Ces éclairs muets et discrets s'accordaient parfaitement aux élans secrets de mon âme.
Mon cœur battait à se rompre dans ma poitrine J' avais très honte et en même temps je me sentais heureux ; une émotion inconnue m' agitait .
Je marchais comme un somnambule et ressentais dans tout mon être une sorte de transport joyeux frisant la sottise.
Jamais je n’ai vu de cavalier comme mon père ; il se tenait en selle avec tant de grâce désinvolte que l’on eût dit que le cheval lui-même s’en rendait compte et était fier de son maître.
Je vous avoue ,Messieurs ,qu' en soulevant la question du premier amour à raconter ,j' attendais quelque chose de vous célibataires ,je ne dis pas vieux , mais je ne dis pas non plus absolument jeunes .
Remarquez, toutefois que je n'étais pas seul à être amoureux d'elle : tous ceux qui l'approchaient étaient littéralement fous d'elle, et elle les tenait, en quelque sorte, en laisse, à ses pieds. Tour à tour, elle s'amusait à leur inspirer l'espoir et la crainte, les obligeait à agir comme des marionnettes et selon son humeur du moment (elle appelait cela "faire buter les hommes les uns contre les autres") ; ils ne songeaient même pas à résister et se soumettaient bénévolement à tous ses caprices.
Chapitre 9, Flammarion, 1988, p. 82
Seuls, de longs éclairs blêmes zigzaguaient au ciel, sans éclater et en frissonnant comme l’aile d’un grand oiseau blessé…
(Chapitre 7)
Pas une image de femme, pas un fantôme d’amour ne s’était encore présenté nettement à mon esprit ; mais dans tout ce que je pensais, dans tout ce que je sentais, il se cachait un pressentiment à moitié conscient et plein de réticences, la prescience de quelque chose d’inédit, d’infiniment doux et de féminin…
(Chapitre 1)
La vie est comme la glace, dit le Russe ; elle se brise sous le pied quand on la croit le plus solide.
Je porte le titre de sérénissime, ajouta-t-elle avec un ricanement désagréable, mais à quoi cela m’avance-t-il, je vous le demande, si j’ai l’estomac vide ?
(Chapitre 6)