptions de la vie non seulement ne sont pas réalisées, mais même les anciennes, celles que la conscience humaine a dénoncées depuis longtemps, par exemple, l'esclavage, l'exploitation des uns au profit de l'oisiveté et du luxe des autres, les supplices, les guerres, s'affirment de jour en jour plus cruelle. La cause, c'est qu'il n'existe pas une définition du bien et du mal acceptée par tous les hommes de sorte que, quelque soit la forme de la vie mise en pratique, elle doit être soutenue par la violence.
L'homme aurait beau inventer la forme supérieure de la vie sociale, garantissant, soi-disant, la liberté et l'égalité, il ne pourrait s'affranchir de la violence, puisque lui-même est un violateur.."