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3,39

sur 35 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La malchance, la guigne, la poisse, la scoumoune, appelez la comme vous voulez, elle colle aux basques du pauvre Aldo Benjamin, jusqu'à l'écoeurement. Liam son ami, écrivain raté et flic par défaut tient peut-être là le sujet du livre qu'il rêve d'écrire.
Steve Stoltz est un conteur incroyable, mêlant humour, cynisme, dérision et tragédie. son écriture est une explosion d'idées à vous faire perdre votre latin. Et c'est malheureusement ce qui m'est arrivé. Stolz m'a largué, plus d'une fois, je me suis accroché pourtant, jusqu'au bout. Emballé par moment devant ce verbiage hallucinant ou l'amitié de ces deux loosers nous sert un tableau très sombre de la nature humaine.
Stolz dont j'avais adoré « Une partie du tout », me laisse donc sur une impression mitigée. Et c'est bien cela qui me chagrine. Merci à Babélio et aux Editions Belfond pour m'avoir sélectionné.
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" Certaines personnes défient les limites de votre imagination."

C''est bien le cas d'Aldo Benjamin, un loser magnifique
qui a connu toutes les déveines, poisses et déboires imaginables ou presque

Son meilleur ami Liam, flic par accident et écrivain raté
Se mord les doigts de ne pas y avoir pensé plus tôt :
écrire la biographie d'Aldo, véritable personnage de roman

C'était pourtant bien parti..

Le livre de Steve Toltz avait tout les ingrédients pour me plaire et m'accrocher :
un héros loufoque né sous une très mauvaise étoile
Aldo Benjamin, ancien taulard devenu paraplégique tout juste sorti de prison qui relate ses mésaventures de serial entrepreneur en perpétuelle déroute financière et sentimentale
Des citations, des réparties et dialogues bien tournés, un brin cynique de la part de Liam :
"Je pensai à lui chaque fois que je passais devant une pancarte "liquidation totale avant fermeture"
une critique sociale sur l'absurdité de la réussite à tout prix, teintée d'humour noir
"je n'essaierai plus jamais de réussir ! Je me contenterai de survivre !"

Mais j'ai perdu le fil de l'histoire à plusieurs reprises
noyé sous une avalanche de détails sans queue ni tête
et de longs diatribes pompeux sur l'art

La mayonnaise a finalement pris à la moitié du roman,
l'auteur enchaîne les situations décalées
Le passage rapide dans la résidence d'artistes égocentriques, le détour par le bordel, pas facile pour un paraplégique (bien vu) L'arrêt dans la prison, un passage éprouvant (et déshonorant)...de grandes tirades sur les religions, des envolées lyrico délirantes, artistico maniaques.

Quelques personnages sont bien croqués: le prof d'Art plastique Morrel sondeur d'âme artistique en déroute inventeur d'une théorie fumeuse, Mimi une photographe tsunami et quelques artistes très pathétiques
Et Aldo, un parasite notoire, catastrophe déambulante qui continue à tout dévaster à son passage jusqu'à échouer sur un rocher.
Un bouquin d'un australien branché ne pouvait pas ne pas parler de surf...Aldo se démène sur la planche comme un chef.
Au final, j'ai aimé le portrait d'Aldo, un loser victorieux... pour l'éternité, tourné vers l'infini.
Dommage que Steve Toltz ait voulu trop en faire....

Merci à Babélio et aux Editions Belfond pour ce roman pas si loufoque
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Rien de tel qu'un bon anti-héros pour se remonter le moral ! Aldo a tout pour vous remettre d'aplomb après une journée difficile : comment ne pas se sentir mieux en découvrant ce personnage improbable, à l'imagination débordante mais ne retenant que ses plus mauvaises idées, et capable de se fourrer dans les pires situations, aussi improbables soient-elles ?

À ses côtés, Liam, un ami d'enfance toujours obligé de le tirer d'un mauvais pas. Liam n'est pas particulièrement un modèle de réussite lui-même : écrivain raté, coincé dans un couple qui n'en finit plus de battre de l'aile, il est devenu policier dans le but d'écrire un excellent polar, puis a fini par le rester par dépit. Un jour, Liam en a assez de devoir sans cesse intervenir pour protéger son ami, et décide qu'il est temps que ce dernier lui renvoie l'ascenseur : il écrira la biographie détaillée d'Aldo, qui lui permettra de devenir enfin le grand écrivain reconnu qu'il a toujours rêvé d'être.

La première partie du roman m'a particulièrement plu : personnages décalés et excentriques qui donnent malgré tout l'impression d'être dans le vrai et d'être les seuls à avoir trouvé ce qui fait tout le sel de la vie, dialogues teintés d'un certain cynisme, …

Dans la seconde partie cependant, il devient difficile de s'amuser des mésaventures d'Aldo, qui glissent vers le glauque : prison, viol, paraplégie, … le rire se transforme rapidement en grincement de dents. L'écriture devient également un peu plus « hallucinée », ce qui m'a fait décroché quelques fois.

Au final, je referme ce livre avec un légère impression de malaise, pour avoir ri sans penser à mal de la vie de quelqu'un qui se trouve finalement dans une situation bien plus grave qu'il n'y paraissait au départ.
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Aldo Benjamin est un looser pas comme les autres. Tout ce qu'il entreprend foire dans les grandes largeurs. Son ami d'enfance, Liam aspirant écrivain, devenu flic par défaut, le prend comme sujet d'étude pour écrire le roman de sa vie, et un peu aussi par défaut d'ailleurs.
Il faut dire qu'Aldo y met du sien pour se coltiner la guigne : il est le spécialiste des entreprises calamiteuses, jugez plutôt avec un petit panel de ces meilleurs idées : le chocolat en patch sous-cutané arôme After Eigth et Dark Almond – le taxi-cabine de bronzage (provoquant mélanomes et bouffées de chaleur) – une ligne de vêtements pour femmes enceintes gothiques (85% de taux d'avortement chez cette population) – des pastilles à la menthe pour chien – un prototype pour détecter les traces de coque de noix dans la nourriture (malfaçon) – du savon recyclé… etc…
Ceci dit, Aldo aurait tort de se priver de tenter le coup, il trouve des investisseurs prêts à se faire pigeonner… dont sa mère, car il a un véritable don pour embobiner les gens, il a le bagout, ça oui, il sait faire, tchatcher à l'infini… Mais ses coups foireux lui retombent dessus, et souvent il se fait tabasser. Mais pas que.
Aldo cumule aussi les erreurs judiciaires, les embrouilles en tout genre, il les attire. Et il nourrit des peurs presque irrationnelles, presque, parce que avoir peur de finir à l'hôpital ou en prison quand on cherche les ennuis comme lui, c'est un peu comme de pisser contre le vent et de se plaindre qu'il pleut… Et pour le coup, il va être servi question traumas en tout genre.
Lire « Vivant, où est ta victoire ? » c'est un peu comme regarder un accident : c'est morbide, ça répugne et ça fascine à la fois.
Car oui, cette chronique d'un désastre annoncé, c'est même pire qu'un accident : c'est une succession d'accidents.
A l'instar de Palahniuk qui aime à nous faire partager les choses horribles que le destin ou le hasard farceur peut parfois nous réserver, Steve Tolz aime à torturer son anti-héros, Aldo Benjamin, et à nous narrer par le menu toutes ses vicissitudes et turpitudes.
Malheureusement, la fascination laisse rapidement place à l'ennui devant la redondance du flot incessant d'énumérations un brin hystériques : ça fait un peu l'effet du gag visuel du type qui verse du café dans sa tasse, sans fin… mais quand va-t-il s'arrêter ?
Et non, n'est pas Chuck qui veut, même si l'effort est à saluer, la prose de Steve recèle parfois de vraies pépites philosophico-artistiques et trashes. Mais des tas de scènes aurait gagné en intensité à ne pas être ainsi disséquées, un peu moins volubile, le texte aurait été plus digeste, car ça tourne en rond des fois.
Ceci dit je comprends qu'il est facile de se perdre en écriture, surtout si on la plume facile. J'aurais quand même aimé lire une version expurgée de ce « Vivant, où est ta victoire ? », la mienne dans l'immédiat, ayant été d'avoir réussi à terminer ce livre sans sauter de pages…
Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour ce livre au demeurant fort intéressant de cet auteur australien qui m'était inconnu. Je me laisserais peut-être tenter par autre chose de lui…
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La Feuille Volante n°1007– Janvier 2016

VIVANT, OÙ EST TA VICTOIRE ? Steve Toltz – Belfond.
Traduit de l'anglais (australien) par Jérôme Schmidt.

D'emblée, le titre m'a évoqué un roman de Daniels Rops (« Mort, où est ta victoire? »), mais ce roman publié en 1934 n'a rien de commun avec celui que Babelio et les Éditions Belfond m'ont fait parvenir, ce dont je les remercie. Liam Wilder est un flic cynique, égaré dans la police parce qu'il faut bien vivre surtout quand on est chargé de famille et qu'on a manqué sa vocation d'écrivain. Les gens pressés appellent cela «un écrivain raté » et la société, même en Australie où se déroule ce roman, en compte beaucoup. Cela ne l'empêche pas d'avoir des amis dont un en particulier, Aldo Benjamin, « vieille connaissance de lycée », qui est pour le moins encombrant, mais l'amitié, surtout dans son cas est un lien sacré ! Pourtant, Liam prend son ami comme prétexte littéraire mais l'inspiration qui pourrait prendre sa source dans leur vieille amitié, tarde à venir. Il est vrai que, comme modèle de farfelu et de guignon, Aldo, est vraiment un parangon. Dès son adolescence, la malchance qui sera la compagne de toute sa vie, se signale et s'incruste. Il est accusé de viol alors qu'à l'évidence, il est encore puceau, plus tard, il sera à nouveau accusé de viol, mais sur la personne d'une pensionnaire de bordel !  Toute sa vie il sera d'ailleurs un lamentable amant, celui dont ses partenaires féminines n'aimeront pas se souvenir, même si lui, au contraire est plutôt sujet aux fantasmes en ce domaine. Puis il deviendra le chef de nombreuses entreprises dont les buts commerciaux étaient des plus surréalistes et dont la courte vie n'eut d'égal que l'impécuniosité… Aucune n'échappa à la faillite et cet ancien taulard qui rate décidément tout ce qu'il entreprend, y compris évidemment son mariage, s'est mis en tête, alors qu'il est paraplégique, de faire su surf et de s'exiler volontairement sur un îlot solitaire  ! Même son unique tentative de suicide est un échec, elle le cloue sur un fauteuil roulant mais aussi tue un enfant, ce qui l'envoie en prison. La deuxième partie du roman est consacrée à la démonstration faite par Aldo devant le tribunal qu'il n'a pas pu tuer son amie Mimi comme il en a été accusé alors qu'il était en libération conditionnelle. Décidément, ce pauvre Aldo n'est pas à sa place en ce monde !

De son côté Liam fait le point sur sa vie, et lui, l'artiste manqué, en épelle les détails, depuis son mariage précipité par le hasard et qui s'est révélé désastreux, jusqu'à ce regard désabusé qu'il porte sur l'écriture dont il sait qu'elle ne lui apportera pas le succès, ausculte son histoire pourtant banale et la biographie d'Aldo qui elle l'est un peu moins pour y puiser son inspiration mais finalement, après pas mal de doutes et de tentatives ne rencontre que la catastrophe et s'insère, un peu malgré lui dans la vie active... comme officier de police, travail honni, mais qui lui permet de faire vivre sa famille ! Cela nous réserve pas mal d'aphorismes bien sentis sur sa vie ratée et sur l'art.

C'est vrai que nos deux compères se ressemblent, sont deux authentiques losers, qui, l'un comme l'autre accumulent les échecs, je devrais même dire en font la collection. Rien d'étonnant donc que ses deux-là se soient rencontrés. Dès les premières pages, le dialogue entre Liam et Aldo est pour le mois surréaliste et sans vraie suite, mais est réellement jubilatoire. Cela déconcerte mais atteste de l'imagination débordante et de drôlerie de l'auteur qui s'est fait connaître pour cela lors de ses romans précédents, notamment « Une partie du tout »[2009]. C'est un texte un peu déjanté, riche en rebondissements, mais ce que je retiens de ce roman c'est la noirceur et la cruauté de la vie, de la condition humaine, l'hypocrisie d'une société déshumanisée, l'enfer des prisons au quotidien. Certains passages, celui où Aldo converse avec une voix censée être divine, organe d'un improbable dieu bien lointain et bien étrange, m'ont paru, certes pertinents, mais surtout un peu fastidieux. Alors, au vu de ces deux exemples, la vie est-elle belle, comme on nous en rebat les oreilles bien trop souvent et cela vaut-il le coup de la faire prévaloir sur la mort. On peut se poser la question ainsi que semble le faire le titre de cet ouvrage !


© Hervé GAUTIER – Janvier 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Résumé : Aldo et Liam sont deux amis, des inadaptés sociaux, paumés qui errent sans but. Liam est un pseudo écrivain qui trouve dans la vie bancale d'Aldo, une source d'inspiration inépuisable. Aldo a de la ressource, de la ressource en idées fumeuses et en malchance. Sa seule stratégie pour survivre dans la vie semble être celle de l'échec.

Le mot de la fin : J'ai énormément apprécié le style et l'écriture, chaque phrase a retenu mon attention, beaucoup m'ont fait sourire et d'autres m'ont fait pitié. Les passages du procès où rien n'est épargné dans le témoignage de la vie carcérale ont été pénibles et douloureux à lire. L'histoire est d'un déconcertant pessimisme social, mais qui ne déprime pas grâce à la plume de l'auteur.
Lien : http://www.lesmiscellaneesde..
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Quel étrange livre que Vivant,où est ta victoire, personnellement je le classe dans la catégorie des OLNI ( objet littéraire non identifié). Je n'ai jamais rien lu de semblable. Cette histoire d'une amitié entre deux losers patentés où personne n'est vraiment sympathique, où on n'a envie de s'identifier à personne, est pathétique. L'auteur fait preuve d'une imagination sans borne surtout dans ses énumérations et ses métaphores. Il y a quelques moments drôles mais surtout des longueurs qui rendent la lecture pénible.

Qu'est-ce que l'auteur a essayé de nous dire? Je n'en sais rien, peut-être suis-je passé à côté du " message " mais j'ai quand même retenu que dans plusieurs situations où nous essayons et même nous nous entetions à réussir nous nous montrons ridicules.

Ai-je aimé ce livre? Oui et non. Au début je l'ai trouvé amusant, j'ai aimé la verve et l'imagination de l'auteur, j'ai été amusé par son côté trash inégalé mais rendu aux deux-tiers j'ai eu de la difficulté à rester concentré, j'ai failli décrocher. J'ai eu aussi de la difficulté à saisir pourquoi on avait donné ce titre à ce livre qui dans sa v.o. se nomme Quicksand ( sable mouvant) ce qui représente beaucoup mieux comment on se sent à la lecture de ce roman et comment Aldo s'enlise dans chaque situation de sa vie. Pas mauvais ce roman mais je l'aurais mieux aimé avec cent pages de moins. Je retiens quand même le nom de l'auteur pour lui donner une faconde chance car je trouve qu'il a un talent fou pour manier l'ironie.
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Le côté atypique du livre m'a charmée car, pour une fois, les héros, Liam et Aldo sont le contraire des héros-forts-beaux-et-intelligents. Souffrants de déveine, ils tombent dans la spirale infernale du sort qui s'acharne contre eux. Amis depuis l'enfance, Liam, policier malgré lui et écrivain latent, décide de se lancer dans la biographie d'Aldo. La vie d'Aldo, tant professionnelle que sentimentale, est un sketch qui vaut le détour et qui sera une source d'inspiration intarissable pour Liam. Les situations cocasses, loufoques, hallucinantes et la verve de l'auteur sont perspicaces et colorées ; pourtant je me suis perdue dans cette succession d'épopées. Bref, nous avons là un mélange explosif remarquable, à l'oeil aiguisé, mais qui ne m'a pas embarquée comme je m'y attendais ! A relire un peu plus tard, je pense, pour y déceler d'autres détails qui se cachent dans les lignes. Une découverte que je n'aurais pas tentée sans la MC spéciale de Babelio ; alors merci à Babelio et Belfond !
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