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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Fête du Maïs (Harvest Home, 1973) est un roman horrifique écrit par Thomas Tryon. J'ai acheté ce roman, désormais assez difficile à dénicher, sur les conseils de la youtoubeuse "Les livres de la crypte" qui le mentionnait dans ses recommendations d'horreur "estivale", ce qui vous vous en doutez bien, m'a tout de suite enchanté...


I) Children of the Corn

Vous le savez peut-être, mais maïs et horreur font bon ménage. Larges champs s'étalant à perte de vue, rendant à quiconque se trouve en son sein une claustrophobie volontiers labyrinthique, dans des régions a priori désertiques mais pas innocentes, campagnards de l'Iowa semblant dissimuler quelque chose au fond du regard, rites païens... En musique, vous trouverez des références abondantes, que l'on s'attaque à Slipknot ou Korn. Siège de crop circles, ils accueillent une fois encore paranormal et deviennent un véritable xénobiome. Enfin, on se souviendra de la nouvelle démoniaque de Stephen King (Children of the Corn) de nombreuses fois adaptée dans laquelle des enfants semblent mener des jeux sinistres dans ses allées bien rangées...
Vision très américaine de la chose, évidemment, puisqu'un champ de tournesol remplirait très bien l'affaire. La puissance évocatrice demeure extrêment forte et se prête toujours à des atmosphères mystérieuses, où rien n'est ce qu'il parait et où ces champs deviennent le siège de traditions séculaires, bien cachées par une population tenace...
Avec La Fête du Maïs, on suit Ned et sa femme Beth qui fuient un climat urbain devenu trop angoissant. Ils déménagent avec leur fille, assez sévèrement atteinte d'asthme, en campagne. le petit village Corwall Coombe est un charmant lieu de retraite, bucolique au possible, plein de traditions remontant à un passé paysan difficile où se mêlaient disette et famine. Et ainsi, on célèbre ici le maïs, au cours de nombreuses fêtes. Mais évidemment, l'inquiétude grandit au fur et à mesure que Ned découvre des éléments sombres de l'histoire du village...


II) Gaïa et la fertilité.

Tryon explorera ici l'horreur à-travers un fil conducteur judicieux et riche: celui de la fertilité. Celle de la terre étant perpétuellement superposée à celle de la femme, et fêter une belle récolte revient à fêter les naissances à venir pour cette terre qui sera maintes et maintes fois vénérées.
On navigue ici en terre païenne: le livre prend son temps (parfois trop) pour délivrer un propos final évidemment choquant et faisant rupture avec tout le roman. Comme un film d'horreur bien classique, Tryon prend le temps d'installer ses personnages et de les rendre suffisamment heureux pour que leur fataliste déclin soit une peine pour le lecteur. Il est tout de même amusant de constater que tout part en vrille finalement assez tard dans le livre, ce qui ne cesse de renforcer une certaine tension chez le lecteur: ce dernier sera difficilement dupe devant la grande fête de la Moisson à venir...
Avec ce roman, on restera bel et bien dans une pure veine de l'horreur classique des années 70. C'est bien écrit, globalement beaucoup mieux que de nombreux romans d'horreur moderne (allez savoir pourquoi si peu d'auteurs y parviennent encore, la difficulté "d'effrayer" un lecteur supposant tout de même un joli coup de plume...). Cela reste néanmoins d'une facture très classique, et est lestée de quelques défauts de l'époque: on trouve le temps parfois un peu longs. J'ai en revanche beaucoup apprécié la démesure finale, ayant eu peur que l'auteur se réfrène un peu sur son dénouement. Il n'en était rien.


La Fête du Maïs est donc un très bon roman d'horreur. Inconfortable et vicieux, il saura donner quelques sueurs froides aux plus aventureux.
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Ah le retour à la nature ! Enfin retrouver un ordre des choses que la multitude des villes a négligé puis oublié. S'établir dans un petit coin campagnard et reconquérir la simplicité, la création manuelle et les traditions ancestrales. Et dans cette contrée, c'est le maïs qui semble conditionner les coutumes et le folklore, et, plus on les devines plus leurs étrangetés nous enveloppent.
Un excellent bouquin de fantastique qui sait insensiblement faire surgir inquiétude et angoisse.
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Bien qu'il ne soit pas très récent, ce roman m'a comme qui dirait envoûtée. L'ambiance, d'abord charmante et printanière, devient très vite oppressante, gagnant en intensité au fil que l'histoire se déroule. L'écriture est plaisante, pour ne pas dire brillante. Chaque élément d'intrigue est amené au compte-goutte, si bien qu'on ne parvient que difficilement à décrocher du livre.
L'intrigue proposée est tout bonnement géniale, et bien malin sera celui qui pourra deviner la chute avant la dernière page. L'auteur maîtrise l'art d'étonner ses lecteurs en le mettant sur de fausses pistes. Et puis j'ai adoré ce village qui semble tout droit sorti d'une vieille carte postale victorienne, avec ses superstitions, ses rites, ses traditions. Tout cela sent tellement la poussière, la boue et la magie païenne!
Ce que je retiens de ce roman, surtout, c'est, au final, cette analyse très pointue de ce qui peut se passer au sein de certaines communautés vivant en autarcie complète, avec toutes les dérives que peuvent engendrer l'étroitesse d'esprit et la volonté de respecter à tout prix les traditions.
Je n'ai pas souvent dit cela au sujet de romans qui commencent à dater, mais je pense que ce roman précis mériterait une édition plus récente et plus coquette. Les quelques éditions faites par le passé (je crois que la dernière date de 1991) ont vraiment un look douteux qui ne donnent pas vraiment envie de découvrir l'histoire. Je crois que cela vaudrait la peine d'y penser. Après tout, la quatrième de couverture de mon édition en parle comme "l'un des livres clé de la terreur moderne", et je ne suis pas loin de partager cet avis...
Lien : http://www.chroniquesdachero..
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