La double vie d'Anna Song

Beaucoup m'ont décrit ce roman comme une histoire d'amour poignante avec une intrigue surprenante: dans mon club livres, parmi les Babeliotes...hélas, je n'ai pas du tout été touchée. L'histoire de ce mari qui, par amour, crée un mythe autour de la carrière de sa femme m'a carrément ennuyée. Je n'ai ressenti aucune empathie pour cet homme et cette femme, sans comprendre vraiment pourquoi. Même le dénouement, soit disant coup de théâtre, ne m'a pas bouleversée. On a l'impression que l'auteure, s'étant inspirée de manière un peu facile d'un fait divers pour son bouquin, cherche donc à se démarquer par une fin différente, mais finalement peu crédible, complètement tirée par les cheveux...
De plus, les passages sur le Vietnam devraient être émouvants mais ils ressemblent trop à un guide touristique, au paragraphe "histoire du pays". On perd le fil, on ne comprend plus le propos du bouquin.
Je pense que j'ai également été gênée par le style, que j'ai trouvé plat, appliqué, laborieux, sans aucun élan ni subtilité, et qui m'a finalement laissé en marge de ce roman.

La double vie d'Anna Song est un roman qui se lit très vite et qui devrait vous permettre de passer un moment sympathique, même s'il ne restera pas dans ma mémoire comme inoubliable. Pour ce roman centré sur la musique ique, Minh Tran Huy s'est largement inspirée de l'histoire vraie de Joyce Hatto, pianiste qui fut déclarée interprète d'un certain nombre de pièces avant que la supercherie ne soit révélée.

Un peu trop inspirée d'ailleurs, si j'en crois les quelques articles que j'ai lu sur Joyce Hatto : pour peu que vous lisiez ne serait-ce que les grandes lignes de la page Wikipédia qui lui est consacrée, vous trouverez les grandes lignes du scénario de Minh Tran Huy. En soit, est-ce gênant ? Non, pas forcément. Nombreux sont les auteurs qui s'inspirent d'un fait divers pour en faire un roman. Minh Tran Huy le transpose avec une héroïne d'origine vietnamienne, en profite d'ailleurs pour introduire quelques éléments de l'histoire de ce pays, et voilà un roman qui tourne autour d'une arnaque.

Pour raconter au lecteur cette arnaque, Minh Tran Huy introduit deux modes narratifs qui se croisent : le récit de Paul, le mari d'Anna Song, qui va de leur rencontre pendant l'enfance jusqu'aux derniers jours d'Anna (et s'achève par un petit coup de théâtre qui m'a rappelé celui de la grand-mère de Jade), et des extraits fictifs de journaux évoquant Anna Song, sa carrière et le mensonge mis à jour.

Si le procédé peut être intéressant, j'ai regretté à plusieurs reprises de nombreuses redites entre les articles entre eux et le récit de Paul, et j'aurai également aimé un travail plus important de l'auteur pour créer de véritables variations de s entre ces articles. J'avais à la longue l'impression qu'ils avaient tous été écrits par le même auteur (ce qui, en soit, n'est pas complètement faux vous en conviendrez !).

Alors que Minh Tran Huy possédait une idée de départ plus qu'intéressante, qui a d'ailleurs contribué à son succès sur la blogosphère, l'ensemble aurait à mon avis pu être plus travaillé et poussé pour éviter que La double vie d'Anna Song ne soit une pale copie de ce qui s'est déjà fait, avec une intrigue complètement copiée et sans réelle surprise. Un moment sympathique qui met en lumière une fois de plus toutes les folies qu'un amour inconditionnel peut engendrer, mais dont je conserverai plus en mémoire les imperfections que son réel intérêt.
Lien : http://croqlivres.canalblog...

Poussif.
C'est l'histoire d'une pianiste qui pendant plusieurs pages joue du piano pianistiquement, elle est très très jolie ; concomitamment elle a un cancer, très jeune, ce qui fait que pendant plusieurs pages elle alterne le piano et la chimiothérapie (mais plus le piano), elle est très très courageuse. Ensuite il y a des grands mères adorables, un amoureux (qui a perdu très jeune ses parents) qui tombe amoureux de la super jolie pianiste qui joue très bien du piano et qui va supercourageusement la soutenir pendant ses chimiothérapies.

Voilà quoi. On s'ennuie car l'histoire manque de chair et de réel. C'est éthéré. Bon enfin si vous adorez les histoires de piano et de chimiothérapie, c'est pas trop mal écrit.

Une construction très intéressante il est vrai, j'ai beaucoup aimé les insertions d'articles de magazines musicaux, le thème m'a plu également. J'ai été surprise par le retournement final, qui m'a laissé un sentiment agréable.

Cependant, les nombreux passages de narration m'ont paru longs. le personnage décrit de très belle manière l'origine de son amour et de sa fascination pour Anna Song mais j'ai trouvé que cela manquait de rythme, il manquait à mes yeux un petit quelque chose qui aurait fait la différence.