Être jeune c’est n’avoir perdu personne encore.
2. « On songe à ces horizons embrasés par la présence encore invisible du soleil sur le point de se lever. Cette réverbération charnelle est toujours enrichissante pour le portrait, même quand elle comporte une note de honte et de tristesse. Car on peut avoir la nudité mélancolique, comme certains ont le vin triste. Mais la dominante du portrait-nu, c'est plutôt une nuance particulière où il y a du courage, de la générosité, un air de fête aussi, car la nudité ainsi portée est à la fois gratuite et exceptionnelle, comme des étrennes. » (p. 114)
L’admiration est comme une nébuleuse originelle d’où sortent plus tard, par vieillissement et refroidissement, et l’amour et l’amitié.
Retour d’un voyage en Inde, on ne peut rien dire, tant cette terre et ces hommes sont loin de nous.
Il doit en être ainsi dans toutes les vieilles maisons. Il y a dans la mienne un divorce complet entre les clefs et les serrures.
1. « Car il n'est pas indifférent dans un roman que le héros soit décrit en lui-même, abstraction faite de ses origines ou de son milieu, sur fond indifférencié – à diaphragme ouvert –, ou au contraire à diaphragme fermé, replacé dans un ensemble socio-historique dont il est solidaire et où il puise sa signification. Si l'on parcourt les grands romanciers français du XIXe siècle – Stendhal, Balzac, Flaubert, Hugo, Maupassant, Zola –, on constate que l'ouverture du diaphragme […] a très grossièrement tendance à diminuer. […] Stendhal : F 4 ; Zola : F 16. » (p. 89)
Je t'ai adorée, tu me l'as rendu au centuple. Merci la vie !
L’homme forme avec la nature un très vieux couple, indissolublement uni, bien qu’assez orageux.
Si mes souvenirs ne me trompent pas, je me suis mortellement ennuyé dans mes enfances, puis de moins en moins à mesure que je grandissais, puis plus du tout à partir de dix-huit ans.
[...] la grande différence entre l'amour et l'amitié, c'est qu'il ne peut y avoir d'amitié sans réciprocité. Vous ne pouvez pas avoir d'amitié pour quelqu'un qui n'a pas d'amitié pour vous. Ou elle est partagée, ou elle n'est pas. En somme, il ne peut pas y avoir d'amitié malheureuse. Tandis que l'amour, hélas !