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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je suis décidément partagée par ce livre d'où les 3 étoiles malgré une belle écriture, un style que j'apprécie chez cet écrivain.
Commençons par ce qui m'a plu. Deuxième cycle romanesque de Jean-Philippe Toussaint, "les Émotions" suit La clé USB. Nous retrouvons Jean Detrez, fonctionnaire européen spécialiste de la prospective. Il est plaisant de voir l'antagonisme entre la rigueur quasi scientifique avec laquelle le narrateur travaille sur l'avenir et l'imprévisibilité de sa vie personnelle, voire professionnelle. L'imprévu advient avec le référendum sur le Brexit, l'élection de Trump, les séparations d'avec ses deux femmes, la mort de son père, l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll en 2010 et le summum : cette incroyable et sensuelle nuit passée avec une inconnue.
Et pourtant...pourtant je sais qu'une fois le livre terminé, dans quelques semaines, quelques mois, cette histoire se sera estompée dans mon esprit. Je le sens. Ce livre ne m'a pas marqué au point d'y penser régulièrement comme peuvent le faire ces livres devenus mes compagnons...Serait-ce la volonté, marquée je trouve, de montrer la Commission européenne plus humaine que nous la ressentons ? Ai-je trouvé la description de ses rouages un peu pesante ? Peut-être.
En tout cas, il fait bien écho au livre précédent et c'est sans doute tout le cycle romanesque dans son ensemble que je vais devoir considérer et non le livre seul. Hâte de lire la suite et de me faire une idée plus globale !
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Jean Detrez, le narrateur, est fonctionnaire à la Commission européenne. On le suit dans son travail, en butte aux décisions politiques qu'il doit contribuer à prendre, par exemple concernant la gestion de l'espace aérien suite à l'éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull ou plus exactement Eyjafjöll (voir le livre page 213). Au passage merci à Babelio de m'avoir permis d'écrire sur les réseaux sociaux ce nom un tantinet exotique et qui ressemble tant à un code de clé wi-fi...
En alternance, on le suit également dans sa vie privée, avec ses amours qui se succèdent, sa vie familiale.
C'est écrit dans une langue fluide, élégante, sans aspérité, agréable à lire. On y prend du plaisir.
Mais le livre refermé, on se pose la question « mais pourquoi a t-il écrit tout cela ». Pour notre plaisir, c'est sûr. Mais y a-t-il plus ? Et si c'était de la littérature pour bobo ?
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Les émotions -- Jean Philippe Toussaint

Un nouveau condensé de morceaux de vie de Jean Detrez, technocrate européen dont j'avais pris connaissance dans " la clé USB " et que je retrouve ici dans ce nouvel opus de JP Toussaint.
On y retrouve la plume très technique de l'auteur où s'entrechoquent vie intime et émotions. Malheureusement la magie ressentie pour " la clé USB " n'a pas été véritablement au rendez vous ne remettant en rien la qualité littéraire de l'auteur mais plutôt une certaine lassitude de ma part lors de sa lecture.
Je le relirai sûrement à l'occasion afin de confirmer ou pas ce ressenti actuel.
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Le narrateur est un haut fonctionnaire européen (j'apprends a posteriori que c'est le même que celui de la clé USB, que j'ai lu mais dont il ne me reste rien). le texte est une divagation sinueuse, alliant des situations à caractère assez factuel, derrière lesquelles se cachent, dans une évocation tout en subtilité, les émotions d'un narrateur qu'on comprend plus complexe et fragile que ce qu'on attendrait de cet homme flegmatique en costard-cravate.

De la façon très erratique qu'adopte souvent le souvenir, mais avec une précision chirurgicale, on assiste à de nombreuses scènes professionnelles, forcément ancrées dans l'actualité (brexit, volcan islandais notamment), notamment des congrès. Ceux-ci sont l'occasion de rencontres féminines d'autant plus troublantes qu'inabouties sexuellement (encore que, une fois il est si saoul que le souvenir de la soirée s'estompe dans le nuage de l'ivresse et il ne sait plus ce qu'ils ont fait...). Au passage, on croise ses deux ex-épouses, son père qu'il enterre, son frère qui donne l'occasion de nouvelles considérations très strictement professionnelles, autour de l'architecture cette fois-ci.

C'est volontairement disparate et éparpillé. La lectrice se demande si le décalage entre les longues scènes professionnelles et les diverses émotions suggérées par le titre, beaucoup plus fugitives, n'est pas une simple astuce de l'auteur, comme un trait d'humour basé sur le contraste, qui privilégierait la blague d‘initiés par rapport au réel intérêt du livre. En quelque sorte s'il ne privilégie pas la malignité de la forme au détriment d'un fond finalement assez trivial.

C'est cependant le genre de livre qu'on lit sans déplaisir, savourant la fluidité de l'écriture, l'oeil pétillant de l'observateur, où le sentiment de vanité est soutenu par l'idée que la fin va enfin donner un sens à tout ça. Ha, oui les 6 derniers mots de la dernière phrase sont : « l'attirance et la crainte, le désir et la peur, l'amour et la hantise ». Et c'est la première fois que Toussaint utilise des mots qui sont réellement du registre de l'émotion, qu'il ne se contente pas de suggérer. Quelle chute .. !.??.. La lectrice suppose que l'auteur y a mis un certain humour... à moins qu'il ne soit carrément snob ?

Il y a là une certaine futilité au-delà de la maîtrise, futilité qui ne va pas jusqu'à un absurde qui la justifierait. Un exercice de style logiquement adoubé par Les Editions de Minuit.
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J'ai lu toute l'oeuvre de Jean-Philippe Toussaint. J'attends toujours avec impatience ces livres. Malgré le fait que La clé USB ne m'ait pas tellement plu (la technicité du propos ne m'a pas du tout impressionné par exemple), j'étais resté sur une bonne impression. La fin sur le père du héros m'avait laissé une envie de poursuivre cette série. Je suis d'accord pour dire, comme d'autres critiques littéraires, qu'un livre s'appelant Les émotions devrait être plus émouvant. Après quelques mois, il ne me reste plus rien de ce livre... Dommage.
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