Voilà un roman qui me donne du mal à chroniquer !
Le début est absolument époustouflant et nous plonge, sans ménagement, dans l'action et dans l'ambiance. Puis, les fils de l'écheveau se déroulent vers un dénouement digne des meilleures séries américaines !
Mon problème s'est situé entre ces deux moments. Ce qui m'a genée tient en trois points. ( Cet avis ne concerne évidemment que mes gouts et mes attentes personnels)
1- les fautes qu'il serait sage de corriger dans une réédition du roman car elles perturbent la fluidité de le lecture.
2- la multiplication des points de vue sur un même événement, qui, en général, est un levier très efficace de la fiction et qui, ici, m'a donné l'impression de redondance et de longueur.
3- les personnages très nombreux auxquels il m'a été difficile de m'attacher car construits de façon plus fonctionnelle que psychologique.
On l'aura compris, les traits littéraires qui me touchent habituellement n'étaient, pour moi, pas assez présents.
MAIS!
Lorsque j'ai décidé de lire, non comme un roman mais comme un docu-fiction, je m'y suis plu. Ce qui m'apparaissait comme des"ratés" littéraires sont devenus des réussites réalistes. Les longueurs sont devenues les réalités des procédures judiciaires, la pléthore de personnages, un témoignage du déploiement des forces de l'ordre dans de telles situations, les croisements de regards, les debrieffes et tâtonnements de l'enquête.
Là, tout s'est éclairé !
Je salue la maîtrise que l'auteur a de son sujet, des procédures, des acteurs, des conflits internes, des pressions politiques... Ça sent le vécu! Puis la description fine de la vie des cités, de l'économie parallèle, des rêves d'évasion.
C'est finalement comme un témoignage que j'ai lu ce livre et sans doute aussi que je lirai le suivant (qui m'attend déjà) pour m'éviter une déception romanesques et goûter pleinement le talent policier de
Gael Tomaz.
Je recommande !