Un dessinateur de vingt-cinq ans a été « planté au cœur » par
deux racketteurs à qui il refusait de donner de l’argent, dans une rame de métro, Porte de Versailles : « Un fils unique. Et c’est là où vous en prenez plein la poire. La mère, déjà veuve, a tout perdu. On l’a vraiment maternée, cette femme-là. Elle avait cette attitude timide et respectueuse des gens qui ont affaire à la police une fois dans leur vie. Elle s’excusait d’appeler, même si elle avait ligne ouverte, on lui avait dit : “Téléphonez quand vous voulez.” Un jour, la dame a reçu une facture du Samu, 8 000 francs (1 200 euros) à payer pour le transport de son fils, sans couverture sociale. » C’est la police judiciaire qui a « incendié » l’assistance publique pour effacer la dette.
(Le commandant Gérard Sander, chef de groupe à la brigade criminelle) redoutait par dessus tout d'annoncer la mort à la famille (...), une horrible corvée, ou de recueillir les témoignages des proches qui découvrent eux-mêmes le corps. Pourtant, il avoue qu'il approche dans ces moments-là la véritable nature des gens, car les masques tombent avec la douleur : "En ce monde de paraître, on n'est pas mieux placé qu'à la criminelle pour le contact avec la réalité sans fard. Plus pur que ça tu meurs."
« On l’a tellement attendu, on l’a tellement cherché, ça a été des années de traque, que nous sommes tous là à le guetter, très dignement d’ailleurs. Tout le monde veut le voir. Mais, derrière l’homme d’apparence ordinaire que nous voyons monter, ressurgissent pour nous toutes les images de ces jeunes femmes assassinées, égorgées, violées, chosifiées, massacrées. Et on ne peut s’empêcher de penser qu’il est, pour la France, un de nos plus grands tueurs en série. »
Cette erreur des policiers, de l'expert et du juge coûtera la vie à deux nouvelles jeunes femmes en 1997. Aussitôt intercepté, Guy Georges n'aurait pas continué à tuer...