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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est complètement pas hasard que j'ai rencontré cette auteure qui offrait une séance de dédicaces lors des dernières "Correspondances" de Manosque (04) et j'avoue que je l'ai trouvé vraiment captivante, tout comme cet ouvrage d'ailleurs. Inspiré d'une histoire vraie qui a fait un gros scandale dans le monde de la musique classique en 2007. Dans cet ouvrage, le lecteur découre d'un côté est l'histoire d'une jeune fille d'origine vietnamienne, Anna Song, qui a une véritable prédisposition, semble-t-il, pour jouer du piano. le chemin de cette dernière semble donc tout tracé : devenir une virtuose célèbre et reconnue. de l'autre, celle de Paul Desroches, un jeune orphelin et narrateur par la même occasion, qui a été privé de ses parents trop tôt et qui vit dorénavant seul avec sa grand-mère. Ces deux protagonistes vont se rencontrer dès leur plus tendre enfance et, sitôt que Paul entendra Anna jouer du piano, il ne pourra plus jamais s'enlever cette douce mélodie de la tête, tout comme il ne pourra d'ailleurs plus jamais effacer de sa mémoire ce visage angélique. Une amitié qui ne va pas tader à tourner à l'obsession pour Paul car lorsqu'Anna sera obligée de quitter la France pour s'installer aux Etats-Unis avec ses parents, Paul, lui, aura sans cesse l'impression de la voir partout, de l'imaginer et de ne plus penser qu'à une chose : leurs retrouvailles...
Cependant, même si celles-ci sont décrites à merveille dans ce roman, avec un mariage à la clé, les choses ne sont pourtant pas toutes roses. Anna étant atteinte d'une grave maladie qui lui paralyse les doigts dès qu'elle s'installe devant un piano, les choses commencent à se compliquer car, même si, elle, aurait tendance à baisser les bras, Paul, lui, ne l'entend pas de la même façon et n'aspire qu'à une chose : faire découvrir au monde entier le talent de celle qu'il n'a pas cessé d'aimer et d'idolâtrer alors qu'il n'était encore qu'un enfant, qui, à l'époque, n'y entendait rien en question de musique.

Un roman poignant, vraiment très bien écrit et qu je ne peux que vous conseiller de lire jusqu'à la dernière page (voir même de relire) car, en ce qui me concerne, je me suis prise une très grosse claque. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de juger par vous-mêmes. Pour ma part, mon opinion est déjà faite et cela ne m'a donné qu'une envie : faire des recherches plus approfondies sur ce qui s'est réellement passé concernant le destin de la femme dont cette histoire est inspirée !
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Jusqu'où peut-on aller par amour ?
Pour l'amour d'Anna Song, sa femme, Paul Desroches a édifié un mythe.
Alors qu'une dystonie et plus tard un cancer incurable des ovaires ont mis un terme à la carrière de pianiste d'Anna, Paul produit le dernier travail de son épouse : l'enregistrement en studio des plus grands classiques du répertoire. En tout 102 CD, d'une époustouflante maîtrise musicale.
Mais après de dithyrambiques critiques, le culte d'Anna Song s'effondre.
Tous les enregistrements seraient faux, intégralement pillés à d'autres musiciens..

Si le roman est largement inspiré par l'affaire véridique de la pianiste Joyce Hatto, il ne tarde pas à égrener ses propres notes, à jouer sa propre partition et faire entendre sa propre musique, un lamento amoureux que viennent rythmer, comme des accords plaqués, les coupures de presse (fictives) qui scandent le récit de Paul Desroches.
Mélodie pure et cristalline, douce et mélancolique, "La double vie d'Anna Song" est une chanson triste, un chant tout entier dédié à la musique, au Viêtnam, pays des origines, et à la puissance absolue d'un amour fantasmé.
Nul doute que la petite musique aux notes accrocheuses de ce très beau roman, saura apposer sa touche délicate et profonde chez le lecteur qui voudra bien l'écouter.
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Cette histoire est fascinante. Minh Tran Huy part du scandale Joyce Hatto (1928-2006), qui ébranla la musique classique en 2007.

Il s'agit d'une tromperie à grande échelle autour de la musique. Anna Song vit avec ses parents et sa grand-mère en France. Ses parents ont fui le Vietnam. Ses parents travaillants, elle se retrouve souvent seule avec sa grand-mère. Sa mère avait une passion pour la musique. Mais une fois en France, elle a renoncé à jouer. C'est Anna qui reprend le flambeau, avec virtuose et passion. Et il y a le grand-père, décédé, qui laisse une empreinte importante sur Anna qui ne l'a pourtant pas connue.

A côté de chez elle, un petit garçon, Paul Desroches, vit avec sa grand-mère. Ses parents ont trouvé la mort dans un accident de voiture. Cela le marquera à tout jamais.

Ces deux âmes seules vont se rencontrer. Ils vont grandir ensemble jusqu'au départ d'Anna pour les Etats-Unis. Ils se promettent de s'écrire et de se revoir. Ce n'est qu'une petite séparation.

Ils se retrouveront longtemps après. Mais Anna, devenu pianiste, a une grave maladie. Alors Paul décide de lui créer un atelier où elle pourra jouer de la musique à son rythme. Il enregistre tout ce qu'elle joue.

A son décès, il vend ses CD. Anna rencontre une certaine notoriété.

Jusqu'au grain de sable.

Ah, là si vous voulez connaître la suite, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Minh Tran Huy a réussi son coup. J'ai complétement plongé dans cette histoire qui ressemble à un lac calme mais qui cache bien des tragédies. Elle a su très bien orchestrer son roman. On suit la vie des deux protagonistes, de leur enfance jusqu'au final. On revient au Vietnam et à son histoire. Cela parle de musique, de rêves réduits à néant, alors qu'il y a tant de travail derrière. Également de déracinement, du poids des anciens sur les générations qui suivent. de l'impact des évènements sur la vie des uns et des autres. de solitude. D'Amour (avec un grand A). de cette imposture menée de main de maître, sans compter la fin surprenante.
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Dans le roman de Minh Tran Huy,cette dernière s'est inspirée du scandale découvert en 2007 ( je crois),en Angleterre et qui fut le plus gros plagiat de l'histoire musicale .
Joyce Hatto, pianiste peu connue,s'est fait enregistrer par son mari et Il s'est avéré après enquête, que tous ces enregistrements étaient des faux,pillés sur d'autres pianistes reconnus,certains avaient subi des manipulations techniques.
Et C'est sur ce scandale que notre écrivaine va bâtir cette histoire.
Deux gamins âgés de 8 ans,vont se rencontrer dans de tristes circonstances .
Paul vient de perdre ses parents dans un accident de la route .Il est recueilli par sa grand mère qui l'élèvera.
Anna,vit chez sa grand - mère : Mme Thi, d'origine vietnamienne les parents d'Anna voyagent beaucoup à l'étranger. Les deux grand-mères sont voisines et s'apprécient.
Les deux enfants vont voir se tisser au fil du temps des liens solides et seront comme les inséparables.
Anna se révèle être une pianiste douée, encouragée par son entourage ,elle ne vit que devant son clavier,jusqu'au jour où....
À vous de découvrir la suite ,sans rien dévoiler, la seule question: jusqu'où un homme peut-il aller par amour et désespoir?
C'est un jeu de miroirs ,tout s'imbrique parfaitement dans cette histoire et puis : la chute ,totalement inattendue qui m'a laissée pantoise car très surprenante,je ne m'y attendais pas! .Peut-on parler de folie?.À vous de le découvrir, très beau roman.⭐⭐⭐⭐⭐

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Un amour fou entre un mythe et un mythomane. Un livre mystificateur qui nous mène en bateau.Une envolée de notes cristallines qui tintent encore lorsque s'inscrit le mot fin. Voilà ce que j'ai ressenti en fermant "La double vie d'Anna Song" très joliment écrit par Minh Tran Huy qui a par ailleurs publié "La princesse et le pêcheur", un recueil de contes et légendes du Vietnam, et "La princesse est née cette nuit".
Le récit se mèle d'interviews et articles de journaux ce qui donne de la vie au texte.
L'auteur nous livre ici la rencontre entre deux enfants de huit ans dont les grands mères sont amies,la musique qui les lie puis leur amour.
Anna Song est une virtuose précoce qui joue du piano. "Ses doigts minuscules couraient sur les touches noires et blanches. Sol,ré,mi,sol,sol,la,fa,ré,si,sol. Magie tantôt sombre et perfide, enveloppante comme une mer, tantôt haute, céleste presque et lumineuse comme une goutte de rosée."
Paul Desroches, orphelin, tombe en extase face à la grace innée du corps et de l'esprit d'Anna. "Sa musique l'exalte, sa voix l'apaise".
En parfaite osmose, il comprend qu'elle porte un secret venu d'ailleurs.
Un grand père vietnamien spolié de ses terres et de son domaine. Un piano à queue démembré, sur lequel sa femme jouait avec passion.
C'est en hommage à ce monde échoué que la musique d'Anna s'imprègne d'absolu.
Chaque enfant, de son côté, cultive ses morts avec ferveur, les chérit, restaure à sa manière les fastes du passé.
Séparation. Peine. Chagrin. Lettres entre deux continents pour maintenir le lien.
Retrouvailles et amour fou. Fou car la maladie s'en mèle, les doigts d'Anna se paralysent lui enlevant son génie et s'en suit un gros, très gros mensonge, celui d'un mythe monté de toutes pièces par un mari aimant dans un studio d'enregistrement.
Beau et triste, comme une tige de bambou balayée par le vent qui frissonne épuisée,comme l'histoire de ces boat people qui ont tout perdu mais dont on voudrait redorer le blason, comme le conte d'une petite virtuose devenue simple femme et transformée en princesse par son prince charmant.
A découvrir!
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Paul Desroches est un enfant timide et solitaire élevé par sa grand-mère depuis la disparition de ses parents dans un accident de voiture.
Chez Madame Thi, la voisine, Paul découvre la petite Anna, déjà virtuose du piano, qui lui arrache des larmes en interprétant la « Pavane pour une infante défunte ».
Anna raconte à Paul comment Mme Thi a quitté le Vietnam avec son fils, après avoir tout perdu. Une photo représente le grand-père devant un gingko, arbre millénaire qui devait protéger la propriété bâtie de ses mains.
Paul aime Anna plus que tout et quand une terrible maladie l'emporte, il envoie les disques qu'elle a enregistrés pour vaincre la mort à de célèbres critiques musicaux.
Leur qualité est sublime, mais...
Cette histoire d'amour hors du commun est touchante et bouleversante. Minh Tran Huy entremêle la vie de Paul et d'Anna de légendes vietnamiennes merveilleuses qui rappellent « La princesse et le pêcheur » ou « le lac né en une nuit ».
La narration de Paul est interrompue par des articles de presse qui vont, peu à peu,nous faire découvrir une autre réalité.
Basé sur l'histoire vraie de la pianiste Joyce Hatto, le récit met en évidence le manque d'esprit critique des journalistes qui souvent se contentent de recopier des extraits d'autres articles sans en vérifier les sources.

Une écriture et un style magnifique, j'ai beaucoup aimé.
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Un livre remarquable, qui nous entraîne aux côtés d'Anna, un génie du piano dotée de l'oreille absolue, et de son mari, Paul, producteur et conseiller de l'artiste, seule voix intime narrative au fil des pages, dans les méandres de leur existence et de leur amour.

C'est un livre fort, où l'exil, le deuil et l'absence de l'être aimé sont présents à chaque page. le Viet-Nam est très présent aussi, le pays rêvé des origines et des ancêtres, d'où l'on vient sans en être vraiment parti. L'auteure arrive à nous faire comprendre l'ambiguïté que ressent la 2ème génération d'immigrés, ceux qui sont nés ici, en France, et qui ont du mal à trouver leur place. Elle utilise la musique, le piano en l'occurrence, pour tisser un lien entre ici et là-bas. La musique est présente à chaque ligne, elle a une vie propre au sein de ce roman, comme un trésor précieux qui palpite continuellement et qui ne supporte aucune faiblesse ni aucun éloignement.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure, délicate et précise.
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La Double Vie d'Anna Song s'inspire de l'histoire vraie de la pianiste Joyce Hatto, une britannique, mais Anna Song est vietnamienne d'origine et cela donnera lieu à de très belles pages sur les rituels du pays et sur son histoire. Anna Song, gravement malade, enregistre à la fin de sa vie des CD. Bien vite, elle sort de l'ombre et tout le monde s'arrache ses interprétations. Mais un mystère plane. Comment se fait-il que l'on n'ait pas reconnu sa virtuosité avant ? Son mari et producteur de ses disques serait-il en cause ? Et comment Minh Tran Huy récupère-t-elle l'histoire pour en faire une véritable fiction ? le dénouement en surprendra peut-être plusieurs. Malheureusement, je l'ai deviné et cela a un peu amoindri mon enthousiasme pour cette oeuvre à l'écriture intéressante. J'ai beaucoup aimé par contre les quelques légendes vietnamiennes qui ponctuent le récit.
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Ce petit roman extrêmement bien écrit risque d'en surprendre plus d'un.
Pour le challenge gourmand, je devais trouver un roman avec un thème musical. J'ai choisi celui-ci.

Anna song, "la plus grande pianiste vivante dont personne n'a jamais entendu parler ", laisse derrière elle une oeuvre discographique sans précédent. Ce roman nous dévoile son histoire.

Ce roman inspiré d'une histoire vraie est un récit tendre et poignant :
Le récit d'un homme éperdument amoureux de sa femme et de son talent, voulant offrir au monde la chance d'écouter cette immense artiste, et de ressentir l'expérience unique, pleine d'émotions intenses qu'il a pu vivre enfant en écoutant Anna jouer sur son piano.
Ce roman est tout à la fois une magnifique déclaration d'amour à une femme, à la musique classique et un roman sur la réussite et la déception.
Il est empli de nostalgie : Celle du pays que l'on ne connait pas, celui de ses parents, le Vietnam, un pays idéalisé par Anna, de ce grand père dont la photo s'efface sur le buffet de sa grand-mère.
Des malheurs viendront ternir le récit, deuil ou maladie. Toutefois, l'écriture infiniment douce de l'autrice nous enveloppe et nous berce.


Mon avis

Plus que le récit étrange de cette pianiste, c'est l'écriture et la construction du récit qui m'ont agréablement surprise. Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce court roman, à lire absolument jusqu'à la fin.
Une écriture subtile et délicieuse . Une autrice à suivre...


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« Tout ce que l'on aime devient une fiction. » Cette phrase, c'est l'incipit d'un roman d'Amélie Nothomb, La Nostalgie Heureuse. Et c'est la première pensée qui vient à l'esprit en terminant La Double Vie d'Anna Song.

Cette Double Vie, c'est celle fantasmée d'Anna Song qui, dès l'enfance, se révèle pianiste virtuose mais qui, plus tard, frappée par la maladie, n'aura pas droit à la reconnaissance publique qui aurait dû être la sienne. C'est aussi, en filigrane la vie de l'auteur qui se dévoile, à travers l'évocation de l'Histoire du Vietnâm et de l'exil forcé qui fût pour nombre de Vietnâmiens devenus malgré eux des « Viêt kiêu » (terme créé par les Vietnamiens restés sur place pour désigner la diaspora et leurs descendants) un véritable crève-coeur dont ils ne se remirent jamais complètement. Ce roman est un roman sur l'exil et sur la difficulté de trouver sa place quand on est (ou quand on naît) déraciné.

C'est aussi un livre d'amour et de mensonges, un livre rempli de chausses-trappes et de faux-semblants où personne n'est véritablement ce qu'il semblait être de prime abord, tout comme l'exilé ne se pose jamais définitivement quelque part. C'est cet Ailleurs, partout présent, qui fait le coeur du livre et son indéfinissable attrait.

Inspiré de l'affaire Joyce Hatto, qui fit scandale dans le monde de la musique en 2007, le personnage d'Anna Song nous est, par la grâce de sa créatrice, Minh Tran Huy, infiniment plus proche et attachant que celui de la pianiste britannique (dont on découvrira avec intérêt, suite à ce roman, la rocambolesque carrière.)
Lien : http://0511926s.esidoc.fr/re..
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