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EAN : 9782378911751
176 pages
Editions Nil (14/03/2024)
4.21/5   14 notes
Résumé :
Une mère écrit à son fils. Serge a trois ans, la grâce espiègle d'un petit qui découvre la vie, la marche et le rire, les bonbons et le cache-cache, les comptines et la danse. Mais il a un grand frère "spécial", atteint d'un autisme sévère. Comment alors grandir dans une fratrie singulière ? Comment dire son amour, en jonglant avec les catastrophes ?
Le handicap déclenche tant d'hostilités et de préjugés qu'il faut une force plus que spéciale pour lutter con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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En ouvrant cet ouvrage vous trouverez une lettre écrite par une maman à son fils.

La collection "les affranchis" propose aux auteurs et autrices d'écrire une lettre qu'ils n'ont jamais écrite.
Un défi aussi compliqué que complexe.
En ouvrant cette collection, vous savez d'avance que vous aurez face à vous le vrai, l'intimité.

Cette maman pour qui le quotidien est compliqué, explique à son fils Serge, à travers cette lettre qu'il a un frère qui requiert beaucoup d'attention. Son frère, Paul (Polo) est autiste.
L'autrice arrive avec brio à avoir une plume subtile et délicate pour expliquer les beautés et difficultés de son quotidien de maman d'un enfant autiste. Car il ne peut rien faire seul et il faut toujours quelqu'un pour veiller sur lui.
Elle présente Polo d'une manière tellement magnifique : "Spécial, différent, exceptionnel, extra-ordinaire.... Il y a bien des mots pour qualifier Polo dont on a poli les contours, les arêtes et les angles, afin d'éviter que quiconque s'y blesse."

La couverture résume parfaitement le ressenti de cette maman :
"Ton frère m'a enseigné l'indulgence, le chagrin et la douceur ; toi, la gratitude".

"Je voudrais également que tu saches déjà, qu'il n'y ait rien à dévoiler, à révéler, à formuler, je voudrais ne pas avoir à chercher les mots devant toi qui attends, et c'est également pour cela que je t'écris, pour repousser les ombres, les déposer sur le papier comme s'il pouvait les enfermer, tandis qu'à toi je ne dis mot, puisque tu es trop petit, qu'il n'est pas temps encore, et qu'on vaut mieux me concentrer sur ton allégresse qui forme au-dessus de nous une cloche protectrice."

L'autrice partage avec ses enfants et avec nous lecteurs, quelque chose de fort et de très touchant.

Serge n'est pas un remplaçant, il permet à ses parents de vivre ce qu'il ne pourra jamais vivre avec Paul.
"Nous pouvons tant pour toi, et si peu pour lui, mon Serge. Et sans doute est-ce plus dur à vivre: le sentiment de son impuissance face à son enfant qui souffre. Se dire qu'on n'y peut rien, qu'on n'y pourra jamais rien, quand il se débat sous vos yeux."

Une maman qui partage également son histoire familiale, son passé et son enfance.

J'ai trouvé cet ouvrage émouvant et d'une grande beauté. C'est un livre rempli d'amour et de tendresse.
Mais pas seulement. C'est également cri d'indignation.

A savoir, il faut en moyenne 4 à 5 ans pour diagnostiquer un enfant autiste en France, contre 18 mois en moyenne aux États-Unis.
"C'est cinq ans de colère, de honte, de rage, d'incompréhension, de patience, de visites médicales. C'EST CINQ ANS VOLÉS À L'ENFANT ET SA PRISE EN CHARGE".

Il y a d'autres chiffres... il y a plus de 9000 autistes français placés en Belgique faute de places et de personnels formés.

- Je remercie chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Robert Laffont pour cet envoi lors d'une Masse Critique Privilégiée.

Petite parenthèse :
Je ne sais pas si c'était voulu, mais l'email du résultat ne pouvait pas mieux tomber qu'en cette journée du 2 avril, journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme.
C'est également le jour où j'ai été diagnostiqué TSA sans déficience intellectuelle (anciennement appelé Asperger) ainsi que TDA. Et c'est un grand soulagement... car il m'a fallu 32 ans pour connaître l'explication de mon fonctionnement. Des aménagements sur mon lieu professionnel vont pouvoir être fait et je vais enfin mieux vivre. J'ai dû faire mon diagnostic ailleurs qu'en France car c'est encore malheureusement compliqué.
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Minh Tran Huy porte en elle la grâce et,par ricochet,la fait toucher du doigt ou devrais-je dire,elle rejaillit sur nous par ses mots à la fois simples et précis pour expliquer à son petit garçon la différence de son grand frère, le quotidien bouleversé,l'histoire familiale et paradoxalement tout ce que cela lui a apporté. Une force de vie qu'elle déploie au fil des pages,une métamorphose. Cette lettre est une offrande,les mots sont des bulles ou des akènes de pissenlit qui donnent prises au vent et sont porteurs de douceur et d'espérance.En utilisant comme image le kintsugi,cet art de restaurer les céramiques cassées,elle nous donne une leçon de vie et de sagesse,de résilience et d'acceptation et l'on ressent aussi tout l'amour qui " transcende la douleur en beauté, la fêlure en lumière." Merci Madame

Merci également à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique privilégiée.
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Reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique Privilégiée, je remercie sincèrement Babelio et les Éditions Robert Laffont pour cette très belle découverte. J'ai été très émue par ce beau témoignage d'amour, car au fond, il ne s'agit presque que de cela... presque...

La collection "Les affranchis" demande aux auteur.ices d'écrire "la lettre que vous n'auriez jamais écrite". Minh Tran Huy répond parfaitement à la contrainte en rédigeant cet ouvrage à l'attention de son deuxième fils, son Serge. Elle lui raconte un peu de sa vie, un peu de celle de ses ancêtres (originaires du Vietnam), quelques contes asiatiques, mais surtout leur vie actuelle : famille française réunissant deux parents lettrés, Polo - son aîné autiste - et lui, Serge - le cadet en pleine santé.

L'autrice décrit si bien les difficultés d'être parent, a fortiori mère, augmentées par le trouble autistique de son premier fils. Elle rend compte avec rage et courage des embûches sur leur trajet pour apporter les meilleures conditions de vie à leur enfant, des renoncements nécessaires, des sacrifices incontournables, de l'organisation "PME" familiale. Elle nous confie ses frustrations, dont celles, immenses, liées au silence de son enfant, qui ne lira jamais ce que ses parents mettent tant de coeur à écrire. Elle livre aussi ses désillusions autour de la prise en charge des enfants "différents", mais surtout autour du principe de "méritocratie". J'y croyais aussi avec ferveur, mais à la lecture de ses mots, mon avis a changé : comment parler de méritocratie au regard de telles inégalités de classe, de genre, d'histoire, de santé...

J'ai dévoré ce livre, en quelques heures seulement, tant il est poignant, intelligent et bien écrit. le style de Minh Tran Huy est aussi délicat, tendre et émouvant que les messages qu'elle fait passer, à ses fils avant tout, mais aussi au lectorat. Les novices - dont je suis - y trouveront autant de sincérité que d'amertume et de réalisme que de belles citations à ancrer profondément dans nos esprits.

Je le conseille vivement à quiconque s'intéresse à la parentalité, à l'inclusivité et à la tolérance.
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« Il y a une faille en tout chose,
C'est par là qu'entre la lumière ». Leonard Cohen.

Minh Tran Huy dévoile son histoire personnelle de façon sensible, intime et sans fard. L'autrice raconte tout l'amour pour l'aîné de ses enfants, Paul, autiste, ainsi que l'impuissance et le désarroi vécus face à la situation de lourd handicap touchant Paul, elle s'adresse dans ce récit à Serge, son cadet, confiant cette histoire bouleversante.

Une volonté de mettre en lumière et sublimer les fêlures, de révéler au grand jour et en mots.
Enseignement, état des lieux, confidences, qui démontrent combien long reste le chemin à parcourir pour accompagner les familles et considérer les personnes souffrant d'autisme, de façon adaptée et digne.

L'autrice confie tout ce qu'être parent d'un enfant autiste induit, de responsabilité, d'indulgence, de difficultés dans notre société, de culpabilisation aussi – tristement, de vulnérabilité, de singularité.

Un témoignage intime, criant d'émotion, de douceur et de douleur, de justesse et de tendresse, de force et de chagrin ; pétri d'humanité, d'amour et de gratitude, porteur d'espoir.

(J'aime beaucoup la citation choisie en exergue de ce récit, elle fait partie des phrases notées dans mon carnet de citations, celles qui me touchent particulièrement).

Merci, pour l'envoi de ce livre, aux éditions Robert Laffont – collection « Les Affranchis » - et à Babelio – une lecture profondément touchante.
Une autrice dont j'avais apprécié la plume sensible et délicate lisant deux de ses romans : « Les inconsolés » et « La double vie d'Anna Song ».
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Ton frère de Minh Tran Huy
Collection Les affranchis chez Robert Laffont

Cette collection permet la lettre jamais écrite. Minh Tran Huy décide de l'écrire à Serge, son fils.
Il est encore un tout petit garçon, il ne la lira pas tout de suite, néanmoins, elle existe. Un jour peut-être y trouvera-t-il une force, une explication, son histoire, et surtout beaucoup d'amour. Tout l'amour d'une mère pour ses fils, son fils, sa famille.
Bien sûr, le récit est intime, le témoignage délicat, malgré tout, la dimension universelle est présente elle aussi. L'auteure traite de l'autisme et du bouleversement qu'il a engendré dans sa famille.
Polo, le frère aîné est emmuré dans son monde et ses interactions avec les autres sont limitées, non maitrisées, incohérentes et parfois violentes.
C'est le récit de tout l'amour qu'une mère porte à ses enfants, un amour qui ne va pas sans frustration, sans sacrifice et sans peur de l'avenir, surtout quand le handicap s'invite dans la famille. C'est aussi une histoire de deuil, celui de la normalité (pardon pour l'usage du terme qui, je le sais, ne veut pas dire grand-chose !), l'effondrement d'espoirs. D'autant plus que la famille avait cru à la « Méritocratie » une valeur élevée au rang de devise familiale, depuis que les parents de l'auteure avaient posé le pied en France.
D'origine vietnamienne, la famille ne veut pas démériter, faire plus toujours, bien, mieux que bien, frôler la perfection, ne pas être redevable... Polo bouleverse la famille, leur rapport au monde, leur équilibre, leurs croyances.
La lettre raconte aussi le couple qui se heurte, la meurtrissure, l'incompréhension des voisins et quelques joyeuses fulgurances aussi.
Minh Tran Huy y mêle l'histoire des origines, le conte, la force, l'espoir, l'humanité.
« Ton frère m'a enseigné l'indulgence, le chagrin et la douceur, toi, la gratitude. »
Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont pour ce très joli récit reçu dans le cadre d'une masse critique.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Afin de restaurer les céramiques cassées, le kintsugi, je te le racontais tantôt, utilise un mélange de laque et de poudre d’or pour recoller les fragments et remédier aux lézardes, mélange qui avec le temps s’unifie et se solidifie jusqu’à permettre de rendre leur fonction initiale aux objets qu’on croyait devenus inutilisables, en plus de leur conférer une puissance inédite et paradoxale, puisque s’y expriment désormais la grâce de l’imperfection et tous les charmes de l’éphémère – car, malgré tous nos efforts, nous ne sommes que de passage, mon Serge.
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J’ai passé à l’or des mots d’incurables cicatrices, mon Serge. J’ai raconté pour survivre, mais je n’ai pas raconté que pour survivre : j’avais le désir d’aller au-delà, de créer de la lumière à partir de ce qui nous avait accablés et presque vaincus, et presque rompus. J’ai refusé de passer sous silence, comme c’était l’usage dans ma famille, ce qui avait meurtri, broyé, abîmé. J’ai tenté de donner du sens et une forme de grâce à la fracture en l’éclairant pour mieux la colmater plutôt que de la masquer en usant de quelque invisibles vernis empoisonné.
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« On veut le meilleur plombier pour remédier à une fuite d’eau, le meilleur chirurgien quand on se fait opérer du cœur, le meilleur cuisinier quand on va dîner au restaurant, la meilleure nounou pour s’occuper de ses enfants - les personnes les plus compétentes dans leur domaine pour exécuter les tâches afférentes. Mais quand il s’agit de gouverner, pourquoi mettre aux commandes des hommes et des femmes qui, durant des années, se sont entraînés à améliorer leur performances individuelles au sein d’établissement qui les ont classés en fonction, alors qu’il s’agit de prendre des décisions pour le bien commun, et non pas seulement pour le bien d’eux-mêmes et de ceux qui leur ressemblent ? » P72
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« En vérité, personne ne songe à vérifier que les « premiers de cordée » sont doués des vertus civiques et des vertus tout court nécessaires à la direction d’un pays. L’intelligence est moralement neutre, on peut en faire un bon ou mauvais usage, et si la voie royale tracée par les grandes écoles en France peut, en effet, être une bonne voie pour parvenir à ses fins à soi, on ne voit pas en quoi elle est une bonne voie : elle fait allègrement fi du sens collectif, de la solidarité, du désintéressement personnel, du respect de l’autre, du droit à la dignité de chacun, pour favoriser un « mérite » technocratique qui divise au lieu d’unir. » P73
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Non seulement nos enfants sont imparfaits, mais cette imperfection s'origine dans la nôtre, tandis qu'on n'interroge jamais aucun de nos conjoints, qui ne se voient pas davantage proposer des "séances d'accompagnement à la parentalité" et autres thérapies "parents-bébé". Nous devrions avoir honte de nos comportements, de notre histoire, de ce que nous sommes ; je devrais avoir honte, baisser la tête et me taire.
Mais, comme Bartleby le scribe, j'ai préféré ne pas.
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Videos de Minh Tran Huy (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Minh Tran Huy
A l'occasion du Festival "Le livre sur la place" 2022 à Nancy, Minh Tran Huy vous présente son ouvrage "Un enfant sans histoire" aux éditions Actes Sud. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2640619/minh-tran-huy-un-enfant-sans-histoire
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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