Elle avait été timide et guindée, peut-être grossière, ou du moins s'était-elle accusée de ses fautes; et elle se résolut donc de retourner chez les Ball.
Je ne sais pas si, jusqu'ici, j'ai su faire comprendre au lecteur la force et la faiblesse, mais Mrs Stumfold n'avait certes pas su les percevoir
Mais elle ne pouvait pour autant s'isoler complètement de tous les gens qu'elle connaissait sur la terre. Et peut-être commençait-elle à s'habituer à ses soupirants et à moins redouter qu'autrefois qu'ils ne la forcent à agir contre son gré.
Maintenant que son père était mort et que l’argent de son oncle Jonathan lui était revenu, ses soucis pécuniaires avaient été bien allégés et il croyait pouvoir être très heureux avec Margaret et avec ses enfants. Mais être désigné chaque jour comme un lion et entendre toutes vos relations vous demander des nouvelles de la brebis ! Il faut avouer qu’il était lâche, mais la plupart des hommes ne sont-ils pas lâches en pareil cas ? Page 401
Elle considérait ses soupirants comme autant d'hommes à qui ses revenus rendraient service et leur était presque reconnaissante de bien vouloir s'embarrasser d'elle pour pouvoir utiliser son argent.
Pauvre Miss Mackenzie ! Je crains bien que ceux qui lisent cette chronique de sa vie n’aient déjà pris la liberté de la juger plus durement qu’elle ne le méritait. (p.83)
Après tout, lavie conjugale était un état excellent. Les rèves d'amour étaient assurément absurdes et néfastes et elle avait bien fait de déchirer ses poèmes, mais il n'y avait aucune raison valable pour qu'elle se détourne du mariage de raison.
Il ne faut pas offrir des choses aux gens qui n’ont pas les moyens de se les acheter parce qu’ils savent bien ce que cela signifie.
Mentalement, il la rangeait dans la catégorie de ces femmes faibles et bonnes qui se forcent aisément à aimer n'importe quel homme et qui deviennent toujours des épouses utiles parce qu'elles comprennent si complètement en quoi consiste l'obéissance.
Arrivé au premier étage, il s'avéra que Mr Samuel Rubb junior n'avait aucunement l'apparence du genre d'individu auquel Miss Mackenzie s'était attendue. Tout d'abord, il avait environ quarante ans, autant qu'elle pût en juger, alors qu'elle s'était attendue à voir un jeune homme. Un homme qui se montrait dans le monde sous l'appellation de junior aurait dû être très jeune, pensait-elle. Et puis Mr Rubb avait un air de dignité, il émanait de sa présence une certaine autorité qui la fit rabattre un peu de sa superbe. C'était un bel homme, haut de presque six pieds, doté de grands pieds et de grandes mains, mais aussi d'un grand front qui faisait oublier ses grands pieds et ses grandes mains.