AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 172 notes
5
48 avis
4
23 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis
Je ne suis pas arrivée à rentrer dans l'histoire... Et franchement, j'en suis la première désolée. Parce qu'ayant vraiment adoré Engrenages et sortilèges, et en sachant que Vaisseau d'Arcane visé un public plus adulte, je m'étais dit que ce roman était fait pour moi. En plus, je n'ai lu que des critiques positives… Mais la sauce n'a pas prise.

On voit pourtant, et cela dès le départ, combien Adrien Tomas a soigné son histoire. Que ce soit l'univers, les personnages, les intrigues politiques, les imbrications entre les intrigues, la qualité est vraiment au rendez-vous. de la fantaisie pure qui a tout à fait sa place auprès des plus grands.

Mais… comme je l'ai dit, je n'ai pas accroché… Déjà avec les personnages. Je ne suis pas parvenu à m'attacher. Sof a un gros potentiel, mais je n'ai vu que la soeur ou l'infirmière, et pas la femme. Elle se révèle à la fin, et je me dis que dans le second tome, c'est le genre de personnage que j'aurai adoré. Solal est trop absent. Gabba m'a enquiquiné plus qu'autre chose. Nym sort par contre carrément du lot. Il n'a pas assez de temps consacré dans le roman pour bien l'appréhender, mais il y a clairement quelque chose de plus chez lui. Les Orcs m'ont aussi fait une très bonne impression. Leur côté végétal, et le fait que ce soit un peuple « archaïque » mais certainement plus sain que les autres était rafraîchissant. Adrien Tomas casse totalement l'image que l'on peut se faire de ces créatures du folklore et c'est tant mieux. Mais, il y a probablement trop de personnages au final qui prennent la parole pour laisser aux héros assez de place.

L'Arcane reste un grand mystère pour moi également. J'ai eu du mal à appréhender cette entité, même si on comprend petit à petit ce qu'elle est, les passages avec Solal sont peut-être trop oniriques et abstraits, ce qui rend sa compréhension difficile. du moins, pour moi.

Les intrigues sont multiples, et l'on voit petit à petit se former des liens que l'on n'aurait jamais soupçonnés. J'avoue n'avoir rien vu venir, et je me pose encore pas mal de questions pour le coup. Les motivations de Nym sont compréhensibles, mais certaines de ses actions, même si elles sont expliquées pour la plupart, me laissent hausser un sourcil. Je suis certaine que le jeune opérateur a encore des secrets qui bouleverseront plus d'une personne.

Même si je ne suis pas parvenue à apprécier ma lecture, je peux tout de même comprendre pourquoi, Les hurleuses a de si bonnes critiques. Encore une fois, le travail d'Adrien Tomas est indéniable, sa plume est fluide et on plonge très facilement dans son monde imaginaire. Mais je suis passée à côté que voulez-vous. Ça arrive.
Commenter  J’apprécie          350
Après six romans consacrés à l'univers du Sixième Royaume, Adrien Tomas nous propose avec cette nouvelle parution, un diptyque mettant en scène un cadre différent mais pas totalement nouveau car déjà mis en scène dans « Engrenages et sortilèges ». Oubliez donc le medieval-fantastique, les intrigues de cours, les combats à l'épée ou les écoles de mages : pour son nouveau roman, l'auteur opte pour une ambiance steampunk, avec au programme technologie et magie, mais aussi lutte entre différents courants politiques, enquête, course poursuite ou encore découverte de civilisations non-humaines. Tout commence avec Sof, infirmière tout ce qu'il y a de plus ordinaire et menant une vie bien rangée. Ou du moins était-ce le cas jusqu'à ce que son frère, journaliste et opposant farouche au pouvoir en place, ne soit victime d'une décharge d'Arcane, un phénomène magique frappant apparemment aléatoirement et transformant les « Touchés » en coquille vide, pulvérisant leur esprit tout en les dotant de pouvoirs extraordinaires. le sort réservé à ces Touchés est d'ordinaire tout tracé : ils sont enfermés par le gouvernement et leur puissance est canalisée pour alimenter les machines du Grimmark (train, ascenseur…). Un avenir auquel la jeune femme entend bien soustraire son frère, quitte pour cela à se mettre hors-la-loi et se lancer dans un périlleux périple, tout en priant pour que ce dernier ne fasse pas malencontreusement la démonstration de ses pouvoirs. Ce que Sof ne sait pas, c'est que sa situation est encore plus désespérée que prévue puisque le gouvernement a lancé à ses trousses un assassin (ou plutôt « opérateur », il préfère…), sans doute le plus doué de l'Édilat mais aussi le plus insaisissable. D'ailleurs, la mission qu'on lui a confié, compte-t-il vraiment la mener à bien ? Parallèlement aux pérégrinations de ces deux personnages, on suit également l'arrivée d'un tout nouvel ambassadeur chargé de représenter au Grimmark le peuple des Poissons-crânes. Un poste prestigieux mais non sans danger, puisque son prédécesseur a été victime d'un assassinat non revendiqué.

L'intrigue est assez foisonnante mais l'auteur expose habilement et sans empressement les différents éléments qui composent son récit. L'action se déroule dans un Édilat, le Grimmark, autrefois région appartenant à la Tovkie mais dont elle a pris son indépendance suite à la révolution ayant mis fin aux dynasties régnantes et ayant abouti à la constitution d'une république. Les tensions entre le Grimmark et son voisin restent toutefois très fortes, de même qu'avec la frontière nord où s'étend les Hurleuses, territoire sauvage où vivent de petites bandes d'Orcs qui multiplient les raids contre les humains vivant ou voyageant à proximité. le contexte géopolitique est bien exposé et l'univers dans son ensemble paraît plutôt prometteur, moins par les aspects steampunk mis en scène (qui n'ont finalement rien de très originales) que par le bestiaire convoqué et le fonctionnement de la magie évoquée. L'auteur se plaît notamment à réutiliser une créature très traditionnelle en fantasy (l'Orc), tout en prenant le contre-pied des stéréotypes qui lui sont d'ordinaire attachés. Loin des monstres stupides et avides de chaire fraîche généralement mis en scène, Adrien Tomas nous les figure ici comme des amoureux de la nature, entretenant un lien particulier avec la terre et ce qui y pousse et ayant développé leur propre culture, en marge de l'humanité. le peuple des « Poissons-crânes » est lui aussi assez fascinant : créatures des abysses profondément transformés par l'arcanium qui a fini par infiltré l'océan, celles-ci ont développé une intelligence comparable (voire supérieure) à celle de l'humanité. A bord de leur aéroscaphes, ces étranges poissons se sont lancés à la découverte du monde immergé, sans toutefois manifester de velléité de conquête : ils observent, apprennent, explorent. Rien à redire non plus en ce qui concerne le système de magie évoqué qui, s'il est loin d'avoir livré tous ses secrets, reste cohérent. Les zones d'ombre qui persistent devraient pour leur part être éclaircies dans le deuxième volet et je suis assez curieuse d'avoir les réponses aux nombreuses interrogations que ne manquent pas de susciter les événements de ce premier tome.

L'aspect du roman qui m'a le plus enthousiasmée reste malgré tout la présence très marquée de considérations d'ordre politique qui font échos à des problématiques actuelles. Difficile de ne pas faire le parallèle avec « Olangar » de Clément Bouhélier, diptyque paru en 2018 et qui mettait en scène un soulèvement populaire dans une cité imaginaire, avec là aussi de nombreuses références à notre propre société (problèmes écologiques, corruption, accroissement des inégalités au profit d'une minorité…). le phénomène est certes de moindre ampleur ici, mais il n'empêche qu'on retrouve la même volonté de ne plus mettre en scène un univers de fantasy classique et totalement déconnecté des problématiques de notre temps. Et ça fait du bien ! L'auteur n'hésite ainsi pas à mentionner le lobbying pratiqué par des industries de l'armement auprès des hommes et femmes au pouvoir, mais aussi l'essor de mouvements révolutionnaires de plus en plus radicaux, les manigances électorales et les scandales qui agitent la classe politique, ou encore les conditions de travail des ouvriers. le choix de mettre en scène un personnage comme Sof (infirmière harassée par ses conditions de travail et victime de la condescendance des hommes médecins auquel elle est confrontée) n'est pas non plus anodin et permet d'aborder un certain nombre de sujets qui font échos à l'actualité et que je suis ravie de voir enfin questionner dans un roman de fantasy. le système politique en place change également de ce qu'on peut observer d'ordinaire puisqu'on a affaire ici ni à un empire, ni à une monarchie. Un détail qui peut paraître dérisoire mais qui fait l'effet d'une véritable bouffée d'air frais tant il est rare en fantasy de voir autre chose que le traditionnel royaume dirigé par des nobles et dans lesquels les classes populaires ne sont évoquées (quand elles le sont) que pour faire de la figuration ou servir de faire-valoir aux protagonistes (qui, comparés à ces individus braillards et simplets, font évidemment figures de héros exceptionnels). Alors, serait-on en train d'assister à l'émergence d'une « fantasy-politique » ? Voilà qui ne serait pas pour me déplaire !

Un mot, pour terminer, en ce qui concerne les personnages qui sont, eux aussi, tout à fait à la hauteur. Si j'avais déjà pu reprocher à plusieurs reprises à l'auteur dans ses précédents romans consacrés au Sixième Royaume d'alterner entre trop de points de vue, et trop rapidement, je n'ai aucun bémol similaire à formuler ici. L'intrigue se concentre autour de trois protagonistes, l'opérateur aux motivations floues, l'infirmière en fuite et l'ambassadeur des Poissons-crânes, et l'alternance entre l'un et l'autre des points de vue est bien équilibrée, chaque chapitre nous en apprenant davantage sur une facette différente de l'univers ou du passé des personnages. Ma préférence va cela dit à Sof qui, bien que dépassée par les événements, se révèle pleine de ressources. le seul véritable regret que j'aurais à formuler concerne d'ailleurs le traitement qui lui est réservé dans la seconde partie du roman où elle se retrouve davantage dans une position d'observatrice passive. Nym est pour sa part un peu plus stéréotypé, mais le mystère qui entoure ses motivations titille la curiosité du lecteur. L'auteur a également pris soin de doter son roman de toute une galerie de personnages secondaires qui sont également bien campés, qu'il s‘agisse des excentriques assassins du Cénacle, des politiciens du Grimmark, du fiancé de Sof (surprenant jusqu'au bout !), ou encore du personnel ou des magouilleurs qui gravitent autour de l'ambassadeur. L'attachement que l'on éprouve pour la plupart d'entre eux est d'ailleurs renforcé par la volonté de l'auteur de ne pas épargner ses personnages qu'il n'hésite pas à supprimer brutalement, à la plus grande stupéfaction du lecteur qui ne peut que trembler pour ceux qui ont (pour le moment) échappé à ce traitement.

Avec ce premier tome de « Vaisseau d'Arcane », Adrien Tomas nous offre un nouveau roman qui change de ses précédents parutions mais qui se révèle d'aussi bonne qualité. Outre un univers qui comporte plusieurs touches d'originalité bienvenues, on peut surtout saluer la volonté de l'auteur d'aborder dans son récit des problématiques actuelles qui renforcent l'immersion du lecteur et l'invite à se questionner sur des sujets de société. Que les amateurs d'aventure se rassurent, le roman comporte également son lot de scènes d'action et de rebondissements qui rendent la lecture particulièrement dynamique et agréable. Vivement la suite !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          251
Ce livre (à la superbe couverture me rappelant l'artiste Mucha) est à réserver aux lecteurs appréciant les mondes denses, complexes et avec une pluie d'informations ou de personnages. Si vous cherchez de l'imaginaire « facile », mieux vaut vous tourner vers un autre livre. de même, si vous n'aimez pas le steampunk ou si vous l'appréciez à petites doses, mieux vaut passer votre chemin, car c'est un élément très développé dans le récit. Or, comme vous vous en doutez si vous lisez mes avis du PLIB, je n'accroche pas du tout à ce genre. Dans « Les noces mécaniques », le côté steampunk restait abordable, car l'enquête prenait le pas sur le reste. Hélas, dans « Vaisseau d'Arcane », j'ai estimé que les technologies, la magie et le monde avaient une place dominante. Ainsi, même si je reconnais des qualités à ces points richement développés, ils ne correspondent pas à mes goûts littéraires.

Ce premier tome propose une narration plurielle. Ce sera là un premier élément qui m'a perturbée : huit protagonistes deviendront narrateurs. Et c'est sans compter tous les personnages secondaires gravitant autour de chacun ! Il vous faudra pratiquer une certaine gymnastique pour cerner qui est qui, son rôle, ses intentions et sa race (élément important, car une guerre entre les peuples est en marche !). Lisant principalement le soir, il a fallu que je me concentre sur ma lecture afin de ne pas être perdue… Mais avec un univers aussi bien élaboré, j'avoue que j'avais déjà bien à faire. Ainsi, j'ai longtemps confondu les personnages et j'ai eu des difficultés à rentrer dans le récit. En outre, certains narrateurs me laissaient de marbre comme, par exemple, Gabba Do, l'homme-poisson. Pour moi, son point de vue cassait le rythme toutefois, je suppose que ce héros aura un rôle dans le prochain opus de ce dyptique. J'ai vraiment accroché au scénario lorsque Nym, un agent triple assassin, a croisé la route de Solal et Sof, un frère et sa soeur en fuite. C'est clairement le trio que j'ai préféré. de plus, j'ai trouvé le peuple des Orchidiens (dits « Orcs », des êtres à moitié végétaux) fascinant ! J'ai apprécié découvrir leurs coutumes ainsi que leur vision de la vie.

Le rythme de l'ouvrage est assez en dents de scie. On est surtout sur de la mise en place avec la découverte du monde, de la magie/l'Arcane/la Musique, des castes, des différentes créatures et des intrigues politiques. À mon avis, la suite de cette série sera plus dynamique et apportera son lot de surprises, en particulier quand on lit le dernier chapitre de Solal ou que l'on se doute que, contrairement à ce qu'on lui a fait croire, Sof réalisera que son ex-fiancé est en vie… Cela dit, j'ignore si je lirai ou non ce dénouement : je suis partagée. D'un côté, j'estime que ce roman ne correspond pas à mes goûts littéraires, que c'est un peu trop foisonnant (un temps d'adaptation est et sera de nouveau nécessaire pour rentrer dans le monde imaginé par Adrien Thomas) et je n'ai pas eu de grande attache aux personnages (même si le trio Nym, Solal, Sof m'était sympathique). Cependant, je suis curieuse de savoir quel final explosif l'auteur proposera… Ma décision se prendra sans doute lorsque je découvrirai les premiers avis de ce dernier volet.
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          152
Au Grimmarck, l'orage est dangereux. Si vous êtes frappé par la foudre vous devenez un Touché, c'est-à-dire un légume pour l'esprit mais une puissance magique car votre corps possède une énergie phénoménale : l'Arcane.
Sof fuit Mirwald avec son frère Solal. Solal a été foudroyé. Les autorités veulent s'emparer de lui pour protéger la population de la magie incontrôlée qui est la sienne et surtout pour se servir de lui comme d'un vecteur d'énergie afin de faire fonctionner les machines de la ville : ascenseur, arcanorail ( le TGV du coin), canon de défense, d'attaque.
Sof ne se résigne pas à leur laisser Solal. Elle sent, elle sait qu'une partie de son esprit est encore là, qu'il n'a pas été totalement pulvérisé par l'Arcane.
Ils fuient vers le Nord pour se réfugier chez Samber, un oncle, la seule famille qui leur reste.
Evidemment rien ne se passe comme prévu car Magnus, le fiancé de Sof, part à leur recherche. Grimmarck envoie à leurs trousses Nym. L'opérateur, c'est-à-dire un espion-tueur, le meilleur d'entre tous est lui-même poursuivi par ses anciens collègues du Cénacle car ses intentions ne sont plus très claires : travaille-t-il pour l'Edilat ou pour la Tovkie ?
Enfin, Gabba Do, le nouvel ambassadeur des Poissons-Crânes, peuple issu de la mer cherche à comprendre comment fonctionne cet univers de la Surface depuis la capitale.
Tout ce petit monde se retrouve dans le Nord, à la frontière des Hurleuses, la région occupée par les Orcs, un peuple ayant pour principale ressource le bois.
Cela peut paraitre foisonnant et en quelque sorte ça l'est mais on suit avec aisance les péripéties et les motivations des différents protagonistes, Adrien Tomas faisant la part belle à Sof-Solal, Nym et Gabba Do.
C'est un très bon roman d'aventures. Entre les poursuites, les intrigues entre les différents Etats et leurs sbires, les trahisons des uns et des autres, les combats, le rythme est juste parfait. Les personnages sont (presque) tous attachants y compris les Orcs qui n'ont rien à voir avec les affreux habituels.
Me voilà à attendre la suite …
PS : Je m'y connais peu en terminologie "fantasy". Il semble que ce soit le type même de l'arcanepunk même si la 1ère de couv. n'est pas très punk à mon goût.
Commenter  J’apprécie          140
Ce roman fantasy aux allures de steampunk m'a beaucoup plu ! Alliances, complots et trahisons : voilà les ingrédients principaux de ce récit rempli également d'aventure et c'est très réussi.

On plonge dans ce nouveau monde avec plaisir. Il faut certes aimer la fantasy mais je n'en suis pas une grande spécialiste et j'ai trouvé cela fluide et agréable. On croise bien sûr quelques considérations politiques qui résonnent avec notre présent. Et beaucoup de personnages sont attachants, la plupart en fait, chacun à leur manière : j'ai aimé Nym et Sof, bien sûr, nos deux héros. Mais j'ai aimé aussi le fiancé de Sof, j'ai aimé les membres du groupe d'assassins (si, si !) et suivre leurs aventures. J'ai même apprécié Gabba Do, trouvant qu'il apportait certaines pointes d'humour bien sympathiques ! Et pour le petit détail, jamais, au grand jamais, je n'aurais cru avoir un jour de la tendresse pour des Orcs ! Bravo d'y être arrivé M. Tomas !

Pour terminer, je n'ai pas du tout vu venir la fin (alors qu'en vrai, il y avait des indices…). C'était plutôt finement joué. J'ai bien hâte de retrouver tout ce monde dans le tome 2 !

~ Challenge 50 objets-4 : Flacon
Lien : https://lecturesdeflo.fr/202..
Commenter  J’apprécie          116
Salut les Babelionautes
Voila un diptyque d'Adrien Tomas que je viens de m'offrir, le récit commence par la rébellion de Sof, jeune infirmière.
Elle s'enfuie avec son frère qui vient d'être touché par un éclair de Magie, car quand l'Arcane frappe l'individu devient un réceptacle de magie mais perd à jamais son individualité.
Mais c'est ce que refuse Sof, elle va donc s'enfuir pour le soustraire à un avenir ou il sera enfermé par le gouvernement et sa puissance canalisée pour alimenter les machines du Grimmark.
Car le Grimmark est un pays ou la source de la magie, l'Arcane, ne peut être utilisée qu'au travers de ceux que l'on appelle les Touchés.
A partir de ce moment nous allons suivre plusieurs personnages qui s'exprimeront au fil du récit pour broder une extraordinaire Aventure.
Mais les autorités du Grimmark envoient à ses trousses un Opérateur, Nym, Espion, Assassin il est beaucoup plus que cela, d'ailleurs c'est l'un de mes personnages préférés avec Sof.
Mais un troisième personnage mérite qu'on s'y intéresse, Gabba Do, le nouvel ambassadeur des Poissons-Crânes, peuple transformé par l'Arcanium présent au fond des Abysses.
Il m'est très difficile de d'écrire mon ressenti sans trop dévoiler l'intrigue, mais j'ai adoré, d'ailleurs j'ai entamé le tome deux dans la foulé et ne l'ai reposé que pour donner mon avis.
Commenter  J’apprécie          90
Beaucoup de surprises et de rebondissements jusqu'à la fin non sans des dommages collatéraux. Une intrigue solide et addictive, des personnages attachants qu'on aime à suivre un univers qui recèle encore des secrets, notamment autour de la Musique et cette magie arcanique. J'ai vraiment apprécié ma lecture dont la fin me donne grandement envie de retrouver la fratrie pour de nouvelles aventures.
Commenter  J’apprécie          70
Quand j'ai su qu'Adrien Tomas publiait un nouveau roman dans le même univers qu'Engrenages et Sortilèges, et qu'en plus les Editions Mnémos me proposaient de le lire en service presse, j'ai sauté sur l'occasion… et je n'ai pas été déçue. En plus de nous faire découvrir une nouvelle partie de ce monde magique et technologique très riche, il a su instiller des questions importantes derrière son récit. Voici mon retour sur ce premier tome…

Une intrigue aux ramifications complexes

Adrien Tomas nous emmène encore une fois dans un univers associé à la magie. Mais cette fois-ci, elle peut être meurtrière, au sens où les Touchés par la foudre de l'Arcane voient leur personnalité s'effacer au profit de l'entité surnaturelle et devenir des sortes d'handicapés mentaux. Récupérés au service exclusif de l'Etat, pour le Bien Commun, ils deviennent une main d'oeuvre gratuite, au grand dam de leur familles.

C'est dans ce contexte que de Sofena, infirmière décide de s'enfuir avec son frère Solen, touché par la foudre magique. Elle refuse de laisser l'Etat lui voler sa seule famille. Qui plus est quand elle comprend que la personnalité de son frère est encore là, quelque part et que le destin n'est peut-être pas le seul acteur de son malheur.

L'auteur nous emporte dans une course-poursuite haletante, où les personnages vont croiser la route de plusieurs protagonistes dont l'espion-assasin Nym, au service du gouvernement, mais aussi des orcs, des assassins, et des soldats grimmnois.

Aidés de Nym, les deux fugitifs iront se perdre dans les Hurleuses, un territoire dominé par les Orcs et les chercheurs d'Arcanium, mais surtout au centre d'un conflit entre le Grimnark et la Tovkie, les deux pays limitrophes, ce qui ne sera pas sans leur poser quelques problèmes.

Pendant ce temps, au Grimnark, l'évasion de Solen a fait grand bruit et la chasse au Touché est lancée. D'autres agents de l'Etat vont se lancer à leurs trousses, mais si Nym est plutôt sympa, les autres ne feront pas dans la dentelle.

En parallèle, un nouveau diplomate est nommé pour la délégation des Abysses au Grimnark, afin de remplacer le précédent assassiné. le poisson-Ambassadeur Gabba Do est curieux des humains et surtout très soucieux de faire ses preuves, alors que ses supérieurs souhaitent qu'il fasse profil bas. Malheureusement la curiosité l'emportera sur les devoirs diplomatiques…

Les deux intrigues vont se mêler étroitement avec de nombreux rebondissements et du suspense à revendre pour une conclusion complexe, qui m'a agréablement surprise.

Un univers bien ancré sur fond politique

L'univers de Vaisseau d'Arcane est identique à celui d'un autre roman d'Adrien Tomas pour la jeunesse, et dont j'ai déjà réalisé la chronique : Engrenages et Sortilèges. Malgré quelques clins d'oeil à ce roman à travers les pérégrinations éthérées de Solen et de l'Arcane, l'auteur nous dévoile une ambiance plus sombre dans une autre partie de l'univers : le Grimnark, qui ne bénéficie pas de l'Arcanium, la source d'énergie magique, comme à Celumbre.

Le Grimnark est pays un peu royaliste sur les bords : le peuple est dévoué aux dirigeants et peu soucieux de se rebeller. Son nom fait penser aux pays nordiques, tout comme son climat. Ici, les orages d'Arcanium frappent sans arrêt et au hasard, obligeant la capitale à activer un dôme de protection en cas de changement climatique soudain et les puissants contrôlent le pays.

Comme la magie est trop instable pour être contrôlée, ce pays s'en est passé pour se développer, en faisant progresser la science et la technologie, et en considérant la magie comme objet d'étude. Mais quand la Tovkie, son ennemi juré, commence à utiliser l'Arcanium comme source d'énergie afin d'alimenter sa technologie, le Grimnark se résout à utiliser le potentiel magique des Touchés, afin de garder sa supériorité scientifique.

C'est dans ce contexte qu'évoluent les personnages : Sofena est infrmière et s'est intéressée aux études sur les Touchés, Solen écrit des articles qui dénonce les manigances des dirigeants de son pays, Gabba Do essaie de comprendre les moeurs Grimnoises, Nym manigance pour les politiques.

Le roman met en lumière les tensions politiques entre le Grimnark avec les pays limitrophes concernant l'utilisation de l'Arcanium, mais pas uniquement.

La Tovkie, sorte de russie communiste apparaît comme un idéal pour certains ouvriers grimnois. Son organisation menace le système politique du Grimnark. On le verra à travers le personnage de Garolf de Wise qui essaie d'expliquer, à sa manière, le système politique inégalitaire de son pays au diplomate des Abysses. Mais aussi de manière plus fugace, à travers un médecin qui pose des prothèses mécaniques aux soldats grimnois et qu'on soupçonne d'être un espion.

Les Hurleuses, no man's land mi-désertique mi-sauvage est dominé par les orcs. Ces créatures vivent en tribus, sont connectées à la nature et se rapprochent de certaines représentations des elfes en faisant pousser des plantes. Les bannis finissent dans les grandes villes comme jardiniers et croque-morts car ils se nourrissent des nutriments présents dans les corps humains, en dehors de leur forêt d'origine. Comme ils traînent cette mauvaise réputation, les humains les considèrent comme des parias ou des bêtes sauvages. le mystère qui entoure leur mode de vie n'aide pas à les blanchir pour autant. Pour ma part, j'ai trouvé qu'ils se rapprochaient beaucoup des Indiens d'Amériques par leur mode de vie et leur histoire, car les « êtres civilisés » grimnois et tovkien grignotent peu à peu leur territoire, les obligeant à se battre ou à voler pour survivre. On verra aussi que la haine est réciproque avec la tentative d'un humain de s'intégrer à une tribu, ce qui cause des dissensions parmi les orcs. Ce sont les seuls à vraiment comprendre comment fonctionne l'Arcane, contrairement aux autres cultures, à travers leurs croyances liées à la Nature et aux Esprits.

Quant aux poissons des Abysses, les guerres humaines semblent être le cadet de leur souci. Sorte de Suisse observatrice du conflit, ils ont plutôt la curiosité de comprendre les relations et mode de vie humains sans s'impliquer outre mesure. On sent chez eux une supériorité intellectuelle et technologique qu'ils gardent pour eux. Et même si Gabba Do est plutôt curieux, il représente un spectateur très naïf des ambitions humaines.

L'Arcanium les réunis tous mais pour des raisons et des utilisations différentes : magie, mécanique, source de pouvoir ou religion.

A travers cette histoire, j'ai trouvé que l'auteur émettait une critique forte des guerres provoquées par l'attrait d'une ressource, et leurs conséquences désastreuses.

Des personnages intéressants et bien construits

L'action est menée par des personnages à la psychologie travaillée, qui évoluent au fil de l'histoire. Car rien n'est blanc ou noir dans Vaisseau d'Arcane !

Si Sofena est une infirmière émérite qui respecte la loi au pied de la lettre, elle n'est pas pour autant un mouton. Dès qu'elle sent que son univers est menacé et malgré les règles grimnoises, elle n'hésite pas à s'affranchir de tout par amour pour son frère, allant jusqu'à quitter son fiancé. Sa façon de penser ultra-méthodique ne laisse pas la place aux émotions, même s'il lui arrive de perdre pied. Son dévouement à son serment d'Hippocrate transcende la raison : peu importe si le blessé est un ennemi, elle ira lui porter secours.

Solen, avant de recevoir la foudre, apparaît comme un jeune homme profitant des plaisirs de la vie mais aussi engagé dans des combats politiques à travers ses articles. Une fois devenu Touché, il va faire preuve d'une résistance hors du commun en s'efforçant de ne pas laisser sa personnalité s'effacer face à l'Arcane. Il vivra un voyage mystique invisible au yeux des autres, car si son corps ressemble à celui d'un pantin au sourire béat, son esprit sera transporté à travers d'autres touchés ou animaux arcaniques. L'Arcane essaie de le séduire tout en lui montrant sa nature profonde. Ce premier tome nous laissera un peu sur notre faim à ce sujet.

Nym est plus complexe : Opérateur (espion-assassin) pour le Grimnark, il bénéficie de la « musique », sorte de don inné pour anticiper les dangers, qui lui permet de se sortir de toutes les situations. du côté de Sof et Sol, il joue un jeu trouble pour des raisons pas évidentes au début mais qui prennent sens en fin de roman. On sent un besoin sincère de faire le Bien chez lui, mais ses actes semblent indiquer le contraire. le dénouement du roman mettra en lumière ses motivations réelles.

D'une manière générale, l'auteur fait apparaître les points forts comme les faiblesses de chaque personnage : assassins du cénacle bien solitaires, orcs persécutés, humain adopté par les orcs qui essaie de s'intégrer, diplomate tenu en laisse par ses supérieurs…

La question de l'être civilisé reviendra régulièrement, notamment avec les orcs qui apparaissent plus humains que leurs ennemis alors que leur mode de vie est associé à la nature, donc sauvage. Mais aussi avec les assassins, au service d'un maître et agissant parfois contre leurs principes. L'auteur nous montre ainsi que l'humain est complexe et que sa définition du Bien et du Mal l'est tout autant en fonction de son vécu ou de ses intentions.

En conclusion : Adrien Tomas signe un roman intelligent qui aborde, sous couvert de magie et de technologie, des questions d'actualité comme les conflits liés aux ressources naturelles ou la discrimination associée à un mode de vie. C'est le début d'une nouvelle saga prometteuse qui devrait plaire aux amateurs d'intrigues à suspense et de personnages non-manichéens.

Je tiens à remercier chaleureusement les éditions Mnémos pour l'envoi de cette intrigue palpitante.
Commenter  J’apprécie          73
Pour la rentrée littéraire, les éditions Mnémos ont misé sur un nouveau roman d'Adrien Tomas qui a déjà pas mal de romans à son actif chez eux. Cette nouvelle série Vaisseau d'arcane dont voici le premier tome Les Hurleuses sera en en deux tomes. Elle a la particularité de se dérouler dans le même univers que Engrenages et Sortilèges paru chez Rageot en jeunesses. Cette fois l'auteur explore une autre région et situe son roman en fantasy plus adulte. L'illustration de couverture est signée Qistina Khalidah.
Un univers explosif

L'univers proposé dans ce roman n'est pas un univers de fantasy traditionnel. C'est un monde qui est en plein essor industriel et cela se voit au niveau des véhicules utilisés comme des trains ou des bateaux d'un nouveau genre. En effet, il existe une énergie magique très puissante et grâce à laquelle on peut faire fonctionner des trains par exemple ou un ascenseur. Cette énergie a permis à certaines villes du Grinmark de s'enrichir et de considérablement se développer. Cependant, le contrôle de cette énergie est difficile et elle passe par des humains qu'on appelle « les touchés » qui sont des humains frappés par la foudre. Ces être sont changés à jamais, perdant leurs mémoire et personnalité au détriment de l'Arcane. C'est ce qui va arriver à Solal, éminent journaliste à la plume acérée et frère de Sof, une jeune infirmière. Cette dernière décide de tout tenter pour soustraire son frère à ce sort en l'amenant loin de la cité où ils vivent.

L'utilisation et l'origine de la magie sont originaux dans cet univers. Pourtant, ce n'est pas le seul point fort de ce monde. En effet, il n'est pas uniquement peuplé d'humain, on peut croiser des représentants du peuple des Abysses, les Poissons-crânes vivant dans une région sous marine mais pouvant faire des incursions sur terre grâce à un système technologique perfectionné. On peut aussi rencontrer des Orcs. Ces derniers ne sont pas vraiment du même type que ceux que l'on croise dans Donjons et dragons ou la Terre du milieu. Ils ont la peau verte car ils sont proches de la nature, si ils sont de fiers guerriers ils sont aussi très attachés à leurs traditions ancestrales et habitent les Hurleuses.
Une narration éclatée

Adrien Tomas reprend à nouveau le principe d'une narration chorale qu'il semble beaucoup apprécier. Les chapitres sont ainsi consacrés à un narrateur particulier, et racontés selon son point de vue. Ce mode de narration rend le récit dynamique et permet de savoir ce qu'il se passe aux différents endroits de l'univers et concernant les différents personnages. Cela fait également évoluer les multiples intrigues, et, celles-ci étant assez nombreuses dans ce premier tome, ce mode de narration permet au lecteur d'être au plus près de l'action.

Le personnage principal du roman est Sofena Gyre, jeune femme travaillant comme infirmière et vivant dans l'ombre de son séduisant frère Solal. Elle va se révéler courageuse et intrépide au fur et à mesure que l'action se met en place. Hiéronymus Vénoquist alias Nym est un personnage complexe, agent double, personnage extrêmement secret et intelligent (peut-être un peu trop), il se lance à la recherche de Sofena et Solal. On suivra également les pas des membres du cénacle, des assassins redoutables aux sombres desseins. Enfin, personnage original mais non moins important, Gabba Do, diplomate abysséen fraîchement nommé, très heureux de pouvoir aller à la surface, mais dont la naïveté va lui jouer des tours. Ces différents personnages font évoluer les différentes intrigues dans un récit contenant son lot de rebondissements, abordant la thématique de la corruption et de la justice sociale.

Ce premier tome du diptyque Vaisseau d'arcane propose ainsi un univers très riche et novateur mêlant subtilement fantasy et steampunk. Il présente le monde, les personnages et les différents arcs narratifs. Cependant, il garde suffisamment d'atouts dans son sac pour qu'on ait très envie de lire la suite.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          70
Roman dans un univers Steampunk avec une couverture plutôt jolie qui invite à imaginer toute une histoire... Voilà l'origine de ma curiosité pour celui-ci.
Au départ, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire puis petit à petit j'ai senti la densité de l'univers, du monde qu'Adrien Tomas nous présente. J'ai vite compris que je n'avais pas affaire à une "petite" histoire simple et facile à lire... de ce fait l'action est moins présente que ce que je pouvais espérer, pour laisser place à la mise en place des personnages, de leur univers, leur particularité et le système politique et sociétale existant. Mais au fur et à mesure, l'immersion se fait et toutes les hypothèses sur la tournure des événements s'insinuent dans mon esprit. Et ça j'adore ! D'autand que l'auteur ne se gêne pas pour y mettre des surprises désagréables mais qui font tout le sel de l'intrigue et des complots mystérieux qui entourent les protagonistes !
Bref une histoire qui a confirmé ma bonne impression rien que par la couverture et il est sur, au vu de la fin assez "Cliffhanger", que le tome 2, sorti récemment, sera sur ma liste.

Commenter  J’apprécie          60





Lecteurs (461) Voir plus




{* *} .._..