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"L'étrangère", c'est le récit de la vie d'Aravni Messerlian, une jeune Arménienne déportée en 1915 avec sa famille, à travers la Turquie. Des années plus tard, sa petite-fille cherche à retracer l'histoire de sa grand-mère. Celle-ci va lui révéler à mots couverts leur départ forcé de leur village, abandonnant tout derrière eux, l'exil, la famine, la maladie, la mort, les violences. Arrivées à Alep, elles sont aidées par certaines personnes mais elles doivent continuer à se cacher. Après la guerre, Aravni s'installe à Marseille puis à Paris dans des conditions de vie très précaires. A travers la vie de sa grand-mère, c'est les traditions arméniennes qu'évoque la narratrice, ses ressemblances ou ses divergences avec ses racines familiales.

J'avais hâte de lire ce roman sur le génocide arménien, d'autant plus que j'ai redécouvert cet épisode historique sanglant et atroce récemment.
J'avoue avoir été déçue par ma lecture car j'imaginais avoir plus de détails sur ces massacres alors que l'auteur n'en fait pas son sujet exclusif. Elle alterne les chapitres évoquant cette période avec ceux contemporains où la narratrice parle de sa grand-mère, du poids des traditions familiales souvent bien lourd, et de son sentiment d'étouffement parfois. le récit n'est donc pas linéaire, il y a de continuels aller-retours entre le passé lointain, 1915, le passé moins daté, les années à Marseille, et le présent ; je pense que cette alternance m'a gênée.
J'ai trouvé l'épisode de l'avortement clandestin particulièrement touchant, c'est dommage que je n'ai pas ressenti cette force romanesque dans d'autres passages du livre.
Il est fait référence dans ce livre à La cuisinière d'Himmler qui figure dans mes pense-bête, je pense que cette allusion va faire remonter ce livre dans ma liste car j'aimerais lire d'autres romans ayant trait à cette période.
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24 avril 1915, c'est le début d'un génocide – le premier du XXème siècle.
Valérie Toranian, journaliste, autrice, est la petite-fille d'Arméniens rescapés du génocide.

Elle confie dans ce récit l'histoire de sa grand-mère paternelle Aravni ; et, à travers son histoire personnelle, le génocide arménien est retracé.
« Ma grand-mère est une rescapée du génocide. Ces trois mots la définissent, la contiennent et l'isolent du reste de l'espèce. Son drame se confond avec elle : c'est une identité et une fin en soi ».

Toute jeune fille, Aravni a dû fuir en 1915 l'Arménie et tenter d'échapper aux massacres perpétrés par les Turcs, en regagnant Alep, Constantinople et Marseille.

Aravni c'est une survivante, et elle se tait, sa petite-fille aimerait tant qu'elle lui raconte son histoire, elle aurait tant de choses à lui dire de sa vie … Elle a fait partie de ces millions de persécutés, réfugiés, apatrides…

« Ceux qui ont vraiment quelque chose à dire, ils n'en parlent pas jamais. » Albert CAMUS.

Un roman largement inspiré de la vie de l'autrice, historique, passionnant et bouleversant.
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Un témoignage très émouvant sur la vie de la grand-mère de l'auteur, jeune femme en 1915 lors du génocide arménien, et son terrible exode.
Le livre alterne, l'histoire de la grand-mère, les évènements tragiques et la narration de l'enfance choyée de l'auteur, faite de moments tendres et joyeux, entre deux cultures, deux langues...
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L’étrangère c’est Aravni et ce roman est un chant d’amour que lui adresse sa petite fille.
Aravni est née en Arménie ottomane et avait 17 ans au début du génocide. En alternance avec les chapitres racontant la vie de sa grand-mère, l’auteure raconte sa propre adolescence auprès de cette « Nani » adorée qui tait son passé, cite Victor Hugo en arménien « Les Turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil. » et restera toute sa vie une étrangère, naturalisée française et très reconnaissante à la France, mais arménienne des ongles des pieds jusqu’à la pointe des cheveux.
Le contraste est violent entre la vie d’adolescente choyée des années 70 en adoration devant sa grand-mère, et les horreurs que celle-ci a vécues à peu près au même âge.
L’horreur des « convois » de marche des femmes et enfants arméniens subissant la déportation et l’extermination voulue par les turcos-musulmans à la tête de l’empire ottoman déliquescent. Crime contre l’humanité perpétré contre ceux qu’ils appellent « la race abhorrée » et qui ont en plus l’outrecuidance d’être chrétiens depuis le IVè siècle (de rite arménien) dans un pays musulman. Crimes que le gouvernement officiellement « islamiste modéré » de leurs descendants essaie de répéter aujourd’hui contre les populations kurdes de Turquie sous couvert de la lutte contre Daesh.
Certaines scènes font froid dans le dos, en particulier celle où les bébés laissés près d’une source, dans l’espoir qu’ils soient recueillis et adoptés par des personnes bienveillantes, sont attaqués par une meute de chien. Mais malgré tout l’Amour suinte de chaque page.
Un grand roman d’amour pour sa Nani et pour la civilisation arménienne raffinée, lettrée, où l’instruction et l’éducation sont des vertus primordiales ; mais roman qui veut aussi faire mieux connaître aux lecteurs le premier génocide du XXè siècle, qui a tué 1.500.000 arméniens (soit environ 75% de leur population), fait 50.000 orphelins et 450.000 rescapés dispersés qui formeront la diaspora arménienne ; génocide nié par la Turquie et peu reconnu dans le Monde du fait des pressions exercées aujourd’hui encore par la Turquie.
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Valérie Toranian nous livre un récit poignant et douloureux sur le génocide arménien perpétré par les Turcs en 1915.

Elle retrace le passé d'Aravni, sa grand-mère paternelle, une rescapée de ces barbaries. Aujourd'hui grand-mère, Aravni était à l'époque, une jeune fille qui a dû quitter avec sa famille leur maison sur ordre de l'Empire ottoman pour un exil vers les déserts syriens.

C'est en quelque sorte un roman-témoignage sur un vécu traumatisant qui restera à jamais indélébile. Une lecture déchirante !
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C'est l'histoire terrible d'une grand-mère Arménienne, rescapée du génocide homonyme, racontée par sa petite fille devenue adulte.
Ce récit livre un éclairage au plus près de la réalité de l'horreur vécue par ce peuple persécuté.

En alternance avec l'histoire poignante de sa grand-mère, l'auteur raconte aussi, sa vie de petite fille tiraillée entre la double culture (mère Française et père Arménien), à qui l'adorable grand-mère "gateau" transmet non seulement l'héritage poignant de cette vie de souffrances et de résilience, mais aussi, en bonne « nanni » les petits plats et autres délices de son pays.
Livre très touchant et un peu dur dans l'horreur. A recommander à des lecteurs dont le coeur est bien « accroché »

J'ai entendu parler du film d'Henri Verneuil et de son livre "Mayrig" (mère en Arménien) et le film correspondant. Je m'empresserai de lire ce livre et probablement de visionner le film correspondant.
Personnellement, j'avais eu une très vague connaissance de ce pan de l'histoire des Arméniens que je ne me souviens pas avoir abordé à l'école. Pourtant, le nombre de morts est estimé entre 800 000 et 1.2 millions lors de ce massacre horrible (Wikipedia, cf ci-dessous).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_de_victimes_du_g%C3%A9nocide_arm%C3%A9nien
Les estimations du nombre d'Arméniens morts entre 1914 et 1923 durant le génocide arménien et la guerre d'indépendance turque sont sujets à controverse. Les estimations pour la période allant de 1915 à 1917 ou 1918 varient entre 800 000 morts — nombre avancé par les statistiques ottomanes officielles — et 1,2 million de morts, chiffre le plus souvent retenu par les historiens occidentaux. D'autres auteurs et l'État arménien se basent sur les rapports des ambassadeurs allemands présents lors des événements, et estiment que le nombre de morts est d'1,5 million1. Cet article étudie les différentes estimations des pertes arméniennes lors des massacres génocidaires commis dans les dernières années de l'Empire ottoman.
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C'est le récit poignant d'Aravni qui a connu la déportation. Ses souffrances tant morales qu'humaines parlent d'un sujet que l'on évoque rarement dans les livres d'histoire. le peuple Arménien s'est vu voler sa terre, ses racines et ce dans l'indifférence totale. Des années plus tard, sa petite fille essaie de comprendre et de faire parler Aravni, difficile et douloureux lorsque les souvenirs remontent. C'est avec horreur que l'on découvre le drame vécu par cette population. Difficile d'en ressortir sans se demander pourquoi toute cette haine ?
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L'étrangère est un roman qui traite du génocide des arméniens, dont on commence peu à peu à parler mais qui reste très méconnu du grand public.
On suit Aravni, la grand-mère de l'auteure, à 2 périodes différentes de sa vie : la première alors qu'elle est adolescente et qu'elle se bat pour survivre au génocide, la deuxième alors qu'elle est grand-mère et qu'elle tente de léguer sa culture arménienne à sa petite fille.

C'était un roman touchant et poignant. On tourne les pages rapidement et on s'attache à Aravni, on comprend l'horreur de ce qu'elle a traversé
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Valérie TORANIAN nous fait découvrir en parallèle: avec légèreté et humour son enfance aux côtés de son aïeule et le drame du génocide arménien qu'a vécu sa grand-mère paternelle. On est plongés dans les souffrances immenses d'un peuple, qui ne laissent pas indifférents d'autant que malheureusement l'histoire se répète et que les persécutions et massacres de minorités sont loin d'avoir disparues. On découvre aussi le côté drôle et attachant de la grand-mère que ses petits enfants ne comprennent pas toujours (barrière de la langue), son côté exotique aussi pour eux, les petites anecdotes. Tout cela rend le récit plus léger et rend hommage à cette formidable grand-mère qui s'est battue toute sa vie pour échapper à un funeste destin puis à la pauvreté.
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Dans ce roman à la fois tendre et très violent émotionnellement Valérie Toranian nous livre un magnifique hymne à Aravni sa grand-mère arménienne.
Par des alternances de chapitres nous suivons le terrible génocide dont cette dernière a été victime avec toute la cruauté et le courage immense qui lui a été nécessaire pour survivre, mais aussi l'enfance de l'auteur partagée entre cette culture Arménienne qui parfois lui fait un peu honte par ses excès et sa part française plus joyeuse.
Ce roman est vraiment poignant, très bien écrit et nous apprend beaucoup sur le génocide Arménien dont on a je pense pas assez parlé.
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