Le deuxième, un homme à forte carrure dans un costume civil, dont les yeux avaient ce regard vif d'intelligence superficielle teintée d'insensibilité matérialiste que l'on rencontre chez les politiciens, les producteurs de cinéma et les vendeurs de voitures.
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Vous prenez des risques, monsieur Diamond. Un associé stupide est plus dangereux qu’un adversaire intelligent.
La culture est tout. Toi-même, tu es caucasien de race, mais non de culture. Par conséquent tu n’es pas caucasien. Chaque culture a ses forces et ses faiblesses. On ne peut les mesurer les unes aux autres. Le seul jugement que l’on puisse porter est qu’un mélange de cultures donne toujours un assemblage de ce qu’il y a de pire dans chacune d’elles. Le mauvais chez l’homme ou dans une culture, c’est l’essence animale, brutale. Le bon, c’est l’acquis précaire de la civilisation. Et quand les cultures s’entrecroisent, les éléments de base dominent inévitablement. Ainsi, lorsque tu traites les Américains de barbares, tu justifies leur cruauté et leur superficialité. Ce n’est qu’en soulignant leur bâtardise que tu touches leur principal défaut. Et ‘’défaut’’ est-il le terme exact ? Car dans le monde futur, un monde de marchands et de techniciens, les impulsions primaires du bâtard seront les impulsions dominantes. L’occident est l’avenir, Nikko. Un avenir sinistre et impersonnel, un avenir de technologie et d’automatisme, c’est vrai, mais l’avenir malgré tout. Et tu devras y vivre, mon fils. Mépriser les Américains ne te sera d’aucune utilité. Tu dois chercher à les comprendre, ne serait-ce que pour te garder d’eux. (p.109)
Le tempérament basque s’accommode toujours mieux de la contrebande que du commerce, du braconnage que de la chasse, les activités socialement permises manquant de piment.
Je me croyais triste pour mon père de n'avoir pas su lui dire que je l'aimais. C'était pour moi-même que j'étais triste. J'avais plus besoin de le lui dire qu'il n'avait besoin de l'entendre.
Au loin naissait l’espoir d’un monde en voie de guérison.
Souviens-toi, mourir est une affaire sérieuse. Si un homme meurt en état de péché, il se retrouve en Espagne.
Il y eut une époque, dans la comédie du genre humain, où le salut reposait sur l’ordre et l’organisation, où tous les grands héros du monde occidental menaient leurs adeptes à lutter contre l’ennemi déclaré: le chaos. Maintenant, nous apprenons que l’ennemi fondamental n’est pas le chaos, mais l’organisation ; pas la divergence, mais la similitude ; pas le primitivisme, mais le progrès. Et le nouveau héros - l’anti-héros - est celui qui s’est donné pour but de s’attaquer à l’organisation, de détruire le système.
- Comment peut-on atteindre le shibumi, monsieur ?
- On ne l'atteint pas, on...le découvre. Et seul un très petit nombre d'hommes d'un raffinement extrême y parviennent.
Miss Stern souffrait manifestement de l’illusion démocratique que tous les gens ont été créés intéressants.