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Anne Damour (Traducteur)
EAN : 9782351780206
445 pages
Gallmeister (02/10/2008)
  Existe en édition audio
4.1/5   1267 notes
Résumé :
Nicholaï Hel est l’assassin le plus doué de son époque et l’homme le plus recherché du monde. Son secret réside dans sa détermination à atteindre une forme rare d’excellence personnelle : le shibumi. Après avoir été élevé dans le Japon de l’après-guerre et initié à l’art subtil du go, il est désormais retiré dans sa forteresse du Pays basque. Il se retrouve alors traqué par une organisation internationale de terreur et d’anéantissement – la Mother Company – et doit ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (180) Voir plus Ajouter une critique
4,1

sur 1267 notes
Drôle de livre… On y trouve des morceaux d'anthologie qui laissent pantois, mais aussi beaucoup de bavardages. Il y a de l'humour, beaucoup d'humour, de la poésie aussi, et de nouveau trop de babillages… Ce livre m'a beaucoup impressionné par son style, sa construction, l'originalité des personnages, son pouvoir évocateur, mais il ne m'a pas plu…
C'est l'histoire d'une lutte à mort entre une puissante organisation secrète – la Mother Company - en passe de dominer le monde car elle contrôle l'énergie fossile, le sang de toutes les puissances industrielles, et Nicolaï Hel, sorte de samouraï moderne, un de ces chevaliers de l'ancien temps, sans peur et sans reproche, empêtré dans ses codes rigides de l'honneur. Ce grand pourfendeur de la race maudite et dégénérée des marchands et des médiocres fut élevé dans la plus pure des traditions japonaises.
Dans ce livre, Nicolaï Hel est une sorte de demi-dieu. C'est Achille sans son talon ; il est beau, suprêmement intelligent, polyglotte, sportif, et vif comme l'éclair ; c'est un épicurien ; immensément riche, il est détaché des basses contingences matérielles ; il est brave sous la torture, bénéficie d'un sens aigu de la proximité (sens détenu par les premiers homo-sapiens, perdu par l'homme moderne, et retrouver par notre héros), et fidèle en amitié.
Est-il besoin de préciser que ses prouesses sexuelles sont hors-normes ?
De son vrai métier, Nicolaï Hel est un tueur. Pas n'importe quel tueur, puisque c'est le plus grand. Un type vraiment dangereux capable de tuer avec une paille, ou un trombone, ou la mine d'un crayon (pas la peine d'acheter le livre pour savoir comment tuer avec une paille : le mode d'emploi ne s'y trouve pas).
Bon ! passe encore pour notre pur et invulnérable héros… Mais ce qui m'a perturbé le plus, c'est son absolue détestation de l'homme occidental, de l'homme blanc. A l'exception (et encore !) du Basque, l'homme blanc est médiocre, veule, paresseux, cynique, et intéressé. Cerise sur le gâteau, la révolution industrielle a fait de lui un vulgaire marchand sans foi ni loi… Ne parlons pas de l'Arabe tout juste bon à garder les chèvres. Pour notre auteur, le seul homme véritable est pétri de culture japonaise. Attention ! pas celle pervertie par la culture occidentale, mais celle des valeurs traditionnelles du Japon… Cette misanthropie, ce mépris pour le commun, a un côté morbide que j'ai fini par trouver insupportable au fil des pages… Et cette distance entre la pureté, l'héroïsme, la fidélité, la force des uns, et la veulerie, la médiocrité, et la turpitude des autres… Malgré les qualités indéniables de ce livre, je n'ai pas du tout accroché.
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Pas facile de parler de Shibumi, ce roman protéiforme, qui se présente comme un roman d'espionnage mais l'intrigue qui met en scène la Mother Company, sorte de société secrète dont le but avoué est de maintenir les tensions entre les grandes puissances internationales , n'est qu'un prétexte pour faire les portrait d'un être assez extraordinaire, Nicholaï Hel.

Si les longues pages consacrées à l'étude des grottes basques m'ont laissée de marbre, voire agacée , moi qui ne savait même pas ce qu'était une résurgence (lacune corrigée, merci Trevanian), et qui ai beaucoup de mal à visualiser de telles descriptions, ce roman reste tout de même remarquable, tant le personnage est fascinant. Son éducation et le bagage génétique hérité d'une mère elle aussi hors norme qui a choisi le père comme on choisit un étalon.

« De dix ans plus jeune qu'elle, il était très beau et très sportif. Cavalier émérite et escrimeur de premier plan, il lui servait d'élément décoratif, et la seule allusion qu'elle fit en public à leur intimité fut de le décrire comme un « spécimen propre à la reproduction ». »

, en font un être exceptionnel, d'une grande intelligence et des facultés émotionnelles et sensorielles étonnantes. Même s'il perd ce pouvoir au moment où il en aurait le plus besoin, il possède une aptitude spontanée à l'éveil, cette sorte de communion avec l'universel qu'il convoque à l'envi.

Trevanian réussit à créer une belle empathie avec Nicholaï, mais d'autres personnages tirent bien leur épingle du jeu. Ainsi, le Cagot, responsable d'une grande partie de l'humour distillé au fil des pages. Il est d'ailleurs étonnant de trouver au sein d'un roman américain une telle connaissance du pays basque, et du caractère bien trempé de ses autochtones. Ce serait presque le pays des rêves, comparé aux USA, contrée pour laquelle l'auteur ne mâche pas ses mots :

 
« L'Amérique a été peuplée par la lie de l'Europe. Ceci étant, nous devons les considérer comme innocents. Innocents comme la vipère, le chacal. Dangereux et perfides mais non coupables. Tu les méprises en tant que race. Mais ce n'est pas une race. Pas même une civilisation. Seulement un ragoût culturel, des détritus et des restes du banquet européen. Au mieux, une technologie à apparence humaine. Pour éthique, ils ont des règles. La quantité chez eux fait office de qualité. Honneur et déshonneur se nomment "gagner" et « perdre ». »

Et le shibumi dans tout ça? Si difficile à définir, un équilibre entre le désir et la possession,



« shibumi implique l'idée du raffinement le plus subtil sous les apparences les plus banales. […] Shibumi est compréhension plus que connaissance. Silence éloquent. Dans le comportement, c'est la modestie sans pruderie. Dans le domaine de l'art… c'est la simplicité harmonieuse, la concision intelligente. En philosophie… c'est le contentement spirituel, non passif ; c'est exister sans l'angoisse de devenir. Et dans la personnalité de l'homme, c'est… comment dire ? L'autorité sans la domination?

La profondeur du personnage, le contraste entre le respect pour les valeurs orientales et la piètre opinion des « cow-boys d'importation, tout cela posé sur l'écrin d'une région française à forte personnalité constitue un mélange saisissant, et rend ce roman assez inoubliable.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Il y a des lectures, bouleversantes, stupéfiantes, terrifiantes ou hilarantes et il y a des lectures.... déroutantes.
Je viens de rencontrer l'un des livres les plus étranges de ma carrière de lecteur.
Et, au moment de rédiger cette chronique, me voici bien embarrassé.
C'est pourtant simple me direz-vous, il y a trois possibilités.
1- J'ai aimé
2- Il m'a laissé indifférent
3- J'ai détesté
C'est là qu'est l'os hélas.
Shibumi, c'est tout ça. Je suis passé par tous les sentiments en le lisant.
Ne vous fiez pas à la 4ème de couverture. Nicolaï Hell est l'homme le plus recherché du monde, etc...
Vous croyez que vous êtes partis pour une chasse à l'homme sur un rythme endiablé, et bien détrompez-vous. Trevanian se charge de freiner votre enthousiasme.
Alors c'est quoi ce livre ?
Un roman, un grand roman, un méga roman. de ceux qui vous hantent.
La raison ? Justement, quand vous le refermez, vous ne comprenez pas pourquoi.
Il est inclassable, agaçant parfois, et pourtant il ne vous laisse pas indifférent.
Du Japon d'avant-guerre jusqu'aux gouffres du pays basque d'aujourd'hui, attendez-vous à être surpris.
Et le Shibumi saurez-vous l'atteindre ?
Je fais beaucoup de mystère, n'est-ce pas ? Mais, je vais vous avouer quelque chose, l'amie libraire qui me l'a vivement conseillé ne m'en n'avait rien dit de plus, me laissant découvrir cette oeuvre d'un auteur depuis disparu, maintenant, je sais pourquoi, ce livre est irracontable.
A votre tour, prenez le risque...
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Curieux livre que ce Shibumi, publié en 1979, roman-culte, best-seller mondial, marqueur d'une évolution du roman d'espionnage traditionnel vers le thriller.

Shibumi est un roman à la matière riche. Il est composé d'une intrigue à suspense palpitant mettant aux prises des services spéciaux, des terroristes et des combattants anti-terroristes. C'est aussi le récit de la vie romanesque et « extraordinaire » du personnage principal, disons même du héros, Nicholaï Her. C'est enfin un roman qui se veut philosophique et qui soulève des questionnements profonds.

1978. Un petit groupe de jeunes Israéliens pourchassent, pour les exécuter, des membres de l'organisation palestinienne Septembre noir ayant participé, quelques années plus tôt, à la prise d'otages et au massacre des jeux olympiques de Munich. Mais déjouée avec une infinie brutalité par la CIA et un mystérieux organisme apparemment tout puissant, la Mother Company, l'opération tourne très rapidement au fiasco. Pour des raisons qui leur appartiennent, les Américains s'opposent à tout ce qui pourrait susciter colère chez les Palestiniens et contrariété dans le monde arabe.

Résolue à mener à bien le projet du groupe israélien dont elle est la seule survivante, une jeune femme va chercher à y entraîner un certain Nicholaï Her, un ancien mercenaire antiterroriste, réputé pour son efficacité de tueur au service de bonnes causes, aujourd'hui retiré en France, fortune faite, dans le château qu'il a acquis et rénové au coeur des montagnes du pays basque. Face à la Mother Company, la lutte sera terrible, incertaine, meurtrière, sans quartiers... avec l'arsenal technique de l'époque.

Mais qui est donc Nicholaï Her ?... Il est le surhomme absolu ! Insurpassable sur tous les plans ; ressources physiques et mentales, valeurs éthiques, raffinement du goût, intelligence stratégique (il est maître au jeu de go), efficacité (il tue un ennemi avec n'importe quel objet courant), sans oublier des yeux vert bouteille et un savoir-faire sans égal pour donner du plaisir aux femmes ! Au rancart, les héros de polar de ma jeunesse – James Bond, Hubert Bonnisseur de la Bath, SAS le prince Malko Linge et le commissaire San Antonio ! Pour trouver une référence, il me faut remonter plus loin dans mon adolescence, à Edmond Dantès devenu Comte de Monte Christo, riche à profusion et justicier implacable, juste, parfait.

Caricature délibérée ou projection fantasmatique de l'auteur ? Au cours de ma lecture, je me suis posé la question à plusieurs reprises. J'y reviendrai.

La vie de Nicholaï Her est racontée sous forme de larges flashbacks. Passionnant ! Son enfance auprès d'une mère russe fantasque exilée à Shanghai ; son adolescence au Japon à la fin des années trente et pendant la guerre ; son errance, après la capitulation, dans un Japon anéanti ; ses démêlés avec les forces d'occupation américaines, avant qu'elles ne prennent conscience de ses talents hors du commun et ne décident de l'employer pour des missions secrètes de « neutralisation » extrêmement difficiles et périlleuses. Un tremplin !

Il est inhabituel et fascinant de regarder l'histoire en perspective depuis le Japon. Nicholaï a été nourri de culture japonaise, la culture millénaire d'un Japon impérial et impérialiste disparu en 1945. Il n'a que mépris pour le modèle américain, ses valeurs individualistes et mercantiles. Les pays européens ne lui inspirent pas plus de respect (sauf la culture basque !). Matière à méditer... Mais à la longue, les incantations répétées contre les modes de vie occidentaux deviennent agaçantes.

Captivants, en revanche, les longs passages consacrés aux pérégrinations spéléologiques dans les Pyrénées basques. Une activité de sport extrême qui colle bien au profil de Nicholaï. La description du moindre détail des cheminements pourrait paraître illusoire à l'époque de l'image, mais tout se passe dans l'obscurité et il faut des fusées éclairantes pour apercevoir un court instant le contour de grottes de centaines de mètres de hauteur. Pas de visibilité non plus à l'air libre, lorsque descend le brouillard des « jours blancs », phénomène courant dans les Pyrénées. Ecriture donc incontournable ; à notre imagination de faire le reste.

Rien à dire, justement, sur l'écriture – du traducteur –, bien tournée, directe, efficace ; sauf pour le langage parlé d'Américains gouailleurs, toujours difficile à transposer.

Au fond, quel est le véritable sens de ce roman ? Quelle est la part d'authenticité et d'outrance dans les convictions et les aspirations exprimées, dans la description des personnages et des situations ? Il faut savoir que l'auteur, un Américain atypique nommé Rodney Whitaker, aujourd'hui décédé, a longtemps préservé son anonymat par le biais de plusieurs pseudonymes, dont celui de Trevanian avec lequel il a signé ce roman, Shibumi.

Whitaker et Trevanian, une double personnalité – un écrivain, un narrateur – pour incarner deux conceptions de l'ouvrage : roman d'aventures pour l'un, pastiche de roman d'aventures pour l'autre. Deux chemins pour découvrir l'état transcendantal de Shibumi. C'est ce que l'on souhaite au final pour Nicholaï et pour Hana, sa merveilleuse compagne.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Winslow-Trevanian, Trevanian-Winslow : qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ?

Avant même de lire une ligne de « Shibumi », je connaissais déjà le héros Nicholaï Hel à travers le roman « Satori » écrit par Winslow en hommage à Trevanian. Sous la plume du grand auteur américain, Satori imaginait dans divers pays asiatiques la destinée de Nicholaï en tueur à gages à partir du moment où il a été fait prisonnier et torturé par les Américains à l'âge de 26 ans.

Dépassant désormais la cinquantaine dans « Shibumi », Hel a pris sa « retraite d'assassin » et passe des jours paisibles dans un château perdu dans le Pays basque français. Hel occupe son temps libre à embellir son jardin japonais, à pratiquer la spéléologie avec son compagnon le Cagot, notamment dans le gouffre de Port de Larrau ou encore à explorer les « techniques érotiques japonaises » avec sa maitresse nippone Hana.

Mais un jour, Mlle Stern, une jeune femme aux abois débarque dans le chateau basque après l'assassinat dans l'aéroport de Rome de ses deux compagnons d'infortune. Traquée par une vielle connaissance de notre héros, la Mother Company, une organisation américaine supra-nationale, Hannah Stern va malgré-elle remettre en selle Nicholaï Hel dans son costume de Zorro (sans épée, ni masque).

Pour un ouvrage écrit en 1979, ce roman de Travanian, pseudonyme de Rodney William Whitaker, n'a pas pris une seule ride. On peut même le qualifier d'intemporel, d'inclassable ou encore de déroutant. Totalement Déroutant en effet.

Je ne m'attendais pas à cette histoire se déroulant en France qui sert de fil rouge à la découverte de ce curieux personnage mi-ange mi-démon sportif et polyglotte (Nicholaï parle couramment le russe, l'anglais, le français, le chinois et le japonais).

Même si l'on imagine assez bien la fin du livre, l'auteur nous sème parfois au cours de ce chemin tortueux et nous surprend avec cette longue escapade au fond d'un gouffre.

Que vous souhaitiez percer le mystère de Nicholaï Hel, connaitre la signification de Shibumi ou bien encore découvrir les bienfaits du « Délice du Rasoir », la seule solution qui s'offre à vous est de se procurer le roman d'espionnage de Trevanian : "SHUBLIME".

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critiques presse (2)
Sceneario
31 août 2022
L'adaptation de Shibumi en bande dessinée est une très bonne chose. Perna et Hostache ont fait du très bon boulot.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Telerama
27 juillet 2016
Les tribulations d'un expert en jeu de go aspirant à la retraite. Un polar philosophique de haute tenue.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (264) Voir plus Ajouter une citation
Tu traites les Américains de barbares. Tu as raison, bien sûr. Je le sais aussi bien que toi. Je sais qu'ils ont torturé, mutilé sexuellement des prisonniers. Je sais qu'ils ont enflammé des hommes au lance-flamme, pour voir où ils étaient capables de courir avant de s'écrouler. Oui, des barbares. Mais Nikko, nos soldats ont commis des actes similaires, des actes de cruauté et d'atrocité au-delà de toute description. La guerre, la haine, la peur ont fait de nos compatriotes de véritables bêtes. Et nous ne sommes pas des barbares ; notre moralité aurait dû être étayé par mille ans de civilisation et de culture. Dans un certain sens, la barbarie fondamentale des Américains est leur excuse - non, de telles choses sont inexcusables - , leur justification. Comment condamnerions-nous la brutalité de ces hommes dont la culture n'est qu'un mince patchwork hâtivement tissé en une poignée de décennies, quand nous nous transformons nous-mêmes en bêtes sauvages sans pitié et sans humanité, malgré des centaines d'années de civilisation ? L'Amérique a été peuplée par la lie de l'Europe. Ceci étant, nous devons les considérer comme innocents. Innocents comme la vipère, le chacal. Dangereux et perfides, mais non coupables. Tu les méprises en tant que race. Mais ce n'est pas une race. Pas même une civilisation. Seulement un ragoût culturel des détritus et des restes du banquet européen.
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- ... Au fait, comment va votre jardin ?
- Il prend forme.
- C'est-à-dire ?
- Il devient plus simple d'année en année.
- Vous voyez ! Ce satané penchant des Japonais pour le paradoxe qui tourne au syllogisme ! Regardez-vous. Un guerrier-jardinier ! Vous êtes un vrai Japonais du moyen-âge. Et un antihéros. Non pas au sens où l'entendent à tort les critiques et les érudits, avides de lettres à accrocher à leurs noms. Ils nomment antihéros des héros invraisemblables ou de séduisants coquins - le gros flic ou Richard III. Le véritable antihéros est une variation du héros - non pas un clown qui occupe le premier rôle, ou un spectateur qui se défoule sur scène. Comme le héros classique, l'antihéros conduit la masse à son salut. Il y eut une époque, dans la comédie du genre humain, où le salut reposait sur l'ordre ou l'organisation, où tous les grands héros du monde occidental menaient leurs adeptes à lutter contre l'ennemi déclaré : le chaos. Maintenant, nous apprenons que l'ennemi fondamental n'est pas le chaos, mais l'organisation ; pas la divergence, mais la similitude ; pas le primitivisme, mais le progrès. Et le nouvel héros - l'antihéros - est celui qui s'est donné pour but de s'attaquer à l'organisation, de détruire le système.
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- Vous n'aviez pas prévenu que vous désiriez voir le film, dit Starr. Je ne pense pas que le projectionniste l'ait déjà rembobiné.
- Qu'il le passe à l'envers. Peu importe.
... la porte de l'ascenseur s'ouvre et se ferme sur la tête du tueur japonais abattu. L'homme revient à la vie, se relève le long du mur. Le trou dans la paume de sa main se referme, il retire la balle de son dos. Il court en marche arrière, traverse un groupe d'écoliers ; une petite fille se redresse, ondoyant au-dessus du sol, la trainée rouge sur sa robe rentre, comme aspirée, dans son ventre. Le japonais atteint le hall principal baigné d'une lumière floue, esquive des morceaux de verre brisé qui se rassemblent d'un coup en forme de porte vitrée. Le deuxième tueur se remet sur pied, saisit une arme automatique au vol ; tous les deux courent en arrière et sortent du champ ; un panoramique accéléré découvre un jeune Israélien étendu à terre ; le flot de sang remonte à sa hanche. Il se redresse d'un bond, court à reculons, attrapant son sac de montagne au passage. La caméra pivote, se fixe sur le second Israélien juste à temps pour voir sa joue se recoller. Il se redresse et le sang reflue dans sa poitrine, la déchirure dans la chemise se répare d'elle même. Les deux jeunes gens marchent à reculons. L'un se tourne et sourit...
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La culture est tout. Toi-même, tu es caucasien de race, mais non de culture. Par conséquent tu n’es pas caucasien. Chaque culture a ses forces et ses faiblesses. On ne peut les mesurer les unes aux autres. Le seul jugement que l’on puisse porter est qu’un mélange de cultures donne toujours un assemblage de ce qu’il y a de pire dans chacune d’elles. Le mauvais chez l’homme ou dans une culture, c’est l’essence animale, brutale. Le bon, c’est l’acquis précaire de la civilisation. Et quand les cultures s’entrecroisent, les éléments de base dominent inévitablement. Ainsi, lorsque tu traites les Américains de barbares, tu justifies leur cruauté et leur superficialité. Ce n’est qu’en soulignant leur bâtardise que tu touches leur principal défaut. Et ‘’défaut’’ est-il le terme exact ? Car dans le monde futur, un monde de marchands et de techniciens, les impulsions primaires du bâtard seront les impulsions dominantes. L’occident est l’avenir, Nikko. Un avenir sinistre et impersonnel, un avenir de technologie et d’automatisme, c’est vrai, mais l’avenir malgré tout. Et tu devras y vivre, mon fils. Mépriser les Américains ne te sera d’aucune utilité. Tu dois chercher à les comprendre, ne serait-ce que pour te garder d’eux. (p.109)
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Dans un ouvrage plus récent, l'auteur décrivait une dangereuse ascension en montagne. Au cours du tournage d'un film – insipide – tiré du roman, un jeune montagnard trouva la mort. Dans un ouvrage plus ancien, l'auteur expliquait comment voler des tableaux dans un musée hautement surveillé. Peu après la sortie de l'édition italienne du livre, trois tableaux furent volés à Milan, suivant les procédés exacts décrits par l'auteur, et deux d'entre eux furent sévèrement endommagés.
Une simple question de responsabilité civique commande à présent d'éviter des description rigoureuses de méthodes et de faits qui, pour une poignée de lecteurs intéressés, peuvent contribuer au tort causé à – et par – des non-initiés.
Dans un but similaire, l'auteur gardera une certain discrétion sur des techniques sexuelles qui pourraient être dangereuses – et en tout cas douloureuses – pour le néophyte. (Note de l'auteur.)
Page 194
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