Il y a des livres qui n'arrivent pas au bon moment
le cartographe des Indes boréales rentrent dans cette catégorie. Je pensais que c'était un roman policier comme les autres romans de l'auteur et non cette fois l'auteur a écrit un roman historique.
Au 17ème siècle, entre courses aux conquêtes coloniales et guerres de religion, on va suivre toute la vie d'Izko, un jeune basque souhaitant devenir baleinier est repéré par un juge sous la férule du cardinal. Il a un bon don d'observation et s'est bien entendu avec la futur reine de Suède. Son destin ne lui appartient plus, il doit s'entrainer pour devenir espion et cartographe.
Ce point de départ laisse imaginer un roman d'aventure haletant et bien non. C'est très contemplatif, lent et au lieu d'aventure, on subit la toute puissance des religions. Après une formation compliquée au Portugal, il part pour la Suède et devient cartographe en Laponie. le lieu est encore peu connu et le pouvoir a espoir qu'il soit plein de ressources pour renflouer les caisses et si au passage il est possible de convertir les lapons, ça serait encore mieux.
Izko vit sa vie au mieux avec les moyens du bord. Il fait ce qu'il peut pour répondre aux contraintes imposées sans se faire identifier comme espion du royaume de France. Il arrive à cacher son statut toute sa vie même
s'il passe beaucoup de temps dans différentes prisons (ce qui ajoute encore des moments contemplatives).
Izko vivra majoritairement dans les différents pays du nord et sera le témoin des différentes vagues de protestantisme. Chacun pense avoir raison, ce qui autorise une police de la foi car oui il n'y a pas qu'une inquisition venant du vatican, chaque variante de protestantisme a aussi son inquisition. Il ne fait pas bon d'être un chrétien d'une branche qui n'est pas celle de l'inquisiteur qu'on rencontre, ce qui sera fréquemment illustré par la place des horreurs et tortures de mises en place. Il y a tolérance zéro quelque soit la foi surtout envers les femmes.
C'est un roman intéressant, les descriptions sont belles, le point de vue est original mais la religion est trop omniprésente pour moi. Tout était très dur et réaliste, si la place de la religion m'a rebutée, c'est principalement lié au fait que dans le contexte actuel, lire un texte avec des milices religieuses et de chasse au sorcière ce n'était pas ce qu'il y a de mieux pour le moral.
Ca fait du bien d'avoir une vision de cette période qui ne soit pas France et catholiques centrés. C'était agréable de mieux découvrir la Laponie
mais clairement ce n'était pas le moment pour moi de lire un texte contemplatif et qui illustre autant l'intolérance face à la différence. C'est une belle fresque malgré tout mais une fresque très lente.