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Citations sur Mon Pouchkine (11)

Poème de Pouchkine traduit en français par Marina Tsvetaïeva

Adieux à la mer

Adieu, Espace des Espaces !
Pour une dernière fois mon œil
Voit s’étirer ta vive grâce
Et s’étaler ton bel orgueil

Telle une fête qui s’achève
Supplique d’une chère voix –
Ta grave voix, ta voix de rêve
J’entends pour la dernière fois.

Dans mon désert sans sources vives
J’emporterai, empli de Toi,
Tes durs granits, tes belles rives,
Tes jets, tes flots, ton bruit de voix…
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Poème de Pouchkine traduit en français par Marina Tsvetaïeva

Des démons et des démones
Se joignant, se disjoignant
Papillonnent, tourbillonnent –
Feuilles folles sous le vent !
Quelle foule ! Quelle fuite !
Et pourquoi ces tristes chants ?
Une ancêtre qui vous quitte ?
Une belle qu’on vous prend ?

Les nuages fuient en foule
Sous la lune qui s’enfuit,
Les nuages fument et roulent
Trouble ciel et trouble nuit.
Survolant la blanche plaine
Geignent, hurlent les malins
De leurs plaintes surhumaines
Déchirant mon cœur humain.
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Poème de Pouchkine traduit en français par Marina Tsvetaïeva :

Tu me disais : Demain cher ange,
Là-bas, au bout de l’horizon,
Sous l’oranger chargé d’oranges
Nos cœurs et lèvres se joindront.

Mais là, où sous l’immense cloche
D’azur, au bienveillant soleil
Les ondes dorment sous la roche,
Tu t’endormis du grand sommeil.

S’en sont allés comme l’écume
Ta jeune grâce et tes émois
Et ce baiser qui me consume…
Mais je l’attends, tu me le dois…
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Ce n'est qu'aujourd'hui, remontant pas à pas le Pouchkine de mon enfance, que je remarque à quel point Pouchkine aimait le questionnement : "Dites, pourquoi dès l'aurore ?...", "Qui est-il ?...", Qui sous la lune aux astres blancs...", "Les Monténégrins, qui est-ce ?..." -- etc. J'aurais cru à l'époque qu'il ne savait rien -- pour de vrai -- j'aurais pensé que le poète est l'homme qui, de tous, en sait le moins, puisqu'il va jusqu'à me questionner -- moi, une enfant. Mais l'enfant troublée se doutait bien qu'il le faisait exprès -- qu'il ne questionnait pas, qu'il savait tout, et, pressentant qu'il me prenait au piège, sans écrire aucune de ses fausses réponses -- vers après vers, sans le vouloir -- à l'aveuglette, -- le poème, je le voyais. Je dois au Pouchkine historique de mon enfance mes plus inoubliables visions. p 53
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( À propos de Tatiana, héroïne de " Eugène Onéguine " de Pouchkine )

Quelle autre nation possède une telle héroïne de l'amour ?
Courage et dignité, amour et constance, clairvoyance et amour.
Elle a tout anéanti par cet unique aveu : " À quoi bon feindre ? Je vous aime. "

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Oui, jeunes filles, avouez – les premières, et puis, écoutez les sermons, puis épousez des médaillés couverts de gloire, puis écoutez les confessions, et puis refusez-les – vous serez mille fois plus heureuses que l’autre héroïne, celle qui, ses désirs exaucés, n’a d’autre solution que de se coucher sur les rails. (p. 44)
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Pas d’Onéguine, maman, mais d’Onéguine et Tatiana (et plus de Tatana peut-être), des deu ensemble – de l’amour. Jamais plus tard, je n’ai écrit un de mes textes sans être amoureuse des deux ensemble (d’elle – un peu plus), et pas des deux, mais de leur amour. De l’amour. (…)

Ma première scène d’amour détermina toutes les autres, cette passion pour l’amour malheureux, impossible – à sens unique. Dès cet instant, j’ai refusé toute idée de bonheur – et je me suis vouée au non-amour.

C’était ça, l’essentiel – et elle, elle l’a aimé ainsi – rien que pour ça, et lui entre tous, lui et pas un autre, parce qu’elle savait, au plus profond, qu’il ne pouvait répondre à son amour. (Cela, je le dis aujourd’hui, mais à six ans je le savais déjà. Aujourd’hui, j’ai appris à le dire.) Ceux qui possèdent le don fatal de l’amour malheureux – l’amour sans la réponse, l’amour pris pour soi seul – ont le génie des dissemblances.

Pas que cela – Eugène Onéguine détermina bien autre chose. Si pendant toute ma vie, jusqu’à aujourd’hui même, j’ai toujours écrit – la première, toujours )- tendu la main – au diable tous les juges – la première, c’est qu’à l’aube de mes jours, Tatiana dans son livre, à la lumière de sa chandlle, la natte détressée sur la poitrine, l’avait, sous mes yeux – fait.

Plus tard, quand ils partaient (ils sont toujours partis), je n’ai jamais tendu les mains, je ne me suis jamais retournée : c’est que dans le jardin, alors, Tatiana étaitrestée fiée. Statue.

Leçon de courage. Leçon de fierté. Leçon de fidélité. Leçon de destin. – Leçon de solitude. (p. 42-43)
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Oui, jeunes filles, avouez - les premières, et puis écoutez les sermons, puis épousez des médaillés couverts de gloire, puis écoutez les confessions, et puis refusez-les - vous serez mille fois plus heureuses que l'autre héroïnes, celle qui, ses désirs exaucés, n'a d'autre solution que se coucher sur les rails.
Entre la plénitude du désir et l'exaucement de ses désirs, entre la plénitude de la souffrance et le vide du bonheur, mon choix était fait - à l'origine. Mon origine fut - ce choix.
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