La course du siècle

En 1904, les États-Unis accueillent pour la première fois Les Jeux olympiques et c'est l'occasion idéale pour les Américains de briller à travers le monde. C'est dans la ville de Saint-Louis que se déroule l'épreuve emblématique du marathon. Cependant, la course sera marquée d'événements inattendus...

Cette histoire nous raconte une course avec des hommes remplis d'espoir, prêt à l'effort, plein de courage et d'ambition. Entre triches, dopage ou chemins mal fléchés... Qui sera le premier à la ligne d'arrivée pour remporter la victoire ?

Dès la première page, les dessins et les couleurs nous ont sautés aux yeux. Les ambiances sont magnifiques, les expressions des visages vivantes, les détails sont soignés et l'ensemble est raffiné, tout en finesse et élégant. La lecture s'écoule parfaitement avec le rythme de la course.

C'est un bel album qui nous a réjouis :)

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Running gag  : oui, je trouve que cette expression sied parfaitement à cet album !

En 1904, la ville de Saint Louis est choisie afin d'accueillir les Jeux Olympiques : une première pour les States. Et comme les "Yankees" ont très mal digéré que les "Frenchies" aient raflé la moitié des médailles aux JO de 1900 (oh la la), il s'agira donc ET de redorer leur blason, ET de prouver la supériorité de l'homme américain (forcément) et blanc (de préférence) ! le 30 août 1904, si 32 coureurs s'élancent sur la ligne du départ du marathon, seuls 14 en franchiront la ligne d'arrivée... Cette épreuve (au sens propre comme figuré) se révélera de tous les dangers !

Merci ENCORE UNE FOIS au neuvième art de mettre en lumière un fait historique tragi-comique dont je n'avais pas entendu parler jusqu'ici : le marathon des JO de 1904.

Plus on avance dans l'histoire, plus on se dit que c'est tout bonnement incroyable que cette compétition au déroulé ubuesque ait pu avoir lieu ! Absence d'arbitrage, d'encadrement, de ravitaillement, de balise pour délimiter la course (qui traverse un passage à niveau !), mauvaises conditions climatiques, attaque de chiens, disproportion entre les candidats (pieds nus/chaussures de ville), dopage (déjà) : ça fait tout de même beaucoup au pays des "Gendarmes du monde"...😂

Kid Toussaint se focalise sur cinq coureurs de nationalité/milieu social différents, aux personnalités affirmées et ayant réellement participé à cette épreuve. Un casting qui fait (sou)rire !

Cette BD m'a permis de découvrir le dessinateur José Luis Munuera que je ne connaissais que de nom. Son dessin, superbe, a un côté Disney (La Princesse et la grenouille) : son trait expressif, nerveux m'a donné la sensation de voir un film, rien qu'en tournant les pages. Un régal !

Un dossier documentaire final dévoile les dessous pas glorieux de ces JO, avec l'organisation en parallèle de zoos humains pour promouvoir la supériorité "ricaine".

Un album instructif et drôle sur le marathon de l'Histoire le plus abracadabrantesque !

1904, les Jeux Olympiques sont organisés pour la première fois hors de l'Europe. Toussaint s'empare de l'épreuve du marathon pour raconter les envies de grandeurs des Américains qui n'hésiteront pas à user de tous les moyens pour gagner. Injection de dopants, fraude de nationalité, circuit mal balisé, tous les coureurs n'arriveront pas à destination. Un très bon one-shot porté par le magnifique dessin de Munuera.

La 4ème de couverture annonce la couleur : « La course la plus improbable de l'histoire du sport ! ». Pour la 3ème édition des jeux olympiques de 1904 relancés fin du XIXe siècle par Pierre de Coubertin, le choix s'est porté sur une Amérique conquérante en la ville de St Louis dans le Missouri, organisatrice dans le même temps d'une exposition universelle.

L'époque est aux tensions patriotiques et commerciales, aux passions coloniales que la fin de la seconde guerre des Boers ne clôt pas, aux mouvements migratoires massifs new-yorkais…

Telle une adaptation d'un film d'animation des studios Dreamworks, des personnages délicieusement caricaturés promènent leur silhouette loufoque et outrancière dans les situations les plus improbables.

Les couleurs douceâtres et jaunies datent l'épisode alors que les questions sociétales américaines du moment sont successivement posées : racisme, nationalisme, dopage dans le sport, introduction de l'automobile…

Dans l'ancien dessin animé les « Fous du volant » diffusé à de multiples reprises à compter des années 70, onze bolides improbables participaient à des courses déjantées. Malgré leurs tentatives pour l'emporter de manière malhonnête, jouant de mauvais tours aux adversaires, Satanas et son chien Diabolo se faisaient systématiquement prendre à leur propre jeu. Il en est de même dans cet épisode de marathon : le gagnant initial reconnait sa tricherie et est disqualifié, le second est convaincu de dopage….

La période est au mouvement dans un nouveau pays qui prône l'individualisme et le dépassement de soi. le marathon incarne parfaitement cet égocentrisme. Les moyens ne sont que des outils dans la quête de la réussite individuelle : tous les coups sont permis.