Où j'ai su comment et pourquoi la fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette était devenue la femme qui haïssait les hommes qui n'aimaient pas les femmes.
Un opus centré sur Lisbeth Salander, mise à nu...
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A peine le premier tome terminé, je me suis ruée à la librairie pour acheter le second ! Je l'ai terminé il y a à peine quelques minutes avant de rédiger cette critique. Comme pour le premier tome, l'auteur a su m'embarquer dans les nouvelles aventures de Mikael Blomkvist et de Lisbeth Salander, je n'ai pas réussi à lâcher ce livre avant la dernière page ! Cela virait carrément à l'obsession !
D'emblée, l'auteur nous emmène sur une fausse piste. Au début, on pense que le roman va tourner autour du trafic de femmes et de la prostitution mais en fait, cela ne constitue que la trame de fond. En réalité, ce tome est entièrement centré sur Lisbeth Salander. C'est le tome qui nous révèle son histoire, celle que les fans du personnage attendaient avec impatience depuis le premier tome.
Au début, on suit les vacances de Lisbeth, qui, le coeur brisé et la tirelire bien remplie, s'offre une escapade à La Grenade. Fidèle à elle-même, dès qu'une situation lui paraît suspecte, elle fouine et sauve des vies à sa manière.
Mais l'intrigue ne va réellement commencer que lorsque le journal Millénium se lance dans l'édition d'un numéro spécial consacré au commerce du sexe ainsi qu'un livre promettant des révélations explosives sur des clients de prostituées, haut placés dans la société suédoise. Les deux collaborateurs du journal qui travaillaient sur le sujet sont retrouvés assassinés à leur domicile et Lisbeth Salander, de retour en Suède, se retrouve dans la position du suspect n°1, ce que confirment ses antécédents psychologiques et sociaux qui sont révélés au grand jour dans la foulée. Et lorsqu'un troisième meurtre est révélé, une enquête complexe se met en place mêlant un géant blond aux allures de Terminator, de dangereux bikers, Bjurman et ses rêves de vengeance et le mystérieux et omniprésent Zala, probable commanditaire.
Dans ce tome, ce n'est plus simplement Mikael Blomkvist qui mène seul l'enquête. Il y a trois enquêtes qui se croisent, celle de Mikael Blomkvist, celle de Dragan Armanskij, l'ancien employeur de Lisbeth et celle de la police menée par l'officier Bublanski, chacune de ces enquêtes formant les fils d'une même tresse. Et bien entendu, il y a celle de Lisbeth, seule contre presque tous, toujours avec sa propre façon de faire et sa propre moralité.
Ce qui est très intéressant dans cette façon de procéder est qu'elle offre au lecteur une vision d'ensemble. Certains indices et explications recherchés par un personnage se trouvent dans les mains d'un autre et vice-versa. On progresse ainsi, en reconstituant étape par étape la vie passée de Lisbeth Salander qui se trouve être la clé du mystère jusqu'à un final haletant et explosif. On en vient même à supplier l'auteur d'arrêter de se montrer si cruel avec cette pauvre Lisbeth.
La seule question qui me taraude maintenant est la suivante : dois-je me précipiter sur le troisième tome qui m'attend sagement sur ma pile à lire ou repousser la lecture à un autre moment pour faire durer le plaisir ? Cruel dilemme...
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Quel plaisir de retrouver Lisebth et Mickaél, j'ai trouvé ce roman bien plus palpitant et accrocheur que le premier. C'est normal, me direz vous, les personnages sont installés, l'histoire et le contexte sont plantés.
Décidément, cette Lisebth est une jeune femme incroyable, autant par ce qu'elle a subi que par sa force de caractère, son physique hors norme. Je la trouve attachante, mais elle ne se laisse pas approcher.
Quant à Mickaél, il ne rentre pas dans le cliché du super héro qui sauve tout le monde. Il gère les événements et tente de la comprendre au jour le jour.
Je vais vite me tourner vers le dernier tome afin de connaître la suite de toutes ces aventures...
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Superbement glauque et rythmée, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette confirme la réussite de ce projet.
Lire la critique sur le site : BDGest
-Elle l'a rattrapé quand il montait dans sa voiture. Il a baissé la vitre, probablement pour lui dire quelque chose. Lisbeth s'était préparée. Elle a jeté une brique de lait dans la voiture, qu'elle avait remplie d'essence. Puis elle a craqué l'allumette.
-Nom de Dieu!
-Deux fois, elle a essayé de tuer son père. Et cette fois-ci, il y a eu des conséquences. Un homme brûlant comme une torche das une voiture de Lundagatan, ca ne pouvait pas passer inaperçu.
-En tous cas, il a survécu.
-Zalachenko en est sorti terriblement mal en point, avec de graves brûlures. Ils ont été obligés d'amputer un pied. Il a eu le visage sérieusement brûlé et des brûlures ailleurs sur le corps aussi. Et Lisbeth s'est retrouvée en pédopsychiatrie à Sankt Stefan
Le seul qui avait compris la passion sexuelle d'Erika Berger pour Mikael Blomkvist était son mari et il le comprenait parce qu'elle osait discuter de ses besoins avec lui. Il ne s'agissait pas d’infidélité mais d'un désir. Coucher avec Mikael la plongeait dans des délices qu'aucun autre homme ne savait lui procurer, y compris Lars.
Le sexe était important pour Erika Berger. Elle avait perdu sa virginité à quatorze ans et passé une grande partie de son adolescence frustrée à chercher la satisfaction. Dans son adolescence elle avait tout testé : flirt poussé avec des camarades de classe, relation compliquée avec un professeur considérablement plus âgé qu'elle, sexe au téléphone et sexe soft avec un névrosé. Elle avait essayé tout ce qui l'intéressait dans le domaine de l'érotisme. Elle s'était amusée avec le bondage et elle avait été membre du club Xtrême qui organisait des fêtes peu recommandables. A plusieurs occasions, elle avait essayé le sexe avec d'autres femmes et avait constaté, déçue, que ce n'était pas sa tasse de thé et que les femmes étaient incapables de l'allumer comme le faisait un homme. Ou deux hommes -Lars et un galeriste connu. Elle s'était rendue compte que son mari avait un penchant bisexuel très prononcé et qu'elle-même était presque paralysée par la jouissance de sentir deux hommes la caresser et la satisfaire, tout comme elle ressentait une jouissance trouble de voir son mari être caressé par un autre homme. Lars et elle avaient réitéré cette pratique avec des partenaire réguliers et l'avaient appréciée.
Ce deuxième tome est encore mieux que le précédent d'autant que l'on échappe à l'assommante présentation des personnages du premier livre. L'auteur nous entraîne sur une première piste qui finalement s'avère n'être qu'une trame de fond pour nous emmener dans une enquête pleine de rebondissements et au rythme haletant. Un livre qui rend le lecteur presque dépendant de son histoire et il me tarde de commencer la lecture du dernier tome. Les principaux personnages que l'on retrouve sont tellement bien décrits qu'il est possible de se les imaginer, ils font presque partie de notre quotidien car l'auteur a su en faire une description physique, psychologique très précises qui nous les rend familier et attachants. A lire absolument.
Elle rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette. Elle le voyait imbibé d’essence. Elle pouvait sentir physiquement la boîte d’allumettes dans sa main. Elle la secouait. Ça faisait du bruit. Elle ouvrait la boîte et choisissait une allumette. Elle l’entendait dire quelque chose mais fermait ses oreilles et n’écoutait pas les mots. Elle voyait l’expression de son visage lorsqu’elle passait l’allumette sur le grattoir. Elle entendait le raclement du soufre contre le grattoir. On aurait dit un coup de tonnerre qui dure. Elle voyait le bout s’enflammer.
Elle esquissa un sourire totalement dépourvu de joie et se blinda.
C’était la nuit de ses treize ans.
Le géant blond savait que c'était idiot, mais il n'avait jamais aimé être seul. Il ne craignait pas le moins du monde les êtres humains en chair et en os, mais il estimait que les maisons vides à la campagne avaient quelque chose de terriblement désagréable. Les nombreux bruits mettaient son imagination en branle. Il n'arrivait pas à se libérer de la sensation que quelque chose d'obscur et de malveillant le contemplait par l'entrebâillement d'une porte.
Avec son mari Per Wahllöö, Maj Sjöwall, qui vient de disparaître à l'âge de 84 ans, avait écrit une série policière aujourd'hui reconnue comme un classique du genre. Dix romans publiés entre 1965 et 1975, qui ont inspiré tous les grands auteurs scandinaves, Henning Mankell, Stieg Larsson, Jo Nesbø ou Arnaldur Indridasson. Ces romans, nous les avons relus. Et ça fonctionne toujours aussi bien !
Toute la série est disponible aux éditions Rivages/Noir. Disponible en version numérique.
UNE ÉMISSION ANIMÉE PAR Michel Abescat et Christine Ferniot
RÉALISATION Pierrick Allain
TÉLÉRAMA - MAI 2020
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