Citations sur Premier Amour. Nouvelles et poèmes en prose (113)
Je n'étais qu'une cire molle entre ses doigts cruels.
– Prends ce que tu peux mais ne te laisse jamais prendre ; ne s'appartenir qu'à soi-même, être son propre maître, voici tout le secret de la vie, me dit-il un jour.
Toutes mes fleurs avaient été arrachées d'un seul coup et gisaient autour de moi, dispersées et foulées aux pieds.
Je suis une coquette, une sans-cœur, j'ai une nature d'actrice, lui dit-elle un jour en ma présence, bien! Alors, tendez-moi donc votre main, je vais y planter une épingle, vous aurez honte devant ce jeune homme, vous aurez mal et pourtant, monsieur l'homme franc, vous voudrez bien rire.
Je vis d'immenses yeux gris dans un visage expressif, je vis le rire s'emparer soudain de tout ce visage, je vis des dents blanches étinceler et des sourcils s'arquer drôlement.
La tristesse m'envahissait et il m'arrivait de pleurer ; mais à travers ces larmes, à travers cette tristesse, surgissait, comme l'herbe au printemps, inspiré par un vers harmonieux ou par un beau crépuscule, la conscience joyeuse d'une vie jeune dont la sève montait.
Rien ne peut t’émouvoir, ô jeunesse ! Tu sembles posséder tous les trésors de la terre ; la tristesse elle-même te fait sourire, la douleur te pare. Tu es sûre de toi-même et, dans ta témérité, tu clames : « Voyez, je suis seule à vivre !... » Mais les jours s’écoulent, innombrables et sans laisser de trace ; la matière dont tu es tissée fond comme cire au soleil, comme de la neige... Et – qui sait ? – il se peut que ton bonheur ne réside pas dans ta toute-puissance, mais dans ta foi. Ta félicité serait de dépenser des énergies qui ne se trouvent point d’autre issue. Chacun de nous se croit très sérieusement prodigue et prétend avoir le droit de dire : « Oh ! que n’aurais-je fait si je n’avais gaspillé mon temps ! »