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Un tome un peu à part dans l'univers de Lapinot qui, sans se défaire du ton sarcastique habituel, plonge dans le tragique et la chronique d'une mort annoncée.
La structure de cette BD est remarquable et reflète une réelle réflexion narrative.
Je tiens, pour cela, à tirer mon chapeau à Lewis Trondheim.
Un excellent tome, très abouti et très logique dans le cheminement de la série.
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BD qui m'avait tout particulièrement ému à sa lecture. On retrouve les ingrédients des autres BDs de Trondheim:
- une galerie de personnages cocasses et attachants.
- des dialogues aux petits oignons.
- de l'humour (...mais un peu amer).
- des péripéties abracadabrantesques.
- la rencontre de dysfonctionnements personnels et collectifs.
- une attention aux déclassés, et à toutes ces vies minuscules noyées dans la jungle urbaine.

Avec ici une touche d'émotion supplémentaire, et de tragique, qui place pour moi la BD au sommet de la série.

Je cite pour mémoire deux autres BDs qui m'avaient fait un effet similaire:

"Journal d'un ingénu", de Emile Bravo
-> très émouvant Spirou de Emile Bravo.

"La vallée des roses", de Frank le Gall
-> BD très poétique, à l'atmosphère proustienne. Un joli récit autonome dans la série des Théodore Poussin.
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C'est toujours une vraie surprise de se lancer dans "Les formidables de Lapinot". On ne sait jamais sur quoi on va tomber. Là, on suit les aventures d'une bande d'amis qui se retrouve chez Nadia. Les choses ne tournent pas comme prévu. Il faut dire que la voyante avait prévenu que quelqu'un allait mourir le soir. Tout part en cacahouète quand des femmes ont décidé de prendre la parole. Elles quittent leur compagnon. Lapinot ne voulant pas avoir l'air con devant ces potes prend les devants et quitte Nadia. Elle n'avait pas prévu de redevenir célibataire. Pas le temps de discuter puisque le voisin vient casser la gueule à celui qui lui balance des yaourts sur la tête. La police débarque ainsi que des pompiers. La plupart des invités finissent à l'hôpital. L'immeuble prend feu. Lapinot se fait agresser. Au final, un personnage va mourir.

Une fois encore Lewis Trondheim nous prouve son talent de compteur. Il s'est attaqué à tout et rien ne lui fait peur. Donc une forme de scénario à la "Friends" est plaisant. Tout à chacun peut s'identifier aux personnages. Qui dans son entourage n'a pas un gros macho égoïste? Qui ne connaît pas une femme complexée par son physique? Qui n'a pas dans ces proches des accros aux jeux vidéos adultes? C'est facile de suivre les choses. Tout est loufoque et drôle. On passe un bon moment de lecture. Efficace et percutant comme d'habitude pour ravir les lecteurs. Surtout que là, il ose tuer son héros en cours de route. Mais qu'est-ce qui empêcherait de le ressusciter? Rien, n'oublions pas que c'est un personnage de papier.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Relecture de cet album hier soir presque deux ans après le décès de lapinot. A l'époque, pas emballé plus que ça par la trame de l'album, je m'étais fendu d'un 4* tout de même de bon aloi. Et alors en relisant cet album, une évidence m'a soudain frappé : c'est qu'il est quasiment génial ! Ben oui, parcourir à nouveau ces pages avec l'idée précise de ce qui va clôturer le scénario offre un tout autre éclairage sur cet album.
Aussi, je me suis rendu compte par exemple, que jusqu'au quart de l'album, Trondheim fait alterner à chaque planche un nouveau couple de personnage, ne s'étendant sur leur conversation que pour mieux passer à une autre. On trouve ainsi :
-planche 1 : Titi / serge
-planche 2 : Serge/ Céline
-planche 3 : Titi / Félix
-planche 4 : Félix / le lapin (mais pas lapinot)
-planche 5 : Richard / Lapinot
-planche 6 : Lapinot / Nadia
Et ensuite, les couples se refont jusqu'à la soirée chez Nadia, où cette logique de couple va se briser par le thème même de cette soirée (de rupture).
C'est marrant de constater avec quel sens rhétorique Trondheim mène son intrigue droit dans le mur, nous prouvant par l'exemple l'inefficacité de la logique de couple dans laquelle finalement, chacun subie l'autre.

Autre chose. Dés la planche 4, le lapin dit à Félix :"dans la vraie vie, il n'y a pas de fin; rien n'est résolu". Comme si en somme, la fin annoncée du héros ne constituait pas la mort de l'auteur. Dès le début de l'album, Trondheim nous prévient semblant nous dire :"attention, notre héros va mourir mais de ma seule volonté. Je suis tout-puissant face à lui, je peux le faire et le défaire. Même que si ça m'amuse, je pourrais aussi le refaire!".
Alors bien sûr, on se rend tous compte en première lecture que toutes les conversations tournent autour de la mort, qu'il va forcément se passer un drame, mais ce que révèle une deuxième lecture, c'est surtout la mécanique de cette machination, son "mode d'emploi" pour faire allusion à Perec.

Bref, il y a encore une multitude d'intérêts dans "la vie comme elle vient" mais plutôt que de développer, j'ai préféré mettre en relation cet opus avec les autres tomes de Lapinot, qui tous à leur façon, tissent une trame inextricable. Trondheim envisage la bd en terme ludique, alors c'est souvent drôle bien sûr, comme si le comique était la première justification du jeu. Chaque tome de Lapinot explore un genre, tout média confondu. On passe de la comédie sentimentale au western, du polar scientifique façon début du siècle à la comédie de moeurs et de la science fiction à la contre façon sous forme d'hommage.
Mais il nous prouve aussi qu'un auteur peut envisager le drame en terme identique, en faisant jouer les destins de manière implacable, en se rapprochant de la tragédie grecque. Aussi, à la manière d'un metteur en scène de théâtre, Trondheim dispose de ses acteurs de façon implacable, les suspendant à son jugement, forcément tragique.
Bref, énorme coup de coeur que cet album et bravo à l'auteur, décidemment à part.
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Lapinot et Nadia peinent toujours à trouver leurs marques dans leur couple. « Pourquoi est-ce que la vie à deux ne peut pas être simple ? / Pour que les laboratoires pharmaceutiques puissent écouler leurs calmants ? » (p. 8) Et la perspective d'une soirée chez eux avec toute la bande n'est pas pour apaiser les aigreurs. En outre, il plane ce soir-là une angoisse existentielle qui affecte tout le monde. S'ajoute à cela une prédiction de tarots qui achève d'affoler les esprits. Un funeste retournement de situation bouleverse une soirée très tendue et c'est avec tristesse que l'on dit adieu à un personnage central.

Plus que jamais, Lapinot et Richard, bien qu'amis, s'opposent sur les principes que sont la déontologie stricte et l'opportunisme le plus éhonté. Mais au début de cet album, ce sont d'autres personnages qui s'interrogent sur le sens profond de l'existence, preuve que les bandes dessinées de Lewis Trondheim offrent de nombreux niveaux de lecture et de réflexion. « On nous éduque... ou plutôt on nous anesthésie avec un système de cohérence du monde qui est faux. le monde humain, c'est le chaos, et on veut nous faire croire que c'est organisé. » (p. 6) Au terme de ce volume des aventures de Lapinot, il me tarde de lire le suivant pour comprendre... Rah, je ne peux pas dire quoi sans vous révéler une partie de l'intrigue, mais comprendre, quoi !!!
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Le meilleur des lapinots? Oui.
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Etrange cet album et plutôt réussi en fin de compte. Trondheim concocte du Marivaux animalier avec des couples en déshérence qui explosent en choeur au cours d'une soirée . Il y ajoute la touche fantastique avec la prédiction funeste de la mort d'un des personnages . Et à partir de là il trimballe avec virtuosité son lecteur de fausse piste en fausse piste. Humour noir et un peu d'amertume.
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Série découverte par hasard avec ce numéro qui en fait est le dernier: où comment commencer par la fin! L'humour est au rendez-vous et donne envie de découvrir les autres numéros!
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Lapinot est drôle, touchant, subtil, désinvolte, génial et ses amis ont les vraies qualités des amis et surtout les justes défauts...

Même si les histoires ne se suivent pas, à lire impérativement (TOUS!) dans l'ordre, le temps qu'on s'y attache (et malheureusement, il est très facile de s'y attacher et attention tout de même à ce qu'il ne prenne pas trop de place dans vos coeurs...)
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Excellente série qui atteint son apogée dans ce volume... Je ne spoile pas ;)
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