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Citations sur Shibumi (266)

Tu traites les Américains de barbares. Tu as raison, bien sûr. Je le sais aussi bien que toi. Je sais qu'ils ont torturé, mutilé sexuellement des prisonniers. Je sais qu'ils ont enflammé des hommes au lance-flamme, pour voir où ils étaient capables de courir avant de s'écrouler. Oui, des barbares. Mais Nikko, nos soldats ont commis des actes similaires, des actes de cruauté et d'atrocité au-delà de toute description. La guerre, la haine, la peur ont fait de nos compatriotes de véritables bêtes. Et nous ne sommes pas des barbares ; notre moralité aurait dû être étayé par mille ans de civilisation et de culture. Dans un certain sens, la barbarie fondamentale des Américains est leur excuse - non, de telles choses sont inexcusables - , leur justification. Comment condamnerions-nous la brutalité de ces hommes dont la culture n'est qu'un mince patchwork hâtivement tissé en une poignée de décennies, quand nous nous transformons nous-mêmes en bêtes sauvages sans pitié et sans humanité, malgré des centaines d'années de civilisation ? L'Amérique a été peuplée par la lie de l'Europe. Ceci étant, nous devons les considérer comme innocents. Innocents comme la vipère, le chacal. Dangereux et perfides, mais non coupables. Tu les méprises en tant que race. Mais ce n'est pas une race. Pas même une civilisation. Seulement un ragoût culturel des détritus et des restes du banquet européen.
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- ... Au fait, comment va votre jardin ?
- Il prend forme.
- C'est-à-dire ?
- Il devient plus simple d'année en année.
- Vous voyez ! Ce satané penchant des Japonais pour le paradoxe qui tourne au syllogisme ! Regardez-vous. Un guerrier-jardinier ! Vous êtes un vrai Japonais du moyen-âge. Et un antihéros. Non pas au sens où l'entendent à tort les critiques et les érudits, avides de lettres à accrocher à leurs noms. Ils nomment antihéros des héros invraisemblables ou de séduisants coquins - le gros flic ou Richard III. Le véritable antihéros est une variation du héros - non pas un clown qui occupe le premier rôle, ou un spectateur qui se défoule sur scène. Comme le héros classique, l'antihéros conduit la masse à son salut. Il y eut une époque, dans la comédie du genre humain, où le salut reposait sur l'ordre ou l'organisation, où tous les grands héros du monde occidental menaient leurs adeptes à lutter contre l'ennemi déclaré : le chaos. Maintenant, nous apprenons que l'ennemi fondamental n'est pas le chaos, mais l'organisation ; pas la divergence, mais la similitude ; pas le primitivisme, mais le progrès. Et le nouvel héros - l'antihéros - est celui qui s'est donné pour but de s'attaquer à l'organisation, de détruire le système.
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Pour intéresser Alexandra Ivanovna, il fallait être riche, beau ou intelligent ; et l'un des drames de sa vie fut qu'elle trouva rarement deux de ces qualités réunies en un seul homme, et en tout cas jamais les trois.
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- Vous n'aviez pas prévenu que vous désiriez voir le film, dit Starr. Je ne pense pas que le projectionniste l'ait déjà rembobiné.
- Qu'il le passe à l'envers. Peu importe.
... la porte de l'ascenseur s'ouvre et se ferme sur la tête du tueur japonais abattu. L'homme revient à la vie, se relève le long du mur. Le trou dans la paume de sa main se referme, il retire la balle de son dos. Il court en marche arrière, traverse un groupe d'écoliers ; une petite fille se redresse, ondoyant au-dessus du sol, la trainée rouge sur sa robe rentre, comme aspirée, dans son ventre. Le japonais atteint le hall principal baigné d'une lumière floue, esquive des morceaux de verre brisé qui se rassemblent d'un coup en forme de porte vitrée. Le deuxième tueur se remet sur pied, saisit une arme automatique au vol ; tous les deux courent en arrière et sortent du champ ; un panoramique accéléré découvre un jeune Israélien étendu à terre ; le flot de sang remonte à sa hanche. Il se redresse d'un bond, court à reculons, attrapant son sac de montagne au passage. La caméra pivote, se fixe sur le second Israélien juste à temps pour voir sa joue se recoller. Il se redresse et le sang reflue dans sa poitrine, la déchirure dans la chemise se répare d'elle même. Les deux jeunes gens marchent à reculons. L'un se tourne et sourit...
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Pour intéresser Alexandra Ivanovna, il fallait être riche, beau et intelligent ; et l’un des drames de sa vie qu’elle trouva rarement deux de ces qualités réunies en un seul homme et en tout cas jamais les trois.
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Les américains confondaient niveau de vie et qualité de vie, égalité des chances et médiocrité institutionnalisée, bravage et courage, machisme et virilité, libertinage et liberté, verbosité et clarté du langage, amusement et plaisir.
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L’occident est l’avenir, Nikko. Un avenir sinistre et impersonnel, un avenir de technologie et d’automatisme, c’est vrai mais l’avenir malgré tout. Et tu devras y vivre, mon fils. Mépriser les américains ne te sera d’aucune utilité. Tu dois chercher à les comprendre, ne serait-ce que pour te garder d’eux.

Kishikawan-san, le père adoptif japonais de Nicholaï
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C’est au début du mois de mars humide et venteux de la seconde année qu’il fut forcé d’apprendre que, lorsqu’on dîne avec les loups, on n’est jamais certain d’être l’invité ou le plat principal.
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Il y eut une époque, dans la comédie du genre humain, où le salut reposait sur l'ordre et l'organisation, où tous les grands héros du monde occidental menaient leur adeptes à lutter contre l'ennemi déclaré : le chaos.
Maintenant, nous apprenons que l'ennemi fondamental n'est pas le chaos, mais l'organisation; pas la divergence, mais la similitude. Et le nouveau héros est celui qui s'est donné pour but de s'attaquer à l'organisation, de détruire le système.
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De dix ans plus jeune qu’elle, il était très beau et très sportif. Cavalier émérite et escrimeur de premier plan, il lui servait d’élément décoratif, et la seule allusion qu’elle fit en public à leur intimité fut de le décrire comme un « spécimen propre à la reproduction ».

Alexandra Ivanovna, mère de Nicholaï Hel
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