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Citations sur Grégory : La machination familiale (3)

Fouillant inlassablement le passé, ils (les enquêteurs de la section des recherches et la juge Claire Barbier) ont récupéré les écrits de plusieurs acteurs de l'histoire, comme les cahiers intimes du juge Simon, les carnets de note de la journaliste Laurence Lacour, ou des membres de la famille. Ils comptent toujours sur les témoignages des protagonistes de l'époque, car la mémoire ne s'efface pas sur des faits liés à un crime. Encore faudrait-il que la parole de personnes clés se libère enfin... Christine et Jean-Marie Villemin qui ont poussé la justice à rouvrir le dossier sont conscients des difficultés : des acteurs ou témoins de l'affaire sont décédés entre-temps, d'autres sont très âgés et certains sont liés par des secrets inavouables. Scellés et verrouillés.

P. 244
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Fait divers le plus retentissant de la seconde moitié du XXe siècle, le meurtre de Grégory Villemin, 4 ans, le 16 octobre 1984, dans les Vosges, restait un cold case, une énigme non résolue que l’on croyait embourbée à jamais dans les eaux vaseuses de la Vologne. La dernière apparition publique des parents de l’enfant, Christine et Jean-Marie Villemin, au printemps 1994, dans l’émission La Marche du siècle, n’était plus qu’un lointain souvenir. Et les vaines tentatives de la justice de relancer l’affaire grâce aux progrès scientifiques de la génétique dataient des années 2000. Depuis, plus rien. Enfin le croyait-on.
Quand soudain, le 14 juin 2017, l’histoire rebondit avec les arrestations des membres de la famille Jacob, des personnes âgées de plus de soixante-dix ans. Ce crime sur un enfant où s’entrechoquent chaos judiciaire, délire médiatique et secrets de famille, ressurgit de façon spectaculaire plus de trente-deux ans après les faits. Passionnée par ce fait divers survenu pendant mes études de journaliste, je ne l’avais pas couvert à l’époque, mais je dévorais les articles de presse sur le sujet. En stage à Libération pendant l’été 1985, j’avais suivi au sein de la rédaction l’élaboration du « reportage » de l’écrivain Marguerite Duras, titré « Sublime, forcément sublime » qui désignait sans précaution Christine Villemin, tout juste inculpée pour infanticide, comme la coupable, forcément coupable… L’attitude de certains chefs et intellectuels, qui accablaient « la mère » mais la trouvaient « absolument géniale », m’avait laissée perplexe.
Et puis dans les années 2000, j’ai eu l’occasion d’écrire sur les expertises en ADN de pièces à conviction qui n’ont rien donné. Mais ces actes scientifiques m’ont permis de mesurer à quel point Christine Villemin avait été victime d’une erreur judiciaire. La parution, en 2006, du livre de l’ex-capitaine de gendarmerie d’Épinal, Étienne Sesmat, a achevé de me convaincre du monstrueux gâchis humain généré par cette affaire. Aussi, lorsqu’elle revient dans l’actualité en 2017, je cherche à comprendre comment les enquêteurs ont remonté le temps pour en arriver là, par quel miracle ce dossier qui relève de l’archéologie judiciaire a pu en ressortir. Je me replonge dans les archives de Grégory et je pars en quête des procès-verbaux récents, pour le raconter comme un feuilleton pour le site d’information Les Jours.
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Hélas, l'oiseau de mauvais augure réapparaît mardi 16 octobre 1984 à 17h32, sur la ligne de Michel Villemin à Aumontzey et annonce de son habituelle voix rauque : "Je te téléphone car cela ne répond pas à côté. Je me suis vengé du chef et j'ai kidnappé son fils. Je l'ai étranglé et jeté dans la Vologne. Sa mère est en train de le chercher mais elle ne le retrouvera pas. La vengeance est faite." Le corps de Grégory, 4 ans est découvert le soir même. Ligoté et noyé dans la rivière. Le lendemain, Jean-Marie Villemin reçoit la lettre de revendication du meurtrier : "Voilà ma vengeance pauvre con. J'espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils."
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